Lampman, Archibald
Archibald Lampman, poète et fonctionnaire (Morpeth, Canada-Ouest, 17 nov. 1861 -- Ottawa, 10 févr. 1899). Il est l'un des poètes du groupe de la « Confédération ». Fils d'un pasteur aux revenus modestes, sa famille jouit pourtant d'un certain rang social. Il fréquente le Trinity College School de Port Hope, puis le Trinity College de Toronto où il obtient un B.A. en 1882. Après avoir essayé sans succès d'enseigner, il obtient, en 1883, un poste permanent au ministère des Postes à Ottawa et y reste jusqu'à sa mort.
Lampman fait ses débuts comme écrivain dans les pages de la revue de son collège, Rouge et Noir et passe ensuite aux pages plus prestigieuses de The Week, avant de gagner la faveur des lecteurs des principaux magazines américains de l'époque, notamment l'Atlantic Monthly, le Harper's et le Scribner's. Malgré son succès, il n'arrive pas à trouver une maison d'édition pour son premier recueil, Among the Millet (1888), qu'il finira par publier lui-même. En 1896, après quelques difficultés et des retards, un éditeur de Boston publie son deuxième livre, Lyrics of Earth (1895; texte restauré en 1978). Son troisième recueil, Alcyone and Other Poems (1899), en préparation à sa mort, est distribué hors commerce à quelques exemplaires. Son contenu est intégré au recueil intitulé The Poems of Archibald Lampman (1900), préparé et édité avec dévouement par son ami, le mémorialiste et poète D. C. Scott.
Lyrics of Earth: Sonnets and Ballads (1925), At the Long Sault (1943), projet mené conjointement par D. C. Scott et E. K. Brown à partir des manuscrits de Lampman, et Selected Poems (1947) figurent parmi les recueils importants de sa poésie publiés par la suite. Selected Prose, rédigé par Lampman, est publié en 1975.
Bien qu'il passe pour timide et solitaire, Lampman aime fréquenter un cercle d'amis issus surtout de la communauté des écrivains et des intellectuels d'Ottawa. En collaboration avec Scott et W. W. Campbell, il écrit une chronique sérieuse et percutante, « At the Mermaid Inn » (1892-1893), pour le Globe de Toronto. Il fréquente aussi différents groupes littéraires et scientifiques d'Ottawa, devant lesquels il récite ses poèmes, distribuant à l'occasion un manuscrit. Sa poésie retient l'attention par l'harmonie des poèmes, dans lesquels domine l'observation minutieuse de la nature qui traduit à la fois un sentiment de délice et de contemplation solennelle. S'il manifeste un grand talent pour le sonnet, auquel il donne une certaine portée, il peut aussi être un poète discursif, tenté par la narration et, parfois, par une critique virulente de la civilisation industrielle contemporaine.
En mauvaise santé et souvent d'humeur changeante, Lampman ne semble pas avoir trouvé le bonheur dans la fonction publique. Cependant, il n'a pas fait grand-chose pour changer sa vie. Son imagination et son expérience de la poésie s'expriment surtout dans ses vers, où le lecteur trouvera poésie, descriptions de la nature, rêveries, communautés et rapports humains idéalisés. Pendant les dernières années de sa courte vie, un malaise spirituel est évident, aggravé par la mort de son fils en bas âge et par sa propre santé qui se détériore. Il est élu membre de la Société royale du Canada en 1895.