Lauren Woolstencroft, skieuse alpine, diplômée en génie électrique (née le 24 novembre 1981 à Calgary, en Alberta). Lauren Woolstencroft fait partie des athlètes paralympiques les plus médaillés du Canada puisqu’elle a gagné un total de 10 médailles (dont 8 médailles d’or), dans le cadre de trois Jeux paralympiques, ainsi que huit titres de championne du monde et plus de 50 médailles dans le cadre de la Coupe du monde. En 2010, elle devient la première Canadienne à remporter cinq médailles d’or lors d’une même édition des Jeux paralympiques d’hiver. Woolstencroft a été intronisée au Temple de la renommée du sport de la Colombie-Britannique (British Columbia Sports Hall of Fame), au Temple de la renommée du sport de l’Alberta, au Temple de la renommée des sports du Canada et au Temple de la renommée Terry Fox. En 2006, le Comité international paralympique la nomme Athlète de l’année.
Enfance et handicap
Lauren Woolstencroft est née en 1981. Ses parents, Mark et Dorothy Woolstencroft, vivent alors à Calgary, en Alberta. Elle naît sans jambe en dessous du genou et sans avant-bras gauche, mais ces handicaps ne l’empêchent pas de participer à plusieurs sports et activités dès son plus jeune âge. Elle commence ainsi à skier à l’âge de quatre ans, lors de vacances de ski en famille à Whitefish, dans le Montana – une escapade qui va devenir une tradition.
« Mon père adorait skier et il emmenait toute la famille, raconte-t-elle lors d’une interview publiée en 2012 dans Prospect Magazine. Nous passions une grande partie de nos vacances à skier. »
En 1988, la famille assiste à plusieurs épreuves des Jeux olympiques d’hiver qui se tiennent à Calgary, leur ville natale. Ils suivent notamment le slalom Super-G des femmes, au cours duquel la Canadienne Karen Percy s’octroie la médaille de bronze.
Introduction au ski alpin de compétition
Malgré la passion familiale pour le ski, Lauren Woolstencroft n’envisage pas d’emblée de faire de la compétition dans cette discipline. Elle participe plutôt à des concours d’équitation jusqu’à l’âge de 14 ans. À cette époque, un de ses amis, qui fait partie de l’équipe de ski para-alpin de l’Alberta, lui suggère d’essayer de concourir en ski alpin. « J’ai essayé et j’ai immédiatement aimé la discipline, explique-t-elle à Jeremy Freeborn, dans Prospect Magazine. Je suis compétitive de nature ».
Compétitive, et déterminée, puisque moins de deux ans plus tard, Woolstencroft participe à sa première épreuve de ski alpin dans le cadre de la Coupe du monde qui se tient alors en Europe. En 1998, elle fait partie à temps plein de l’équipe nationale de ski para-alpin. Lauren Woolstencroft participe aux épreuves de descente debout avec l’aide de deux prothèses des jambes inférieures et d’une prothèse du bras gauche pour l’équilibre.
Détermination
Selon sa famille, Lauren Woolstencroft a toujours été déterminée. Sa mère, Dorothy, aime raconter comment sa fille descendait tous les jours au sous-sol après l’école pour apprendre à sauter à la corde. Elle n’a laissé personne venir la voir tant qu’elle ne maîtrisait pas la technique. Ses parents, qui participaient depuis longtemps au programme « Les Vainqueurs » de l’Association des Amputés de guerre, l’ont aidé à cultiver ce penchant en se faisant discrets et en la laissant faire les choses d’elle-même.
Woolstencroft explique que ce sont ses parents qui lui ont appris à être déterminée. « Mes parents ont eu une profonde influence sur moi, confie-t-elle au Prospect Magazine en 2012. Pour eux, fondamentalement, s’ils décidaient de faire quelque chose, ils allaient jusqu’au bout. J’ai suivi leurs traces. »
Succès paralympique
La détermination et l’esprit compétitif de Lauren Woolstencroft ont été des facteurs déterminants de son succès sur les pentes. En 1999, elle déménage en Colombie-Britannique pour entamer des études de génie à l’Université de Victoria. En plus de se consacrer à l’exigeant programme d’étude, elle travaille à temps partiel et continue à s’entraîner et à participer à des compétitions.
Woolstencroft excelle, aussi bien dans ses études que sur les pentes. En 2000, elle remporte les titres de championne du monde de la descente, du slalom géant et du slalom. L’année suivante, elle gagne la Coupe du monde en Super-G et en descente et finit seconde au classement général de la compétition. En 2002, Lauren Woolstencroft domine sa discipline et se concentre sur ses premiers Jeux paralympiques d’hiver.
Lors de sa première journée aux Jeux paralympiques de 2002 à Salt Lake, Woolstencroft fait une chute sur une piste de descente et tord son genou. Elle est évacuée sur un brancard et transportée d’urgence à la clinique pour un examen. Nombreux sont ceux qui pensent qu’elle ne pourra pas participer au reste des Jeux. Mais Lauren se bat pour se rétablir et parvient à remporter la médaille d’or sur les épreuves du Super-G et du slalom, ainsi que le bronze sur le slalom géant. Elle reçoit le prix Whang Youn Dai pour son « éternelle détermination » et son « incroyable volonté », un honneur fait aux athlètes qui incarnent l’esprit des Jeux paralympiques.
