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Jean-Paul Jeannotte

Jean-Paul Jeannotte, O.C., ténor, professeur, administrateur (né le 9 mars 1926 à Rawdon, au Québec; décédé le 9 septembre 2021 à Montréal, au Québec). Il est nommé officier de l'Ordre du Canada en 1987 pour souligner son engagement et sa vaste contribution dans le domaine des arts.

Éducation et carrière

Jeannotte poursuit ses études vocales à Montréal avec Salvator Issaurel (1944) et Émile Gour (1945-46) puis à Paris avec Mme d'Estainville Rousset (1947) et Pierre Bernac (1951-53). Il fait ses débuts à Cherbourg en 1947 dans les rôles de Vincent (Mireille) et de Piféar (Si j'étais roi d'Adam). À Montréal, il débute à la scène avec les Variétés lyriques dans La Mascotte d'Audran (1948, rôle de Fritellini). Il tient de nombreux rôles avec cette troupe jusqu'en 1955. Avec l'Opéra Minute (1949), il chante Bastien et Bastienne de Mozart (Bastien) et Il Combattimento di Tancredi e Clorinda de Monteverdi (le Récitant). En 1950, il est soliste du chœur Les Disciples de Massenet lors d'une tournée en France.

Dans les années qui suivent, sa carrière à la scène, au concert, à la radio et à la télévision est considérable. À la radio de la Société Radio-Canada (SRC) il participe à l'émission hebdomadaire L'Âme des poètes (1955-58), après d'importantes tournées pour les Jeunesses musicales du Canada (JMO) (1952-53). Son art s'affirme surtout en récital (nombreuses tournées au Canada, en Europe jusqu'en Union soviétique, 1961, avec la pianiste Jeanne Landry) où il excelle dans la mélodie française, allemande et italienne. Il se distingue aussi dans le rôle de Pelléas (Pelléas et Mélisande de Debussy) qu'il chante en concert à la SRC (1955) avec Suzanne Danco et, la même année, à la radio française (ORTF) avec Gérard Souzay dans le rôle de Golaud. Signalons aussi son interprétation des rôles de Gonzalve dans L'Heure espagnole de Ravel (SRC, 1955), de Basilio dans Le Nozze di Figaro (Festivals de Montréal, 1956) et de Bobino dans Une Mesure de silence de Maurice Blackburn, qu'il crée à la SRC (1956) puis à la scène à Toronto et à Montréal, et reprend plus de 100 fois en tournée pour les JMC (1960-61) et dans diverses productions. Il est soliste avec plusieurs orchestres et ensembles de musique de chambre, notamment l'ensemble Jean-Philippe Rameau dont il est l'un des fondateurs (1954).

Jeannotte est professeur à l'Université Laval (1964-79), où il dirige le Quatuor vocal (1973-79), ainsi qu'à l'École Vincent-d'Indy. Vice-président (1964-66) puis président (1966-72) de l'Union des artistes, il est membre du conseil d'administration de la Société de musique contemporaine du Québec (SMCQ) (1969-76), de la Régie de la Place des Arts (PDA) (1973-77) et de l'Opéra du Québec (1976-80). En 1974, il dirige au Ministère des Affaires culturelles du Québec (MACQ) un groupe de travail chargé d'enquêter sur la situation de l'art lyrique, de la danse et de la musique symphonique. De 1979 à 1989, Jeannotte est directeur artistique de l'Opéra de Montréal puis conseiller artistique pour la saison 1989-90. Jeannotte est l'auteur de Propos intimes, quatre mélodies pour voix et piano sur des poèmes d'Éloi de Grandmont (Musica 1948), enregistrées par André Turp et Paul Trépanier, et d'un Pater pour chœur qui a été chanté à Notre-Dame de Paris en 1950. De son interprétation de Pelléas, le chef d'orchestre et critique René Leibowitz a écrit dans L'Express : « Le choix du jeune ténor canadien-français m'a paru particulièrement heureux. Son Pelléas m'a souvent ému par l'intelligence de l'interprétation dramatique. » En 1987, il est nommé officier de l'Ordre du Canada.

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Lecture supplémentaire

  • Angrignon Sirois, Maryse. « Jean-Paul Jeannotte, directeur artistique », Aria, vol. 6, automne 1983.

    Morency-Létourneau, Gabrielle. « Rencontre... », Alla breve, vol. 2, novembre 1985.