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Le Planétarium de Montréal

Situé à proximité du parc Maisonneuve, à deux pas du Stade olympique, le Planétarium Rio Tinto Alcan de Montréal fait partie du réseau « Espace pour la vie » qui comprend le Biodôme, l’Insectarium et le Jardin botanique de Montréal.

Situé à proximité du parc Maisonneuve, à deux pas du Stade olympique, le Planétarium Rio Tinto Alcan de Montréal fait partie du réseau « Espace pour la vie » qui comprend le Biodôme, l’Insectarium et le Jardin botanique de Montréal. Il s’agit de la plus grande concentration d’institutions muséales en sciences de la nature au Canada.

Le planétarium Dow (1966 à 2011)

C’est en 1962, que le Dr Pierre Gendron, professeur de chimie, doyen fondateur de la Faculté des sciences de l’Université d’Ottawa et amateur d’astronomie échafaude le projet de doter Montréal d’un planétarium d’envergure internationale à l’occasion de la tenue d’Expo 67. Pour mener à bien son rêve, il convainc la brasserie Dow (devenue par la suite la brasserie O’Keefe en 1967 et maintenant propriété de la brasserie Molson), dont il est membre du conseil d’administration, d’investir dans l’aventure.

Le Planétarium Dow, Montréal, 2012.
Image: Henry Glass/Wiki Commons.\r\n

Le Planétarium Dow est inauguré le 1er avril 1966 par le maire de Montréal Jean Drapeau. Construit au coût de 1,2 million de dollars, les plans ont été dessinés par la firme d’architectes David, Barott & Boulva qui a également collaboré au projet d’Habitat 67. Le design moderne de l’édifice se distingue par son dôme qui rappelle la planète Saturne entourée de ses anneaux. À l’intérieur, un système de projection dernier cri, construit au coût d’un demi-million et qui comprend sept moteurs et 150 projecteurs est l’élément qui contribue pendant de nombreuses années au succès du planétarium. Le « planétaire Zeiss », de fabrication allemande, est un simulateur qui permet de reproduire un ciel étoilé, les constellations et le mouvement des planètes en temps réel. Il peut également faire office de « machine à voyager dans le temps », puisqu’il peut montrer aux spectateurs l’aspect du ciel à différents moments de l’histoire.

Cinquante ans plus tard, le 10 octobre 2011, le Planétarium de Montréal cesse ses activités après avoir reçu plus de 6 millions de spectateurs. Au moment de sa construction, il n’existait pas plus de trente planétariums à travers le monde. Cette institution, qui a su au fil des années se démarquer pour devenir une véritable figure de proue de la muséologie scientifique, était aussi le premier planétarium au Canada à ouvrir ses portes au public.

Le planétarium Rio Tinto Alcan (depuis 2013)

C’est en 2007 que débute la planification du nouveau planétarium. En collaboration avec les trois paliers gouvernementaux (municipal, provincial et fédéral), l’entreprise Rio Tinto Alcan (voir Alcan Aluminium Limitée), leader mondial de l’industrie de l’aluminium, devient partenaire de ce projet évalué à plusieurs dizaines de millions de dollars. L’objectif est de regrouper sur un même site les établissements du réseau « Espace pour la vie », soit le Planétarium, le Biodôme, l’Insectarium et le Jardin botanique de Montréal (voir Jardin botanique). Au printemps 2009, la firme « Cardin + Ramirez & Associés architectes » est choisie pour réaliser les plans au terme d’un concours d’architecture tenu à l’échelle internationale.

Le planétarium en construction, Montréal, 2012.
Image: Christian T/Wiki Commons.

Inauguré le 4 avril 2013, ce nouveau planétarium a coûté 48 millions de dollars. D’une superficie de 8 000 m², il est doté de deux immenses dômes, l’un dédié au jour et l’autre à la nuit. Sous ces structures circulaires se trouvent deux théâtres qui offrent au visiteur des expériences immersives : l’une scientifique, l’autre poétique.

C’est dans le Théâtre de la Voie lactée que le public peut apprécier en première partie une projection du ciel étoilé commenté par un astronome. Un spectacle différent est offert chaque jour. La deuxième partie du programme propose un voyage à bord d’un vaisseau spatial. Celui-ci permet au visiteur d’admirer les 336 332 étoiles de la Voie lactée et de découvrir d’autres galaxies.

 Rio Tinto Alcan Planétarium, Montréal, 2013.
Image: Mtlfiredude/Wiki Commons.\r\n

Dans le deuxième théâtre, le Théâtre du Chaos, le film Continuum propose un spectacle multimédia axé sur une vision artistique de l’astronomie. Il fait vivre au visiteur toute une gamme d’émotions, en l’amenant aux confins de l’Univers. À l’aide de photographies de la NASA, le public peut expérimenter la sensation d’être en orbite autour du soleil ou tout simplement de prendre le temps de contempler un ciel paisible de campagne, la nuit.

Trois salles d’animation proposent également au public de se familiariser avec les outils des astronomes. Que ce soit par la conduite imaginaire d’un vaisseau spatial, d’une sonde motorisée sur Mars ou encore par la découverte de l’exposition « Exo, à la recherche de la vie dans l’Univers », où l’astrobiologie est à l’honneur par la présentation d’une collection de météorites et de fossiles, le spectateur doit s’attendre à vivre une expérience hors du commun.

L’héritage architectural du Planétarium

Le nouveau Planétarium Rio Tinto Alcan affiche une architecture hautement créative qui intègre des concepts de pointe en efficacité énergétique. Avec ses formes irrégulières et ses immenses cônes pointés vers le ciel où l’aluminium occupe une place de choix (un matériau polyvalent, durable et recyclable), le planétarium est l’une des réalisations architecturales les plus stimulantes de Montréal depuis des décennies.

Quant à l’ancien planétarium, une mobilisation citoyenne menée par Héritage Montréal a permis de lui trouver une nouvelle vocation. Le 14 mars 2013, Montréal annonçait qu’elle cédait à titre gratuit le Planétarium Dow à l’École de technologie supérieure, une constituante de l’Université du Québec.