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Le Passe-Temps

Le Passe-Temps. Périodique de Montréal consacré à la musique, à la littérature, au théâtre, à la mode et aux sports. Il parut du 2 février 1895 (no 1) à décembre 1949 (no 923).

Le Passe-Temps

Le Passe-Temps. Périodique de Montréal consacré à la musique, à la littérature, au théâtre, à la mode et aux sports. Il parut du 2 février 1895 (no 1) à décembre 1949 (no 923). Les nos 859 (mars 1933) à 863 (juillet 1933) ne furent pas publiés et il y eut aussi une interruption de 10 ans entre le no 881 (janvier 1935) et le no 882 (janvier 1945). Étant donné que la musique constituait sa matière principale, Le Passe-Temps doit être considéré comme le périodique musical canadien ayant paru le plus longtemps, un record qui tenait toujours en 1991. Il fut publié deux fois par mois jusque vers 1926, après quoi il devint mensuel. Son fondateur et éditeur-propriétaire était Joseph-Émile Bélair (Saint-Paul-de-Joliette, Québec, 1866? - Montréal, 26 avril 1933), typographe au journal Le Monde de Montréal vers 1892 et flûtiste amateur. Il fut aussi l'inventeur d'un procédé de gravure musicale à la fois rapide et bon marché. Après la mort de Bélair, laquelle entraîna l'arrêt de publication après le no 858, Eddy Prévost en devint l'éditeur-propriétaire. Il publia la revue sous la raison sociale des Éditions du Passe-Temps, Inc., et, par la suite, s'associa à son frère Roland. Conçu comme une revue pour toute la famille, Le Passe-Temps traitait d'une foule de sujets se rapportant aux loisirs, allant de reportages sur la mode aux mots croisés (souvent de nature musicale). Dans une section qui s'intitula tour à tour « Supplément musical » (1899), « Partie musicale » (1900-07) et « Album musical » (1908-49), la revue publia des oeuvres vocales et instrumentales dont la plupart étaient aussi vendues séparément, publiées d'abord par Bélair, puis par les Éditions du Passe-Temps. Un grand nombre de ces pièces étaient des morceaux de salon ou des extraits d'opéras français de l'époque mais, au cours des premières décennies, une quantité appréciable (moins de la moitié cependant) de musique canadienne fut publiée, notamment des oeuvres instrumentales ou vocales de Claude Champagne, Alexis Contant, J.-J. Gagnier, Jean-Baptiste Labelle, Jean-Baptiste Lafrenière, Ernest Lavigne, Calixa Lavallée, Arthur Letondal, Rodolphe Mathieu, Georges Milo, Henri Miro, Joseph-I. Pâquet, Frédéric Pelletier, J.-Amédée Roy, Georges-Émile Tanguay, Charles Tanguy, Benoît Verdickt, Joseph Vézina, etc. Sous la direction de Prévost, des arrangements de chansons folkloriques d'Alfred La Liberté et d'Henri Miro furent inclus. Outre des oeuvres de compositeurs étrangers, celles de Canadiens comme Alexander Brott, Claude Champagne, Maurice Dela, Andrée Desautels, Hector Gratton, J.-J. Gagnier, Eugène Lapierre, André Mathieu et plusieurs autres parurent. Ces pièces étaient habituellement brèves et à la portée des amateurs. Le nombre des pièces publiées pourrait s'élever à 4000 et, même si plusieurs étaient des réimpressions à partir de plaques étrangères, ce chiffre n'en reste pas moins impressionnant dans l'édition musicale au Canada. La revue offrait aussi des notices biographiques, des cours élémentaires de musique, de brèves chroniques sur la vie musicale canadienne, des comptes rendus de concerts (sous des rubriques diverses, comme « Soirées, concerts, etc. », « Théâtres et concerts » et « Dans le monde artiste »), mais rarement des articles substantiels. Un des collaborateurs de la revue à l'époque de Bélair fut Gustave Comte (1874-1932), dont la chronique « L'Art et les artistes » paraissait régulièrement. Sous la direction de Prévost, Le Passe-Temps avait des correspondants à New York et à Paris et publiait des articles signés de musiciens français célèbres comme Isidor Philipp et Maurice Dumesnil. Entre 1947 et 1949, J.-J. Gagnier publia une série de billets sous le titre « Pointe sèche et crayon gras ». Le Passe-Temps n'assura jamais une couverture à la grandeur du pays et ne se voulait pas une revue savante. Un numéro, le no 864 en août 1933, fut consacré à Lavallée et il demeure un document exceptionnel.

Malgré le format attrayant et les dessins amusants de la page couverture des numéros parus de 1945 à 1949 (tous signés Jacques Gagnier sauf trois), le périodique ne réussit pas à survivre longtemps après la Deuxième Guerre mondiale. Il n'y eut que six numéros en 1948 et trois en 1949.