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Lac Sainte-Claire

Situé à une altitude de 175 m au‑dessus du niveau de la mer, d’une superficie de 1 114 km² et d’une profondeur moyenne de 3,7 m, le lac Sainte‑Claire est bordé, à l’est, par la province de l’Ontario et à l’ouest par l’État du Michigan. De forme presque circulaire, il s’étend en longueur sur 42 km pour une largeur maximale de 39 km. Il communique avec le lac Huron au nord de la rivière Sainte‑Claire et s’écoule dans le lac Érié, au sud, par la rivière Detroit. Le lac Sainte‑Claire fait partie de la voie maritime du Saint‑Laurent, une importante route de transport reliant le lac Supérieur au golfe du Saint‑Laurent en passant par les Grands Lacs. Les villes de Windsor, en Ontario, et de Detroit, au Michigan, sont situées de part et d’autre de sa pointe sud‑ouest, ce qui en fait un site très couru des amateurs de pêche sportive et de navigation de plaisance.

Écologie

Moins profond que les Grands Lacs voisins, le lac Sainte‑Claire s’étend également sur une superficie relativement plus modeste. Il faudrait, par exemple, 2 900 fois son volume d’eau pour remplir le lac Supérieur, le plus grand des Grands Lacs. Compte tenu de sa faible profondeur, l’eau s’y écoule assez rapidement, mettant environ cinq à sept jours pour s’écouler dans le lac Érié à partir de sa source primaire, la rivière Sainte‑Claire. Bénéficiant d’une plage de températures relativement clémentes variant, au cours de l’année, de 0 à 24 °C, le lac Sainte‑Claire abrite de nombreuses espèces végétales et animales d’eau douce et se caractérise par ses multiples écosystèmes côtiers incluant des zones humides, des forêts, des plages ainsi que des zones urbanisées et résidentielles. À son extrémité nord‑est, l’île Walpole, sur laquelle habite la Première Nation de Walpole Island (également appelée Première Nation de Bkejwanong), constitue le plus grand delta des Grands Lacs et l’un des plus grands deltas d’eau douce au monde.

Faune et flore

Le lac Sainte‑Claire est peuplé de plus de 110 espèces de poissons d’eau chaude et d’eau froide, plusieurs d’entre elles utilisant cette région pour se nourrir et se reproduire. Les pêcheurs à la ligne y pêchent fréquemment la perchaude, le doré jaune, l’achigan à petite bouche et le maskinongé. Les zones humides abritent de nombreuses macrophytes (plantes aquatiques) et plusieurs espèces de sauvagines résidentes et migratrices. Les canards barboteurs, les cygnes et les pluviers sont assez répandus dans la région du delta et dans les marais riverains.

La végétation aquatique, très présente le long des rivages, fournit des habitats importants pour les poissons et les invertébrés, ainsi que des sources alimentaires pour les oiseaux aquatiques. À l’image de la situation sur les autres lacs, les végétaux croissent moins fréquemment en eau libre en raison des vagues et de la plus faible quantité de lumière pénétrant les eaux plus profondes.

Préoccupations environnementales

Lac St. Clair
Photo prise le 27 septembre 2015.

Intégré à la voie maritime du Saint‑Laurent, le lac Sainte‑Claire fait partie d’une route de transport très fréquentée par les navires commerciaux. On entretient un chenal de navigation soumis au dragage de 8,3 m de profondeur (plus de deux fois la profondeur naturelle du lac) afin de permettre la circulation des bateaux. Outre ce trafic, les nombreuses industries de la région et l’importance de la population sont synonymes de la présence de nombreux polluants ayant une influence notable sur la qualité des eaux et des sédiments du lac. Les pêcheries commerciales canadiennes du lac Sainte‑Claire, autrefois prospères, ont été fermées en 1970 en raison des concentrations élevées de mercure dans les poissons, dues essentiellement aux usines pétrochimiques bordant la rivière Sainte‑Claire et à l’industrialisation générale le long de la rivière Clinton. Les pêcheries ont rouvert dans les années 1980, quoiqu’à une échelle beaucoup plus réduite.

