La Première Guerre mondiale a changé le Canada pour toujours. Durant un peu plus de quatre ans, quelque 630 000 Canadiens, sur une population totale qui n’atteint pas encore 8 millions de personnes, partent au combat. Plus de 66 000 d’entre eux sont tués. Alors que les victimes se multiplient sur le front de l’Ouest, c’est à un expatrié canadien, sir Max Aitken (Lord Beaverbrook), qu’il incombe de documenter l’effort de guerre du Canada dans le cadre d’un programme d’art, de photographies et de films de guerre. Par ailleurs, la collection d’œuvres de guerre, créée à titre officiel ou officieusement par les soldats eux-mêmes, constitue un autre moyen de maintenir vivant le témoignage de l’effort de guerre du Canada dans le conflit.
Contexte
Lorsque la Grande-Bretagne déclare la guerre à l’Allemagne le 4 août 1914, le Canada, en tant que Dominion de l’Empire britannique, se retrouve automatiquement parmi les belligérants ; il décide toutefois lui-même de son niveau d’engagement dans le conflit. Des milliers de jeunes hommes sont rassemblés sous les drapeaux dès le début de la guerre et près de 30 000 soldats forment le premier contingent canadien à être envoyé à l’étranger en octobre. Ces hommes sont suivis par plus de 400 000 autres pendant les quatre ans que dure la Grande Guerre.
Le gouvernement fédéral du premier ministre sir Robert Borden se débat pour arriver à constituer ces nouvelles unités canadiennes. Il porte ainsi peu d’intérêt à la documentation d’une guerre qui constitue pourtant un événement charnière destiné à changer le pays et à se répercuter sur les générations futures. Au début du conflit, la plupart des Canadiens pensent que tout sera terminé avant Noël. Toutefois, les terribles combats du front de l’Ouest mettent rapidement fin à cette idée alors que les hommes engagés dans la bataille, Belges, Français, Britanniques et Allemands, s’affrontent violemment à coups d’explosifs extrêmement puissants et de tirs d’armes légères. À mesure que le nombre des victimes ne cesse d’augmenter, les progrès au front stagnent, et les armées creusent le sol dans l’espoir d’échapper à la boucherie.
Les Canadiens qui s’enrôlent pour le Roi et pour leur pays sont, pour la plupart, fiers de leur engagement. Les bataillons nouvellement constitués et les batteries d’artillerie sont photographiés au Canada ou en Angleterre, souvent sur des vues panoramiques incluant plusieurs centaines d’hommes. Quelques entrepreneurs privés utilisent de lourdes caméras au camp d’entraînement principal de Valcartier au Québec pour filmer les soldats en train de défiler ou de s’entraîner au tir avec des fusils Ross fabriqués au Canada.
Sir Max Aitken et le Bureau canadien des archives de guerre (BCAG)
C’est à sir Max Aitken (baron Beaverbrook) qu’il incombe d’enregistrer la participation canadienne à la guerre et le sacrifice des forces canadiennes combattantes nouvellement constituées. Aitken, né en 1879 et élevé au Nouveau-Brunswick, manifeste, dès son jeune âge, un réel don pour le commerce. Alors qu’il n’a pas encore 30 ans, il a déjà gagné des millions au Canada grâce à une série d’affaires plus ou moins louches et plus ou moins novatrices mettant en jeu la fusion de différentes entreprises et la revente de leurs stocks. Il quitte le Canada en 1910 sous la menace d’une enquête éventuelle pour des actes de corruption portant sur la surévaluation de stocks et la réalisation d’énormes profits.
