Jeune-Canada
Ce mouvement nationaliste canadien-français naît à Montréal en 1932, alors que sévit toujours la Crise des années 30. Doté d'une structure plutôt floue, il regroupe une vingtaine d'étudiants universitaires dynamiques et ambitieux, dont André Laurendeau, Pierre Dansereau et Gérard Filion, qu'inspirent des leaders tels l'abbé Lionel Groulx et Armand La Vergne. Jeune-Canada préconise un nationalisme conservateur fondé sur la protection des droits des Canadiens francophones de même que sur la défense du Québec en tant que société catholique et française, surtout rurale et agricole, dont le destin appelle à l'indépendance économique et politique. Pendant cinq ans, le mouvement veut réveiller la conscience collective trop apathique des Canadiens français, multipliant les assemblées politiques et les brochures, attaquant les gouvernements en place et les monopoles économiques qui asservissent le peuple, selon eux. En 1938, la Crise terminée et les causes moins passionnantes, le mouvement s'éteint de lui-même, faute de partisans enthousiastes.