Nunavut, qui signifie « nos terres » en Inuktitut, une langue inuite , est entré dans la Confédération en 1999. Il est le troisième territoire du pays et son plus jeune membre.
Terres arctiques acquises par le Canada
Les premiers habitants s’installent au Nunavut il y a environ 5 000 ans lorsque les Tuniits franchissent, depuis la Russie, le pont terrestre du détroit de Béring. Il y a environ 1 000 ans, les Thulés arrivent dans la région et déplacent les Tuniits. Les Thulés, ensuite appelés « Inuits », quittent l’Extrême-Arctique il y a environ 500 ans pour aller chasser le caribou et le phoque plus au sud.
À l’époque de la Confédération, en 1867, le Nunavut actuel fait partie de la Terre de Rupert et du Territoire du Nord-Ouest, tous deux contrôlés par la Compagnie de la Baie d’Hudson (CBH). En 1870, le Canada achète ces vastes territoires de la CBH, qu’elle administre dorénavant sous le nom de « Territoires du Nord-Ouest ». Environ 150 000 Autochtones y vivent.
En 1880, le Canada obtient l’archipel Arctique de la Grande-Bretagne, augmentant ainsi la taille du territoire.
La taille des Territoires du Nord-Ouest diminue progressivement à mesure que les provinces existantes repoussent leurs frontières vers le nord et qu’un nouveau territoire et de nouvelles provinces sont fondés (Yukon en 1898, ainsi que l’Alberta et la Saskatchewan en 1905).
Arctique de l’Est et de l’Ouest
Dans les années 1930, les Inuits subissent un important revers économique lorsque le marché des fourrures s’effondre. Le gouvernement canadien met les Inuits sous la tutelle de l’État en 1940 et les regroupe dans des villages plus centralisés dans les années 1950.
De 1959 à 1962, le conseil territorial étudie la possibilité de scinder les Territoires du Nord-Ouest (TNO) pour créer une partie est et une partie ouest, et ce, afin que la partie ouest, plus populeuse, puisse se développer plus rapidement sur le plan économique. Les Inuits, dont la plupart vivent dans la partie est du territoire, ne sont pas consultés au sujet de cette proposition. L’idée s’évanouit lorsque le Parlement fédéral est dissout, en 1963.
En 1966, la commission Carrothers conclut que les TNO devraient en effet être divisés, mais recommande de retarder la division de dix ans.
Revendications territoriales du Nunavut
En 1967, Yellowknife, située dans la partie ouest des TNO, est décrétée capitale du territoire, devenant ainsi le chef-lieu du gouvernement et de la fonction publique. Même si le gouvernement déménage d’Ottawa vers le nord, bon nombre de résidents de l’Arctique de l’Est estiment que Yellowknife est tout de même trop loin pour y faire entendre leurs préoccupations. En 1979, des dirigeants inuits se présentent aux élections territoriales. Plusieurs d’entre eux sont élus.
Puisque les politiciens inuits réclament le changement, le nouveau gouvernement territorial étudie les options pour diviser les TNO en deux territoires. À ce point, l’Inuit Tapirisat du Canada, un groupe de défense des droits des Inuits, propose la création du territoire du Nunavut dans le cadre du règlement d’une revendication territoriale inuite aux TNO.
En 1982, la Fédération Tunngavik, du Nunavut, est mise sur pied pour représenter les Inuits de la partie est de l’Arctique et négocier un accord sur une revendication territoriale avec le gouvernement fédéral. La même année, à l’occasion d’un plébiscite, 56 % des électeurs des TNO appuient la division du territoire en parties est et ouest. Environ 80 % des électeurs du côté est votent en faveur de l’idée. Les partisans croient qu’un nouveau territoire donnera au peuple inuit un meilleur contrôle de leur vie et de leurs terres.
Après une décennie de discussions, l’Accord sur les revendications territoriales du Nunavut est conclu en 1992. À travers la Fédération Tunngavik, du Nunavut, l’accord donne aux Inuits de l’Arctique de l’Est un plus grand contrôle sur les terres et les ressources, et comprend des indemnités pour d’autres régions qui demeurent sous le contrôle de la Couronne. De plus, le gouvernement fédéral s’engage à créer un nouveau territoire.
En 1992, à l’occasion d’un autre plébiscite, plus de 54 % des électeurs appuient la frontière proposée entre les TNO et le nouveau territoire. La Loi sur le Nunavut, qui crée le nouveau territoire, est adoptée par le Parlement en 1993.
Entrée du Nunavut dans la Confédération
Au cours des six années qui suivent, une commission nommée par le gouvernement fédéral et dirigée par John Amagoalik, chef inuit et commissaire en chef, s’affaire à mettre en place les institutions gouvernementales du nouveau territoire, y compris la fonction publique. En 1999, les habitants du Nunavut élisent leur première assemblée, qui compte 19 membres. Paul Okalik est nommé premier ministre par cette dernière. Helen Maksagak en est la première commissaire.
Le 1er avril 1999, le Nunavut accède officiellement au rang de territoire. Iqaluit en est la capitale.