Compte tenu de l’importance de la population vivant dans la région, outre le mercure, de l’azote, du phosphore et des pesticides se déversent parfois dans le lac en provenance des champs cultivés et des égouts municipaux.

Certains poissons indigènes, notamment le touladi, le grand corégone et le cisco, ont été éliminés ou quasiment éliminés du lac Sainte‑Claire en raison d’une surpêche historique et de problèmes environnementaux. L’esturgeon jaune a également souffert dans le passé; toutefois, on a mis en place des programmes de surveillance et on a construit des récifs artificiels de frai afin de redonner vie à ces populations.

Les espèces non indigènes ou envahissantes ont également eu des effets néfastes sur le lac Sainte‑Claire. Aujourd’hui, la moule zébrée, la lamproie marine et le gobie à taches noires constituent quelques-unes des espèces envahissantes ayant pénétré le système des Grands Lacs, principalement par l’intermédiaire de l’eau de ballast transportée dans des réservoirs au fond des navires afin d’en garantir la stabilité. Lorsque les réservoirs sont vidés, les organismes ayant voyagé avec le navire sont relâchés dans un nouveau milieu. Les espèces envahissantes du lac Sainte‑Claire ont perturbé les réseaux alimentaires et les habitats des espèces indigènes. Les moules zébrées ont, en particulier, indirectement favorisé la croissance excessive d’une végétation aquatique, en filtrant l’eau et en accroissant la pénétration de la lumière. On surveille actuellement une nouvelle espèce envahissante, la carpe asiatique, qui constitue une menace potentielle pour le lac Sainte‑Claire et pour ses affluents. Cette espèce a été introduite en Amérique du Nord dans les années 1960 et 1970 avant de s’acclimater dans les eaux du Mississippi. À compter de 2005, le gouvernement du Canada a prévu des ressources budgétaires pour la surveillance de la carpe asiatique dans le cadre de son Programme de prévention des espèces aquatiques envahissantes.

L’Accord sur la qualité de l’eau dans les Grands Lacs, une entente engageant le Canada et les États‑Unis, décrit de multiples initiatives de surveillance et d’amélioration des eaux du lac Sainte‑Claire et des eaux environnantes.

Historique

Le lac Sainte‑Claire est situé sur le territoire traditionnel des Premières Nations haudenosaunee, ojibwés, miami et potawatomi. Aujourd’hui, la Première Nation de Bkejwanong habite l’île de Walpole, le delta situé à son extrémité nord‑est.

Dans les années 1600, des explorateurs, des négociants et des missionnaires français ont été les premiers Européens à explorer le lac Sainte‑Claire, dénommé « lac des eaux de mer » par le cartographe français Nicolas Sanson sur une carte de 1656. En 1670, les missionnaires François Dollier de Casson et René de Bréhant de Galinée ont été les premiers à consigner une exploration détaillée du lac. En 1679, l’explorateur français René‑Robert Cavelier, sieur de La Salle, parcourt le lac le jour de la fête de Sainte‑Claire d’Assise, certains historiens affirmant qu’il l’a baptisé, ainsi que la rivière, en son honneur. Le nom de lac Sainte‑Claire s’est perpétué jusqu’à aujourd’hui.

Le lac Sainte‑Claire a servi d’emplacement stratégique à l’occasion de nombreuses escarmouches aux 18e et 19e siècles, notamment durant la guerre de 1812 entre les Américains et les Britanniques.

Lac Sainte-Claire

Superficie

1 114 km2

Longueur du littoral

272 km

Profondeur moyenne

3,7 m

Profondeur maximale

6,4 m (8,3 m dans le chenal de navigation soumis au dragage)

Altitude au‑dessus du niveau de la mer

175 m