En Grande-Bretagne, Aitken est élu au Parlement et commence à racheter des journaux. Il devient rapidement un influent magnat de la presse, utilisant son pouvoir et ses journaux pour soutenir ses alliés conservateurs — notamment son ami Winston Churchill, alors First Lord of the Admiralty (superviseur politique de la marine royale) — et pour détruire ses ennemis. Au début de la guerre, l’influent Aitken estime indispensable de faire partie du cabinet britannique. Toutefois, comme aucun poste lui convenant ne peut être trouvé, il se tourne vers ses amis conservateurs au Canada, sir Robert Borden et le ministre de la Milice et de la Défense Sam Hughes. Ces derniers le nomment au poste nouvellement créé d’observateur officiel du gouvernement au front, avec le rang de lieutenant-colonel.
Personne ne sait vraiment à quoi correspond exactement ce poste, mais Aitken réussit à lui faire une place au sein de la hiérarchie militaire canadienne. Aitken se révèle rapidement un manœuvrier exceptionnel, en particulier pour tirer les ficelles politiques et militaires afin d’obtenir la nomination de ses amis à des postes militaires au sein du Corps expéditionnaire canadien. Il se montre également désireux d’améliorer l’image de ses compatriotes. Il fait part à Borden, dans une lettre, de son objectif qui vise à « enregistrer pour l’histoire sur des supports contemporains les exploits qui rendront la Première division immortelle ».
Un soldat canadien regardant à travers un trou d'obus dans la cathédrale d'Ypres, en Belgique. Novembre 1917. (avec la permission du ministère de la Défense nationale du Canada / Bibliothèque et Archives Canada / PA-002136)
Lorsque la division canadienne arrive sur le front de l’Ouest en février 1915, l’observateur officiel du gouvernement suit rapidement. Il rédige des communiqués hebdomadaires largement diffusés dans les journaux britanniques et canadiens faisant état des exploits des soldats canadiens. Après la deuxième bataille d’Ypres en avril 1915 au cours de laquelle les Canadiens réussissent, au prix de nombreuses pertes, à arrêter les forces allemandes déferlantes et à survivre à la première attaque au gaz au chlore de l’histoire de la guerre, Aitken rédige un récit soulignant les hauts faits des soldats canadiens. Son livre Canada in Flanders, qui remporte un immense succès dans tout l’Empire britannique, est suivi par deux autres volumes.
Après avoir réussi à promouvoir les Canadiens, Aitken utilise son influence pour être nommé archiviste du Canada vers le milieu de 1915. En vertu de ce mandat, il a pour tâche de « poser les bases qui permettront de graver l’histoire ». Tandis que trois divisions canadiennes supplémentaires rejoignent le front de l’Ouest, le travail historique prend de l’ampleur. Aitken utilise son immense fortune pour créer le Bureau canadien des archives de guerre (BCAG) qui envoie des photographes, des peintres et des cinéastes sur le terrain afin de fixer les actions des soldats canadiens.
22 avril au 25 mai 1915. À la deuxième bataille d'Ypres, les Allemands attaquent, utilisant du gaz au chlore pour la première fois. La division française d'Algérie est la plus durement touchée par l'attaque au gaz, qui ouvre de sérieuses brèches dans les lignes alliées. Les Canadiens repoussent néanmoins de nombreux assauts. Quatre Canadiens seront décorés de la Croix de Victoria. Peinture réalisée par Richard Jack (avec la permission du Musée canadien de la guerre/8179). Peinture de Richard Jack. (Avec la permission du Musée canadien de la guerre/8179)
Photographies
Il existe très peu de photos de soldats britanniques ou canadiens présents sur le front prises durant les deux premières années de la guerre. Le haut commandement britannique a en effet interdit aux soldats d’apporter des appareils photo dans les tranchées. En dépit d’un certain nombre de clichés réalisés clandestinement par des Canadiens à l’aide d’appareils Kodak tenus à la main, on dispose d’un nombre très limité de photos témoignant des batailles d’Ypres en avril 1915, de Festubert en mai 1915 et de Saint-Éloi en avril 1916. Lorsque le ministère de la Guerre et le haut commandement britannique découvrent qu’Aitken souhaite documenter l’effort de guerre canadien, ils tentent de l’en empêcher par crainte de fuites possibles d’informations secrètes ou sensibles. Il en faut plus pour dissuader l’influent personnage qui fait appel à ses relations pour contourner les règles mises en place par les Britanniques.
