John William Ritchie, avocat, juge, homme politique et sénateur de 1867 à 1870 (né le 26 mars 1809 à Annapolis Royal, en Nouvelle-Écosse; mort le 13 décembre 1890 à Halifax, en Nouvelle-Écosse). John William Ritchie est secrétaire juridique au Conseil législatif de Nouvelle-Écosse. Il remplace Robert Barry Dickey dans le rôle de délégué à la Conférence de Londres de 1866, ce qui lui vaut d’être reconnu comme un Père de la Confédération. Son soutien au projet lui fait obtenir un siège au Sénat, qu’il conserve jusqu’en 1870, année au cours de laquelle il devient juge de la Cour suprême de Nouvelle-Écosse.
Jeunesse
John William Ritchie naît d’une famille de notables très impliqués dans la vie politique et le processus législatif de la Nouvelle-Écosse. Son père, Thomas Ritchie, avocat, puis juge, représente le comté d’Annapolis à l’Assemblée législative de Nouvelle-Écosse. Sa mère, Elizabeth Wildman Johnston, est la fille d’Elizabeth Lichtenstein Johnston, auteure de Recollections of a Georgia Loyalist, qu’elle écrit à l’attention de ses petits-enfants (voir Loyalistes).
John William Ritchie termine sa scolarité à Annapolis Royal pour être ensuite confié à un précepteur, avant de partir étudier le droit à Halifax au cabinet de son oncle maternel, James William Johnston, un des plus grands avocats d’Halifax. Décrit comme « l’avocat pénal le plus compétent et le plus prospère de la province, voire de l’Amérique du Nord britannique », James William Johnston dirige le parti conservateur provincial pendant 20 ans. John William Ritchie est admis au barreau en 1831 et devient avocat l’année suivante. Il représente quelques clients, mais consacre le plus clair de son temps à l’étude du droit.
En 1836, il épouse sa cousine Amelia Rebecca Almon, fille du conseiller législatif William Bruce Almon et nièce de Mather Byles Almon, l’un des premiers administrateurs de la Banque de Nouvelle-Écosse, puis son président de 1837 à 1870. Ils ont 12 enfants.
Carrière politique
Les liens familiaux qui unissent John Ritchie aux Ritchie, aux Johnston et aux Almon favorisent son entrée en politique. Aux élections de 1836, le siège précédemment occupé par son père et un de ses oncles Johnston à l’Assemblée législative pour le comté d’Annapolis lui échappe. En 1837, il est nommé secrétaire juridique au Conseil législatif, auquel appartient son oncle James William Johnston (son beau-père l’intègre l’année suivante). À ce poste, il acquiert une solide réputation de fin juriste et devient conseil de la Reine en 1858. En 1859, le ministère des Colonies le place dans une commission d’enquête sur la propriété des terres de l’Île-du-Prince-Édouard (voir Question des terres de l’Île-du-Prince-Édouard).
En 1863, John Ritchie entre au Conseil des gouverneurs de l’université Dalhousie, poste qu’il conserve jusqu’à sa mort. En 1864, il rejoint le Conseil législatif, puis devient solliciteur général de Nouvelle-Écosse et remplace Robert Dickey en tant que leader de la majorité gouvernementale à la chambre haute. Tout au long de sa carrière politique, il se distingue par une apparence élégante et une profonde connaissance du droit.
Confédération
John Ritchie est parfois exclu des récits sur les Pères de la Confédération parce qu’il ne participe pas aux Conférences de Charlottetown et de Québec en 1864. Il appuie le projet de Confédération pour des raisons économiques, argumentant qu’un Canada unifié aurait un avantage sur les autres colonies isolées d’Amérique du Nord britannique lors de négociations commerciales. En 1865, il représente la Nouvelle-Écosse à la réunion du Conseil confédératif des traités commerciaux convoquée à Québec et reconnaît que toutes les colonies de l’Amérique du Nord britannique doivent adopter une politique commerciale commune tendant vers un accord de réciprocité avec les États-Unis. John Ritchie participe aux pourparlers de la Confédération canadienne à la Conférence de Londres de 1866, où il représente la Nouvelle-Écosse. Il remplace Robert Dickey, qui émet des doutes sur les modalités financières définies à la Conférence de Québec. Avec d’autres membres de la délégation de la Nouvelle-Écosse, il aide à parachever l’accord d’union des colonies de l’Amérique du Nord britannique.
Voir aussi La Nouvelle-Écosse et la Confédération.
Fin de vie
Sir John A. Macdonald récompense John Ritchie pour avoir appuyé la construction de la Confédération en lui octroyant un siège au Sénat, qu’il occupe jusqu’en 1870, lorsqu’il devient juge puîné de la Cour suprême de Nouvelle-Écosse. En 1873, il est nommé juge en équité et succède ainsi à son oncle James William Johnston. Sir Robert Borden, premier ministre de 1911 à 1920, écrit dans ses mémoires : « John W. Ritchie était l’un des juges les plus sagaces de son époque et même de l’histoire de la magistrature assise de la Nouvelle-Écosse. » John Ritchie se retire de la Cour suprême en 1882 en raison de problèmes de santé et décède à Halifax en 1890.
Héritage
Les décisions de John Ritchie lorsqu’il est juge en équité sont publiées en 1883 sous le titre The Equity Decisions of the Hon.John W. Ritchie, Judge in Equity of the Province of Nova Scotia, 1873–1882. Son frère, sir William Johnstone Ritchie, est juge en chef du Canada de 1879 à 1892.
La famille Ritchie continue d’exercer son influence en Nouvelle-Écosse, même après le décès de John Ritchie. Trois de ses filles deviennent des figures de proue du mouvement en faveur du vote des femmes et des réformes sociales en Nouvelle-Écosse. Eliza et Ella Ritchie prennent les rênes de la Victoria School of Art and Design (établissement qu’elles aident à créer et qui s’appelle aujourd’hui le Nova Scotia College of Art and Design), des Infirmières de l’Ordre de Victoria du Canada et du Conseil des femmes. D’abord diplômée de l’université Dalhousie, Eliza Ritchie est ensuite la première Canadienne à décrocher un doctorat (de l’université Cornell en 1889). Mary Ritchie fonde la première unité de Guides en Nouvelle-Écosse en 1911.