Ken Sim

Jeunesse et éducation

Les parents de Ken Sim, Francis et Theresa (née Kim), quittent Hong Kong avec leurs trois enfants pour s’installer à Vancouver en 1967. Francis est un entrepreneur et Theresa, une dactylographe pour BC Packers, à Steveston. À Vancouver, Theresa donne naissance à une autre fille, suivie d’un fils, Ken.

Ken Sim grandit dans le sud de Vancouver. Comme sa famille déménage souvent parce qu’elle est incapable de payer son loyer, il fréquente cinq écoles primaires en sept ans. Une fois diplômé de l’école secondaire Magee, il s’inscrit à la Sauder School of Business de l’Université de la Colombie-Britannique. Il finance ses études en partie en travaillant comme concierge et en occupant d’autres emplois au salaire minimum. En 1993, il obtient son baccalauréat en commerce.

Une fois comptable agréé, Ken Sim travaille pour KPMG International à Vancouver. Par la suite, il devient banquier d’affaires pour Marchés mondiaux CIBC à Vancouver, à Toronto, puis à Londres, au Royaume-Uni, avant de revenir à Vancouver.

Entreprises

En 2001, la femme de Ken Sim, Teena, est enceinte du premier de leurs quatre enfants quand son médecin lui demande de demeurer alitée. Le couple se trouve alors contrarié lorsqu’il tente d’obtenir l’aide nécessaire. C’est cette expérience qui les incite à s’associer à John DeHart pour créer Nurse Next Door. L’entreprise aide sa clientèle à organiser les soins de santé destinés aux personnes âgées et à offrir à celles-ci de la compagnie de la part de soignants et d’infirmières diplômées et qualifiées. Nurse Next Door compte maintenant des franchises dans 180 villes et 3 pays. En 2019, Ken, Teena et leurs partenaires concluent un partenariat en matière de redevances et de marques de commerce avec Diversified Royalty Corp pour 52 millions de dollars.

En 2012, Ken et Teena cofondent Rosemary Rocksalt, une boulangerie de bagels qui en vient à compter trois emplacements à Vancouver et à Richmond. L’entreprise, qui a pignon sur rue, a pour spécialité les bagels de Montréal. Pendant la pandémie de COVID-19, elle collabore avec Feed the Frontline Canada pour offrir des repas à plus de 600 travailleurs de la santé. Rosemary Rocksalt contribue aussi aux programmes du déjeuner et du dîner de l’académie musicale ainsi qu’à Food Stash, un organisme qui redistribue des surplus alimentaires, autrement destinés à des , à des banques alimentaires et à des refuges pour itinérants.

Première course à la mairie (2018)

Le 16 avril 2018, Ken Sim, alors âgé de 47 ans, annonce qu’il cherchera à être nommé à la tête de la Non-Partisan Association (NPA), un parti politique municipal, pour briguer la de Vancouver. Fondée en 1937, la NPA présente des candidats de centre-droit issus du monde des affaires aux . Ken Sim remporte 50 % des voix et défait ainsi John Coupar, un commissaire des parcs, et Glen Chernen, un de ses anciens camarades du primaire et du secondaire.

Pendant sa campagne électorale municipale, Ken Sim avance que le gouvernement municipal éprouve des difficultés financières en raison de dépenses excessives et d’une gestion inefficace. Il indique alors : « Et on se trouve dans ce pétrin parce que le conseil municipal prend ses décisions sur des bases idéologiques. Ce n’est pas correct. » De plus, Ken Sim promet que s’il est élu comme maire, il résoudrait les problèmes de logement et de transport de la ville.

Pas moins de 21 candidats tentent d’accéder à la mairie lors de cette campagne. Le principal adversaire de Ken Sim est Kennedy Stewart, un candidat indépendant bien connu ayant auparavant été un populaire député du Nouveau Parti démocratique dans Burnaby South. Le 20 octobre, date de l’élection, les deux candidats sont au coude-à-coude et prennent la tête à tour de rôle au fil du dépouillement des votes. Au final, c’est Kennedy Stewart qui l’emporte par 957 voix. Il récolte ainsi 28,7 % des voix contre 28,2 % pour Ken Sim.

Deuxième course à la mairie (2022)

En 2021, la formation d’un nouveau parti, A Better City Vancouver (ABC), est annoncée. ABC promet de rendre Vancouver plus sécuritaire tout en offrant des logements plus abordables. Plusieurs candidats de l’élection municipale à venir rejoignent les rangs de ABC, dont Ken Sim et trois conseillers en poste. Ken Sim est nommé candidat du parti ABC pour la course à la mairie de Vancouver.

La campagne de Ken Sim porte sur plusieurs problèmes auxquels la ville fait face, notamment l’itinérance, qu’il dit vouloir résoudre par la construction de logements ainsi que l’accélération et la facilitation du processus d’approbation municipale. Par contre, c’est sur le crime qu’il met le plus l’accent : il promet l’embauche de 100 nouveaux agents de police, le déploiement d’un plus grand nombre d’agents en civil et l’intervention de professionnels de la santé mentale et d’agents en civil lors d’urgences non criminelles. Par ailleurs, Ken Sim promet de munir les agents de police de caméras d’intervention et de rétablir le programme de liaison avec les écoles grâce auquel celles-ci comptaient des agents. Sa campagne reçoit un appui sans précédent du syndicat des policiers de Vancouver, ce que plusieurs dénoncent comme étant inapproprié.

Le 5 octobre, dix jours avant l’élection municipale, un documentaire intitulé Vancouver Is Dying est diffusé. Créé par Aaron Gunn, ancien candidat à la chefferie du Parti libéral de la Colombie-Britannique, et financé en partie par Chip Wilson, fondateur de Lululemon (et donateur de ABC), ce documentaire critique expressément le maire, Kennedy Stewart, pour sa réponse insuffisante aux problèmes de criminalité, de drogues et de logement de la ville. Le film d’une heure est visionné plus de deux millions de fois sur YouTube. La victoire subséquente de Ken Sim est écrasante : il remporte 85 732 voix contre 49 593 pour Kennedy Stewart. Ce dernier devient alors le premier maire vancouvérois en poste à perdre une tentative de réélection depuis Jack Volrich en 1980.

Dans son discours de victoire, Ken Sim souligne que l’élection illustre le progrès lent, mais certain de la population de Vancouver et de la Colombie-Britannique en matière de relations entre les races. Il affirme alors : « Le chemin pour nous rendre jusqu’ici a été incroyablement long : 135 ans après l’imposition de la première taxe d’entrée aux Chinois, qui devaient payer simplement pour le droit de venir ici et de travailler à la construction d’un chemin de fer, Vancouver a élu son premier maire chinois. » (Voir aussi Taxe d’entrée imposée aux immigrants chinois au Canada.)

Premier mandat comme maire

Ken Sim et dix conseillers sont assermentés le 7 novembre 2022. Dans son discours, le nouveau maire affirme : « Nous avons entendu haut et fort les gens réclamer du changement, et le changement est arrivé. Je vais m’efforcer d’être le maire qui unira notre ville… Il ne sera possible de connaître du succès que si nous ne craignons pas l’échec. »

Prix et distinctions

Ken Sim remporte deux fois le prix Entrepreneur de l’année canadien d’EY pour la région du Pacifique : une fois en 2006 dans la catégorie Entrepreneur en émergence et une fois en 2016 dans la catégorie des services de santé.