En avril 1916, Aitken crée un poste de photographe officiel occupé par le capitaine Henry E. Knobel. Ce dernier enregistre des images saisissantes des Canadiens sur le front de l’Ouest. L’année suivante, Knobel doit prendre sa retraite pour raisons de santé ; il est remplacé par le capitaine Ivor Castle et par le lieutenant William Rider-Rider. À partir de l’été 1916 jusqu’à la fin de la guerre, les photographes canadiens prennent plus de 6 500 clichés témoignant des énormes dommages subis par les soldats canadiens dans les tranchées et de leur héroïsme exceptionnel.
En septembre 1916, les Canadiens publient, avec un immense succès, la première photographie d’un char. Obtenir des images de qualité s’avère toutefois délicat dans le contexte du front : les appareils sont fragiles et les phototypes sur plaque de verre se fissurent facilement. Comme le note l’un des photographes : « Pour prendre une photo sur la ligne de front, vous devez vous tapir, assis ou accroupi, bien au fond de la tranchée pendant que l’ennemi vous mitraille ou vous bombarde et avoir de la chance. »
Un certain nombre de photographes canadiens décident de réaliser leurs photos à l’arrière des lignes, tout en les faisant passer pour d’authentiques portraits de fantassins dans les tranchées de la ligne de front prêts à donner l’assaut. Castle est connu pour maîtriser un certain nombre de trucs dans l’exploitation de sa chambre noire qui lui permettent de supprimer des images, d’ajouter des explosions aériennes. Parfois, plusieurs images sont rassemblées en une seule. En dépit de ces manipulations, on dispose de photos saisissantes de combattants recouverts de boue avançant d’un air las vers les cantonnements arrière en provenance de la ligne de front ou de soldats canadiens recroquevillés en position fœtale.
En juillet 1917, plus de 80 000 visiteurs payent pour voir l’exposition des photographies de guerre canadiennes officielles à Londres. L’exposition contribue à attirer plus encore l’attention du public sur l’effort de guerre canadien. L’une des images qui remporte le plus de succès est une immense photographie sur toile de 6,70 m sur 3,35 m représentant des soldats canadiens prenant d’assaut la crête de Vimy en avril 1917. Cette bataille et les photographies qui la représentent finissent par devenir partie intégrante de la commémoration de l’effort de guerre canadien.
Productions cinématographiques
Des cinéastes écument également le front et les régions à l’arrière avec leurs caméras dans l’espoir de filmer la guerre. À l’été 1916, le lieutenant F.O. Bovill, un canonnier-conducteur britannique disposant d’une certaine expérience du cinéma acquise avant la guerre, est intégré dans le Corps expéditionnaire canadien. Le film particulièrement marquant et émouvant qu’il réalise lors de la bataille de la Somme entre septembre et novembre réussit à restituer la face sombre des combats tout en donnant à voir les différentes techniques de guerre utilisées.
La plupart des tentatives pour filmer la guerre sont perturbées par des tireurs embusqués ou par des tirs de mortier. En dépit des louanges obtenues par le film de Bovill sur la bataille de la Somme, ce dernier ne réussit pas à reproduire sa performance et à obtenir du matériel de qualité sur les Canadiens engagés à la crête de Vimy en avril 1917. Bovill est démis de ses fonctions, et Aitken, qui vient d’être intronisé au rang de pair sous le nom de baron Beaverbrook, se sert de son influence pour débaucher plusieurs cinéastes britanniques. Parmi eux, on compte J.A.B. McDowell, Geoffrey Malins, Walter Buckstone et Frank Bassill.
