James McCarroll
James McCarroll, romancier, journaliste, poète, musicien, inventeur (Lanesboro, Irlande, 3 août 1814 -New York City, États-Unis, 10 avril 1892). Autrefois l'un des auteurs les plus publiés et encensés du Canada, James McCarroll est en grande partie tombé dans l'oubli depuis les années 1870. En particulier, ses poèmes et ses lettres humoristiques dans le parler irlandais sont populaires dans les dix années qui précédent la CONFÉDÉRATION. Ses observations politiques et son sens de l'humour sont appréciés de nombreux lecteurs.
Après avoir passé sa jeunesse dans le comté de Leitrim, en Irlande, McCarroll arrive dans le HAUT-CANADA en 1831. Il s'installe à PETERBOROUGH, où il se marie, fonde une famille et exerce les métiers de cordonnier, instituteur, professeur de musique et journaliste. Il lance un journal RÉFORMISTE, The Peterboro Chronicle (1843-1846), mais fait faillite lorsqu'un incendie détruit son imprimerie. En 1849, Francis HINCKS le nomme douanier du littoral au port de COBOURG. Au cours de ses quinze années de carrière dans les DOUANES, il est nommé à Port Stamford (NIAGARA FALLS), à Port Credit et à TORONTO, où il devient arpenteur-géomètre en 1856.
Partout où il vit, McCarroll écrit pour les JOURNAUX locaux et se constitue un réseau d'amis journalistes, dont beaucoup sont d'origine IRLANDAISE. À Toronto, est très populaire en tant qu'écrivain aux multiples facettes. Ses histoires et romans-feuilletons paraissent dans des périodiques tels que The Anglo-American Magazine. Il écrit beaucoup de ses poèmes pour The Toronto Leader (1853-1865) et ses lettres humoristiques paraissent dans plusieurs revues satiriques, notamment The Grumbler, ainsi que dans son propre hebdomadaire éphémère, The Latch-Key (1864). Écrites entre 1861 et 1865, ces lettres drôles signées « Terry Finnegan »et rédigées dans la langue vernaculaire irlandaise (ou dans une caricature de ce parler) adressent des flatteries et des conseils à Thomas D'Arcy MCGEE, le principal homme politique irlandais du Canada à cette époque, sur la meilleure façon de servir les intérêts des Irlandais au Canada. Les lettres sont populaires tant auprès des PROTESTANTS que des CATHOLIQUES. La première série de The Letters of Terry Finnegan (1864) est publiée sous forme de livre à Toronto; en tout, McCarroll écrit une soixantaine de lettres de Terry Finnegan. Plusieurs d'entre elles sont aujourd'hui perdues.
Les choses changent de façon spectaculaire pour McCarroll quand il perd son poste aux douanes en 1863. En colère, humilié et brusquement privé de revenus, il se considère comme la victime d'une politique anti-irlandaise. Ses dernières années à Toronto, il les passe à écrire pour divers journaux (notamment The Irish Canadian et Pick) et à prendre position, en tant qu'Irlandais, contre la Confédération. Flûtiste acclamé, il présente également son spectacle solo musical et humoristique dans les villes et villages de tout l'Ouest canadien.
McCarroll quitte Toronto en février 1866 pour Buffalo, à New York. Là, il rejoint les insurgés FENIANS et écrit son deuxième livre, RIDGEWAY: An Historical Romance of the Fenian Invasion of Canada (1868). Considéré comme un traître par certains au Canada, il passe ses 25 dernières années à New York, où il poursuit ses travaux littéraires, musicaux et journalistiques. Il publie deux livres de plus, une pièce intitulée Nearly a Tragedy: A Comedy (1874) et un recueil de poèmes, Madeline and Other Poems (1889). Il est également inventeur : il dépose des brevets américains pour l'amélioration des ascenseurs et développe une matière ignifuge pour les ascenseurs et les murs.