Lauren Woolstencroft continue à s’imposer sur les pentes et lors des Jeux paralympiques d’hiver de Turin, en Italie, elle ramène chez elle deux médailles : l’or dans le slalom géant (debout) et l’argent dans le Super-G (debout). Elle est alors également ingénieure, ayant obtenu son baccalauréat en génie électrique avec distinction, en 2005, de l’Université de Victoria. Elle manque de peu de se retirer de la compétition après les Jeux de 2006, mais décide finalement de continuer et vise alors les Jeux paralympiques d’hiver de 2010 à Vancouver et Whistler, en Colombie-Britannique.
Jeux paralympiques de 2010
En 2010, Lauren Woolstencroft devient la première Canadienne à remporter cinq médailles d’or lors d’une même édition des Jeux paralympiques d’hiver. L’obtention de ces cinq médailles d’or (descente, slalom, slalom géant, super combiné et Super-G) est un exploit du même calibre que celui réalisé par les athlètes paralympiques d’été Chantal Petitclerc et Stephanie Dixon, les deux autres Canadiennes qui ont remporté cinq médailles d’or lors d’une même édition des Jeux paralympiques. Seuls les nageurs Jessica Sloan, avec six médailles d’or aux Jeux paralympiques d’été de 2000, et Michael Edgson, avec neuf médailles d’or aux Jeux paralympiques d’été de 1988, ont gagné plus de médailles d’or lors de mêmes Jeux.
Woolstencroft est un atout majeur des Jeux de 2010 à Vancouver, et pas seulement pour sa capacité à récolter des médailles. Ingénieure électricienne chez BC Hydro, elle aide en effet à concevoir l’infrastructure de distribution (transformateurs et lignes haute tension aériennes) qui achemine l’électricité sur le lieu des épreuves à Whistler.
Médailles paralympiques |
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Année |
Épreuve |
Médaille |
2002 |
Slalom géant LW3,4,9 |
Bronze |
2002 |
Slalom LW3,4,9 |
Or |
2002 |
Super-G LW3,4,6/8,9 |
Or |
2006 |
Slalom géant debout |
Or |
2006 |
Super-G debout |
Argent |
2010 |
Descente debout |
Or |
2010 |
Slalom géant debout |
Or |
2010 |
Slalom debout |
Or |
2010 |
Super combiné debout |
Or |
2010 |
Super-G debout |
Or |
Ambassadrice du sport
Lauren Woolstencroft se retire de la compétition peu après la fin des Jeux paralympiques d’hiver de 2010. Peu de temps après, Brianne Law (directrice sportive de l’équipe canadienne de ski para-alpin) déclare que Woolstencroft est « l’une des plus précieuses ambassadrices dont a jamais bénéficié le mouvement paralympique ». Détentrice de 10 médailles paralympiques, de huit premières places aux championnats du monde et de plus de 50 médailles gagnées sur le circuit de la Coupe du monde, Lauren Woolstencroft a dominé le ski para-alpin et reste une source d’inspiration pour les athlètes et les admirateurs au Canada et dans le reste du monde.
« Mon objectif a toujours été de skier à la limite de mes possibilités, explique Woolstencroft lors d’une interview publiée en 2012 par Prospect Magazine. Je n’ai jamais passé beaucoup de temps à me demander si je pourrais mieux skier avec deux mains, ou me poser d’autres questions du même genre. Évidemment, que l’on soit valide ou que l’on présente un handicap, une fois sur les skis, on fait tous la même chose, on descend jusqu’en bas le plus vite possible. »
En 2011, Lauren Woolstencroft est intronisée au Temple de la renommée du sport de l’Alberta, au Temple de la renommée du sport de la Colombie-Britannique (British Columbia Sports Hall of Fame) et au Temple de la renommée des sports du Canada. La même année, elle est mise en nomination pour le prestigieux prix mondial Laureus de la personnalité sportive de l’année. Elle épouse son petit ami de longue date, Derek Uddenberg, en 2011.
Bien qu’elle ne participe plus aux compétitions de ski alpin, elle continue à promouvoir le sport chez les personnes présentant des handicaps et leur participation à la compétition de haut niveau. « Évidemment, lorsqu’il n’y a pas de jeux, on ne fait pas la première page des journaux, ni leurs dernières pages d’ailleurs, explique-t-elle à Prospect Magazine en 2012. Je voudrais vraiment… que le public continue à soutenir les athlètes au niveau olympique et évidemment aussi au niveau paralympique. »
En 2014, Woolstencroft est analyste au sein de l’équipe de CBC qui couvre les Jeux paralympiques d’hiver à Sochi, en Russie. La même année, elle se joint au conseil d’administration de viaSport British Columbia, une organisation qui a pour objectif d’augmenter le niveau de participation aux activités physiques dans la province.
Distinctions honorifiques et prix
Prix Whang Youn Dai, Jeux paralympiques d’hiver (2002)
Athlète de l’année, Comité international paralympique (2006)
Temple de la renommée Terry Fox (2007)
Meilleure athlète femme, Prix des sports paralympiques (2007)
Choisie Athlète de l’année par les admirateurs de Canada Alpin (2010)
Best of BC Award, Sport BC (2011)
Temple de la renommée du sport de l’Alberta (British Columbia Sports Hall of Fame) (2011)
Temple de la renommée du sport de l’Alberta (2011)Temple de la renommée des sports du Canada (2011)
Sélectionnée pour la nomination du prix mondial Laureus de la personnalité sportive de l’année ayant un handicap (2011)