Un certain nombre d’opérations canadiennes mineures sont filmées à l’été 1917, sans permettre toutefois de produire un métrage de pellicule utilisable suffisant. La poussière, la fumée, les explosions et les débris obscurcissent en effet le champ de bataille. En 1918, les cinéastes continuent à parcourir la ligne de front et les zones arrière. Il ne remporte ce faisant que des succès marginaux, et ce, en dépit de la bravoure dont ils font preuve pour affronter le danger. La majorité du métrage obtenu alors continue à représenter des soldats canadiens à l’arrière des lignes. En dépit de ces difficultés, les films d’Aitken sont reconnus comme des coups de maître en matière de propagande et comme étant généralement bien supérieurs aux réalisations des autres nations du Commonwealth. À la fin de la guerre, les Canadiens ont tourné deux longs-métrages et neuf courts-métrages auxquels s’ajoutent des centaines de mètres supplémentaires de pellicule.
Les Canadiens A. Y. Jackson, William Beatty, C. W. Simpson, Arthur Lismer, Frank Johnston et Frederick Varley font partie des peintres enrôlés pour exercer leur art pendant la guerre. Cette occasion rare a une profonde influence sur la carrière ultérieure de ces artistes et sur l’épanouissement de l’art canadien. Jackson, Lismer, Johnston et Varley deviennent, par exemple, membres du Groupe des sept. D’autres artistes, notamment Henrietta Mabel May, Dorothy Stevens, Frances Loring et Florence Wyle, sont embauchées pour peindre et sculpter les activités du front intérieur, des ouvriers dans les usines de munitions aux femmes peinant dans les travaux des champs. (Voir aussi Représentations du front intérieur : les femmes du Fonds des souvenirs de guerre canadiens.)
En Europe, les artistes sont encouragés à se rendre sur le front et à rendre compte de la guerre directement ; toutefois, les tableaux sont systématiquement terminés dans des ateliers à l’arrière des lignes. De nombreuses œuvres représentent les machines utilisées pour la guerre ou des paysages dévastés. Toutefois, peu d’artistes se montrent capables de rendre les horreurs de la lutte ou de la mort des soldats ; ils semblent ne pas disposer de la « grammaire » requise pour dépeindre des scènes aussi difficiles à rendre.
Le tableau de Frederick Varley intitulé For What? fait exception à la règle. Il constitue en effet l’une des interprétations de la guerre les plus sombres et les plus poignantes qui aient jamais été données. L’œuvre montre un personnage à la figure sinistre s’appuyant lourdement sur sa pelle dans un paysage dévasté. En arrière-plan, on aperçoit un chariot rempli jusqu’à ras bord de cadavres attendant d’être enterrés. Voici ce que Varley écrit à sa femme restée au pays à propos de sa toile : « ... des cadavres anonymes de compatriotes jetés dans un chariot... des soldats creusant une tombe dans une terre de boue jaune gluante et des étendues d’eau verdâtre sous un ciel en deuil... »
Autres médias
Dès le commencement de la guerre, les soldats au front font des croquis et dessinent, certains peignant même quelques aquarelles. D’autres, qui maîtrisent le travail du métal ou de la forge, réalisent des œuvres auxquelles on donne le nom d’artisanat des tranchées. Il s’agit de récupérer des débris de la guerre comme des douilles, des balles ou d’autres objets de mort et de les remodeler pour en faire des cendriers, des lampes, des horloges, des vases ou des cannes. Ces articles, souvent personnalisés par des inscriptions de noms ou de batailles, constituent des souvenirs essentiels de la guerre et deviennent, plus tard, des artefacts de mémoire particulièrement poignants.
Pratiquement tous les soldats recueillent des souvenirs du front. Les balles, les éclats d’obus, les insignes et les épingles constituent des cadeaux uniques pour les proches restés au pays. Ils permettent aussi à ces derniers de maintenir un lien avec le soldat demeuré sur le champ de bataille. De nombreux hommes passent de longues heures à chasser les souvenirs à l’arrière des lignes, les plus téméraires se glissant même parfois, pendant la nuit, dans la zone inoccupée entre leurs propres lignes et les lignes ennemies pour repérer des trésors. H.M. Urquhart, qui a servi comme major dans le 16e Bataillon, faisait observer que le soldat canadien était prêt à risquer sa vie, voire à la perdre, dans des quêtes aussi insignifiantes que la chasse aux souvenirs.
