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Karim Rashid

​Karim Rashid, designer industriel et auteur, est né au Caire, en Égypte, le 18 septembre 1960. Karim Rashid est reconnu pour ses produits fluides et curvilinéaires, dits « biobjets », notamment sa fameuse corbeille Garbo, pour Umbra.

Karim Rashid, designer industriel et auteur, est né au Caire, en Égypte, le 18 septembre 1960. Karim Rashid est reconnu pour ses produits fluides et curvilinéaires, dits « biobjets », notamment sa fameuse corbeille Garbo, pour Umbra. Un designer prolifique, Karim Rashid a plus de 3 000 produits en circulation, allant de produits de nettoyage domestique à l’électronique en passant par des joyaux de luxe.

Jeunesse

L’enfant d’un père égyptien et d’une mère anglaise, Karim Rashid vient au monde en présentant son siège et le cordon ombilical enroulé à son cou. Des docteurs préviennent ses parents que son développement en souffrirait. Il ne peut donc pas parler avant l’âge de quatre ans et demi. Quand il commence enfin à parler, c’est avec un sévère trouble de la parole. La famille vit brièvement en Angleterre avant que son père, un artiste, ne reçoive un travail de décorateur au Canada. Ils s’installent à Toronto, où il passe sa jeunesse.

Pendant son adolescence, Karim Rashid développe les excentricités qui lui seront propres : tous ses vêtements sont faits maison et sont rose, une couleur dont il enduit aussi ses ongles et ses cheveux. Au secondaire, il se classe parmi les meilleurs étudiants en mathématique du pays. En 1982, il reçoit son baccalauréat en design industriel à l’Université Carleton, à Ottawa. Il termine ensuite ses études de troisième cycle à Naples, sous la tutelle d’Ettore Sottsass et de Gaetano Pesce.

Cavalier seul

Après avoir été renvoyé de son travail d’enseignant au Rhode Island School of Design (selon lui, c’est parce qu’il s’était mis à enseigner la philosophie à la place du design), Karim Rashid décide qu’il est temps de fonder sa firme. Il prend le bus pour New York et envoie ses dessins à des centaines de compagnies. L’une d’elles l’embauche pour créer une gamme de vaissellerie. Il ouvre ses bureaux à Manhattan en 1993, bureaux qui lui servent de siège social aujourd’hui encore.

Corbeille Garbo et célébrité

En 1996, Karim Rashid sort le produit pour lequel il est le mieux connu : la corbeille Garbo. Cette petite corbeille à papier curvilinéaire est produite par le fabricant d’articles ménagers Umbra. En l’espace de deux ans, plus d’un million d'exemplaires sont vendus. Faite en plastique et coûtant à l’époque entre 10 et 12 $, la corbeille représente une démocratisation du design, un objet d’art à la portée du peuple. Elle apparaît sur la couverture du magazine de design italien Interni, et ses publicités apparaissent dans Vogue. La corbeille a tellement de succès que Karim Rashid s’inquiète qu’elle ne fasse ombrage à ses projets. La Garbo est maintenant exposée dans plusieurs musées à travers le monde.

Origine d’une esthétique

À mesure que ses produits entrent en circulation, Karim Rashid devient l’un des chefs de file de ce qu’on finit par appeler l’école « biobjet ». N’ayant jamais été un admirateur de la rigidité angulaire du modernisme, il embrasse les courbes et la fluidité. Même si ses produits font souvent référence à des objets organiques, ils sont le plus souvent fabriqués avec des matériaux inorganiques, à tel point que le magazine Time le surnomme « le poète du plastique ». Il est reconnu pour ses produits accessibles, par exemple la corbeille Garbo et le fauteuil Oh Chair, pour Umbra, et l’image de marque des produits de nettoyage Method, mais il conçoit aussi plusieurs produits pour des marques de produits de luxe, comme Veuve Clicquot et Swarovski.

Style

Autour de 2000, Karim Rashid commence à cultiver un style qui lui est propre, et se débarrasse de tous ses vêtements noirs pour ne porter que du blanc, avec quelques touches de rose. Aussi, il ne porte que des lunettes de soleil de marque Alain Mikli, et possède six prototypes d’un modèle porté par les acteurs du film Jusqu’au bout du monde, par Wim Wenders.

Au-delà des objets

Maintenant, Karim Rashid conçoit aussi des décors d’intérieur et des expositions. Il conçoit le décor intérieur du restaurant Morimoto, à Philadelphie, et de l’hôtel Semiramis, à Athènes, et des boutiques pour Giorgio Armani. Il produit aussi des schémas technologiques pour Samsung et LaCie, et d’imposantes expositions pour Audi et Deutsche Bank. Il écrit aussi plusieurs livres, commençant par deux monographies, Evolution et I Want to Change the World, suivies par un portfolio compact en 2004, une exploration de l’infographie, Digipop, en 2005, et un guide de vie, Design Your Self, en 2006. Sa plus récente monographie, Sketch, est publiée en 2011 et présente 300 de ses dessins d’architecture d’intérieur.

Prix

Karim Rashid a remporté plus de 300 prix au cours de sa carrière, notamment le Red Dot Award, l’I.D. Magazine Annual Design Review, l’IDSA – Industrial de l’International Design Excellence Awards et le Chicago Athenaeum Good Design Awards.