Article

Laïcité au Québec (résumé en langage simple)

La société québécoise a beaucoup changé depuis les années 1960, surtout en ce qui concerne la religion. Avant, la religion catholique était partout. Elle était par exemple dans les écoles et les hôpitaux. La religion était aussi au cœur de l’identité des villages. Mais à partir des années 1960, le Québec a commencé à changer. La société s’est détournée de l’Église pour donner plus de place à un État laïque. La laïcité, ça veut dire être neutre par rapport à la religion. Un État laïque exclut la religion du pouvoir et ne devrait pas appuyer ou favoriser une religion en particulier.

(Cet article est un résumé en langage simple. Si vous souhaitez approfondir le sujet, veuillez consulter notre article intégral intitulé Laïcité au Québec).

Avant la Révolution tranquille : un Québec très religieux

Avant les années 1960, presque tous les francophones au Québec étaient catholiques.

L’Église catholique était très puissante. Elle contrôlait beaucoup d’aspects de la vie de tous les jours. Les écoles étaient dirigées par l’Église. L’éducation reflétait les valeurs catholiques. Les hôpitaux et les services sociaux étaient aussi sous le contrôle religieux.

Les villages portaient souvent des noms de saints et de saintes. L’église était toujours au centre de la communauté. Montréal était même surnommée « la ville aux cent clochers » en raison de ses nombreuses églises.

À cette époque, être catholique faisait partie de l’identité des personnes canadiennes-françaises. En 1892, l’homme politique Thomas Chapais disait : « un Canadien-français qui n’est pas catholique est une anomalie ». En 1951, il y avait un religieux ou une religieuse (prêtre, sœur ou frère) pour 90 catholiques. Ça montre à quel point la religion était importante.

La Révolution tranquille : un grand changement (1960-1970)

Dans les années 1960, tout a commencé à changer. C’est la période qu’on appelle la Révolution tranquille. À ce moment, la société québécoise se modernise et on décide de réduire l’influence de l’Église.

Les femmes prennent plus de place

Les femmes ont commencé à revendiquer leurs droits de plus en plus. Elles obtiennent plus de libertés. Elles sont plus nombreuses à travailler et le divorce devient plus commun. Cela bouleverse les valeurs traditionnelles qui étaient souvent basées sur la religion. (Voir aussi Les femmes et la Révolution tranquille.)

L’État remplace l’Église

Avant, l’Église s’occupait des écoles. Mais, dans les années 1960, le gouvernement décide de prendre en charge l’éducation. En 1964, le ministère de l’Éducation est créé pour gérer les écoles. Les politiques qui concernent l’éducation commencent à suivre les besoins d’une société démocratique et technologique.

Moins de pratique religieuse

Les francophones québécois vont de moins en moins à l’église. La jeune génération, appelée les « baby-boomers », se moque parfois des prêtres. Ce n’est pas que les gens ont totalement perdu la foi. Ils commencent plutôt à choisir leurs croyances de manière plus personnelle. Souvent, ils le font en dehors des cadres religieux traditionnels.

Après 1970 : une société plus laïque

Après la Révolution tranquille, la sécularisation (c’est-à-dire la séparation entre l’Église et l’État) continue.

Dans les années 1990, les commissions scolaires sont réorganisées selon la langue d’enseignement. Au lieu d’être définies par leur appartenance religieuse, les commissions scolaires sont soit francophones ou anglophones. En 2000, les écoles cessent d’être confessionnelles, c’est-à-dire qu’elles ne dépendent plus de la religion.

Malgré tout, certaines personnes au Québec restent attachées aux symboles catholiques. Par exemple, il y avait un crucifix au-dessus du siège de la personne qui préside à l’Assemblée nationale. Ce crucifix était vu par certaines personnes comme faisant partie de l’histoire du Québec. Cependant, en 2019, pour montrer que l’État est laïque, ce symbole est retiré de la salle de l’Assemblée nationale. Il est placé ailleurs dans le parlement.

Crise des accommodements religieux

Dans les années 2000, des tensions surviennent. On débat de la place des différentes religions dans la société québécoise.

En 2001, un garçon sikh souhaite porter un kirpan (un couteau cérémonial) à l’école. Certaines personnes disent que cela va à l’encontre des règles. Après des années de débats, la Cour suprême décide que l’étudiant peut le porter, car cela fait partie de sa religion. (Voir Multani c. Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys (résumé en langage simple).)

En 2007, ces débats mènent à la création de la Commission Bouchard-Taylor. Cette commission consulte les gens pour connaître leur opinion sur les accommodements raisonnables. Elle recommande que certaines personnes employées de l’État, comme les juges, les policiers ou les policières, ne portent pas de signes religieux visibles pendant leur travail.

Charte des valeurs

En novembre 2013, le Parti québécois propose une loi appelée la Charte des valeurs québécoises. Cette loi cherche à montrer que l’État est neutre par rapport à la religion. Elle vise à interdire à toutes les personnes employées de l’État de porter des signes religieux. La mesure suscite beaucoup de débats et de critiques.

Mais cette Charte n’est pas adoptée. Le Parti libéral du Québec, qui est contre ce projet, gagne les élections en avril 2014. Le Parti libéral pense que la Charte crée des conflits inutiles.

Loi sur la laïcité de l’État (Loi 21)

En 2019, le Québec adopte une loi importante appelée la Loi sur la laïcité de l’État, également connue sous le nom de Loi 21. Cette loi dit que l’État du Québec est officiellement laïque. De plus, elle interdit aux employés de l’État en position d’autorité de porter des signes religieux visibles au travail. Ça inclut le hijab, la croix et la kippa. Les employés en position d’autorité, ce sont par exemple les juges et les agents et agentes de police. Cette loi s’applique aussi aux enseignants et enseignantes. Par contre, les personnes déjà en poste avant la loi peuvent continuer à porter leurs signes religieux, on parle alors de droits acquis.

La loi est très critiquée. Certaines personnes disent qu’elle met à l’écart des groupes religieux. Par exemple, les femmes qui portent le hijab. D’autres trouvent que la loi ne va pas assez loin et qu’on devrait retirer complètement la religion de l’espace public.

Le Québec continue d’évoluer pour trouver un équilibre entre la diversité religieuse et la neutralité de l’État.

;