Trophées de guerre
Si les souvenirs sont extrêmement populaires parmi les soldats, il existe par ailleurs un programme formel de récolte de trophées de guerre. L’archiviste du Dominion, Arthur Doughty, se rend en Europe en 1917 pour collaborer avec le BCAG d’Aitken et avec les autorités britanniques. Leur but est de s’assurer que les dossiers militaires officiels sur papier sont bien conservés pour les générations futures et que le Canada recevra les trophées de guerre gagnés sur le champ de bataille qui lui sont dus. À l’occasion des différents affrontements, le Corps expéditionnaire canadien prend des milliers de pièces d’artillerie et de fusils ennemis. Ces représentations tangibles de la victoire deviennent rapidement des reliques capitales pour le front intérieur. Après la guerre, 900 pièces d’artillerie de campagne, 4 000 mitrailleuses, 10 000 fusils et une demi-douzaine d’avions sont envoyés au Canada pour être fièrement exposés dans les hôtels de ville, dans les églises, dans les bibliothèques, et, ultérieurement, dans les salles de la Légion dans tout le pays.
La guerre arrive sur le sol canadien
Lord Beaverbrook, ce « gnome étrangement séduisant avec un air de génie », pour employer les termes utilisés par lady Diana Manners pour décrire Aitken, s’appuie sur une volonté de fer et sur un engagement de tous les instants pour transformer son immense richesse en un témoignage historique de l’effort de guerre du Canada. Durant la guerre, les photographes officiels prennent plus de 6 500 photos, les cinéastes de guerre impressionnent des centaines de mètres de pellicule et les artistes de guerre créent plus d’un millier de peintures, d’estampes et de sculptures. Les soldats rassemblent également des souvenirs et fabriquent des œuvres d’artisanat des tranchées qui servent à constituer des archives personnelles sur tout le territoire du Dominion. Les soldats canadiens laissent également derrière eux des graffitis et des marques de gravure dans les parois des tranchées et dans les abris, dont un certain nombre ont été préservés jusqu’à aujourd’hui dans les tunnels creusés sous la crête de Vimy.
Après la guerre, lord Beaverbrook exerce des pressions sur le gouvernement fédéral pour la construction d’un musée de la guerre destiné à accueillir les collections d’art. Il va jusqu’à dépenser son propre argent pour embaucher un architecte. Toutefois, ce projet ne dépasse jamais l’étape de la planification dans un contexte où les différents gouvernements des années vingt se débattent avec une dette de guerre écrasante. La majorité des photographies, des films et des œuvres d’art demeurent ainsi invisibles du public pendant des décennies. Les trophées de guerre officiels, quant à eux, sont fièrement exposés dans les villes et les villages du pays jusque dans les premières années de la Deuxième Guerre mondiale. Lorsque la nouvelle guerre éclate, beaucoup des armes légères en acier, des mortiers et des mitrailleuses sont fondus pour façonner de nouvelles armes destinées à être utilisées contre les nazis. La présentation d’une grande partie de ces pièces à l’ensemble de la population canadienne est toutefois rendue possible par la création, en 1942, du Musée canadien de la guerre et par l’ajout de nouveaux édifices en 1967, puis en 2005. Grâce à ces artefacts de guerre, nous pouvons découvrir et interpréter le passé du Canada lié au conflit mondial de 1914-1918, tout en nous mobilisant autour de cet héritage.
Voir aussi Représentations du front intérieur : les femmes du Fonds des souvenirs de guerre canadiens ; Documenter la Deuxième Guerre mondiale ; Monuments des deux grandes guerres ; Commémorations et honneurs.