Labelle, Jean-Baptiste
Jean-Baptiste Labelle. Organiste, pianiste, compositeur, chef d'orchestre (Burlington, Vt, septembre 1825, de parents canadiens, baptisé à Montréal, 13 novembre 1825 - Montréal, 9 septembre 1898). Il aurait reçu sa première formation de Joseph Bossu dit Lyonnais de Québec. Il devint organiste à Boucherville, près de Montréal, en 1843. Environ trois ans plus tard, il obtint un poste similaire à Chambly, Québec. À cette époque, il reçut des leçons du pianiste autrichien Leopold von Meyer, alors en tournée en Amérique du Nord (1845-47).. De retour à Montréal, il fut nommé organiste à l'église Notre-Dame (1849), poste qu'il occupa pendant plus de 40 ans, tout en enseignant au collège de Montréal, au collège Sainte-Marie, au Mont-Saint-Louis, à l'École normale, aux couvents Villa-Maria, Mont-Sainte-Marie et Sainte-Anne à Lachine. Il reçut des leçons de piano de Sigismund Thalberg à Boston entre décembre 1856 et janvier 1857. En 1857, il fit une tournée aux États-Unis et en Amérique du Sud et, en novembre de la même année, il organisa au Mechanics' Hall (Montréal) un « Grand Concert Opératique » présentant des extraits d'oeuvres de Bellini, Donizetti, Adam, Schubert et Meyerbeer. En 1863, il dirigea la Société philharmonique canadienne de Montréal. En 1891, il fut remplacé à Notre-Dame par Alcibiade Béique. La paralysie le frappa en décembre 1896.
Labelle a laissé des oeuvres dans plusieurs genres : romances populaires et pièces pour piano ainsi que des compositions d'envergure, cantates et opérettes. Parmi ses chansons figurent surtout « Ô Canada! mon pays! mes amours! » (paroles 1834, musique avant 1868) et « Avant tout je suis Canadien » (Chansonnier des collèges 1860), toutes deux sur des paroles de sir George-Étienne Cartier, et « Chant des Zouaves canadiens » (L'Album musical, décembre 1881). Trois de ses mélodies ont été publiées dans PMC (vol. VII). Ses pièces pour piano comprennent une populaire Marche canadienne, avec passages pour le cornet (Album littéraire et musical de la Revue canadienne, août 1846) et Quadrille national canadien (Montréal s.d.). Sa Cantate : La Confédération, sur un texte d'Auguste Achintre, fut créée en 1868 tout comme son opérette La Conversion d'un pêcheur de la Nouvelle-Écosse (Boucher v. 1869), paroles d'Elzéar Labelle. Il composa aussi La Croisade canadienne, une « cantate aux Zouaves pontificaux », en 1886, paroles d'Alphonse Bellemare.
Labelle compila, édita ou composa plusieurs collections, dont Le Répertoire de l'organiste, anthologie grégorienne avec accompagnements de Labelle (au moins 10 éditions sont parues, la première en 1851), Les Chansons les plus populaires, compilation de chansons à succès, et Échos de Notre-Dame, collection de ses propres pièces pour choeur (publiée en 1887) au sujet desquelles Oscar Comettant, le critique français, a écrit : « Je trouve dans ces pièces sans prétention au style polyphonique à outrance, un très bon sentiment religieux, et beaucoup de charme mélodique... Je citerai : O Gloria Virginum, qui est un chant véritablement inspiré, parfaitement conduit, habilement modulé, d'une grâce pénétrante » (Le Siècle, Paris, 20 février 1888). Labelle fut aussi importateur de pianos et marchand de musique à partir de 1855.