Jean Flatt Davey, O.C., OBE, médecin, officière de l’aviation royale (née le 16 mars 1909 à Hamilton, en Ontario; décédée le 13 mars 1980). Jean Flatt Davey a été la première femme médecin à devenir officière commissionnée dans les Forces armées canadiennes. De 1950 à 1965, elle a été médecin-chef du département de médecine du Women’s College Hospital de Toronto, en Ontario.
Jeunesse et éducation
Jean Flatt Davey naît en 1909 à Hamilton, en Ontario, et est la fille du docteur J. Edgar Davey et de Jennie Eldora Flatt. Son père sert dans le Corps de santé royal canadien durant la Première Guerre mondiale, et reçoit l’Ordre du service distingué, et il est plus tard nommé médecin-hygiéniste à Hamilton. Jean Flatt Davey fréquente l’Université de Toronto, et obtient son diplôme en arts en 1933, avant de s’inscrire à la faculté de médecine. Elle obtient son diplôme en médecine en 1936.
Jean Flatt Davey s’implique également dans les sports universitaires. Dans un article du Hamilton Spectator de 1941, elle est décrite comme étant « grande et mince avec des cheveux foncés et des yeux bruns […] avidement intéressée aux sports à l’université. » Jean Flatt Davey est présidente du club de baseball féminin de l’université, et elle est l’une des cinq seules membres de la direction des sports universitaires féminins durant ses études de premier cycle. Alors qu’elle est étudiante en médecine, elle est présidente du club de tennis universitaire et de l’équipe intercollégiale.
Le saviez-vous?
À la fin du 19e siècle, un nombre croissant de filles et femmes des classes moyennes et supérieures participaient aux sports, plus particulièrement dans les écoles privées et les universités. Pourtant, même au 20e siècle, plusieurs commentateurs pensaient que les femmes ne devaient pas participer à des sports d’équipe « suants ». Le tennis, le patinage artistique, le plongeon, et la natation de compétition étaient considérés comme étant plus gracieux et féminins, et donc plus appropriés pour les femmes. (Voir aussi Les femmes et le sport au Canada : une histoire.)
Après avoir obtenu son diplôme de la faculté de médecine en 1936, Jean Flatt Davey commence un internat de deux ans en médecine au General Hospital de Toronto. Elle effectue ensuite sa résidence d’un an au Women’s College Hospital, et l’année suivante, elle devient conseillère médicale pour femmes à l’Université de Toronto.
Carrière militaire
En 1941, Jean Flatt Davey est recrutée pour faire partie du tout nouveau Corps auxiliaire féminin de l’Aviation canadienne. Selon le Hamilton Spectator, « l’officier de bord [Jean Flatt] Davey a déclaré que jusqu’à il y a quelques jours, elle n’avait jamais pensé à s’enrôler pour le service, mais qu’elle a accepté le poste dès que les autorités l’ont approchée ». Elle est la première femme médecin à devenir officière commissionnée dans les Forces armées canadiennes.
Jean Flatt Davey est nommée le 18 août 1941 à la branche médicale, étant le deuxième officière (après Kathleen Oonah Walker) à être commissionnée par le Corps auxiliaire féminin de l’Aviation canadienne. Jean Flatt Davey et Kathleen Oonah Walker parcourent bientôt le pays pour sélectionner les 150 premières membres du Corps auxiliaire féminin de l’Aviation canadienne.
Le saviez-vous
Son Altesse Royale la princesse Alice, comtesse d’Athlone et épouse du gouverneur général du Canada, a été commandant aérien honoraire du Service féminin de l’Aviation royale canadienne.
En février 1942, le Corps auxiliaire féminin de l’Aviation canadienne est renommé Service féminin de l’Aviation royale canadienne; le service féminin n’est plus une organisation auxiliaire de l’Aviation royale du Canada (ARC), elle en fait maintenant partie. Plus tard cette même année, Jean Flatt Davey est promue au rang d’officière d’escadron. Elle dirige un personnel de huit femmes médecins et est responsable de la santé de toute la division. À ce titre, Jean Flatt Davey passe la majeure partie de son temps au quartier général des Forces aériennes à Ottawa, mais elle parcourt également le pays pour inspecter les stations où les officières sont affectées. Elle soutient aussi les programmes de recrutement, soulignant l’excellence des soins médicaux du Service féminin de l’Aviation royale canadienne aux jeunes femmes et à leurs parents. Ceci comprend les programmes de vaccination de l’ARC, les centres médicaux à chaque station, et les soins hospitaliers fournis par le ministère des Pensions et de la Santé nationale.
Le saviez-vous?
Le Service féminin de l’Aviation royale canadienne a été établi en juillet 1941, suivi du Service féminin de l’Armée canadienne en août 1941, et du Service féminin de la Marine royale du Canada en juillet 1942. À la fin de la guerre, plus de 17 000 femmes ont servi dans les services féminins du Canada et outre-mer.
Les contributions de Jean Flatt Davey en tant que chef-médecin du Service féminin de l’ARC sont reconnues en 1943 lorsqu’elle devient officière de l’Ordre de l’Empire britannique (militaire).
Carrière d’après-guerre
En 1945, la Deuxième Guerre mondiale prend fin, et Jean Flatt Davey prend sa retraite du service militaire. Cette même année, elle devient membre du Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada. Elle retourne au Women’s College Hospital et devient chef adjointe du département de médecine. En 1950, elle est promue médecin-chef, un poste qu’elle occupe jusqu’en 1965. Lorsque le Women’s College Hospital devient affilié à l’Université de Toronto en tant qu’hôpital d’enseignement en 1958, Jean Flatt Davey devient la première femme à la tête d’un département médical dans un hôpital d’enseignement au Canada. De 1965 jusqu’à sa retraite en 1973, elle est directrice de la formation médicale de l’hôpital. Après sa retraite, le Women’s College Hospital crée le Jean Davey Honorary Fund.
En 1973, Jean Flatt Davey est nommée officière de l’Ordre du Canada « pour ses services à la médecine en tant qu’éducatrice et administratrice au poste de chef des services médicaux du Service féminin de l’ARC et du Women’s College Hospital de Toronto ». Elle meurt le 13 mars 1980. Une rue d’Ottawa en Ontario est nommée en son honneur en 2021.