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Levin, Gregory

Gregory (John) Levin. Compositeur, professeur, pianiste, chef d'orchestre (Washington, D.C., 8 mars 1943, naturalisé canadien 1989). B.A. (Harvard) 1967, M.F.A. (Brandeis) 1969, Ph.D. (ibid.) 1975.

Levin, Gregory

Gregory (John) Levin. Compositeur, professeur, pianiste, chef d'orchestre (Washington, D.C., 8 mars 1943, naturalisé canadien 1989). B.A. (Harvard) 1967, M.F.A. (Brandeis) 1969, Ph.D. (ibid.) 1975. À Harvard (1960-67), il étudia la composition auprès de Luciano Berio, Pierre Boulez, Leon Kirchner et Billy Jim Layton, ainsi que le piano avec Louise Vosgerchian. Il prit également des cours particuliers de piano à Boston chez Margaret Chaloff. À l'Université Brandeis, il travailla la composition (1967-70) avec Arthur Berger, Martin Boykan et Seymour Shifrin et décrocha un doctorat en matières théoriques. Il enseigna à l'Université de Syracuse (1970-72) et à l'Université d'État du Rhode Island (1972-73). En 1973, Levin commença à enseigner les matières théoriques et la composition à l'Université de Calgary. Boursier de l'IRCAM à Paris en 1978, il y travailla à la mise au point d'une flûte capable de produire les effets spéciaux requis par la musique nouvelle. Levin a dirigé des ensembles en Nouvelle-Angleterre et à Calgary. Il fut dir. mus. et artistique des Calgary Chamber Players (1974-76) et du Foothills Opera (1976-78). Il a reçu des commandes aux États-Unis comme au Canada, dont six de la SRC et cinq du CAC, de même que des Da Camera Players (Music for Winds and Harpsichord, 1974), du CAO (Electric Gospel, 1980), de l'Orchestre philharmonique de Calgary (Flowers of Padua, 1984) et du Calgary Institute for the Humanities (Spiral Staircase, 1985, rév. 1987). En 1978, Berandol publia Red Shift (1971), Dialogues (1968), « Come Away, Death » (1961), « False Friend » (1975) et « O Mistress Mine » (1961), puis en 1980, Woyzeck (1975). Spring Tide (1966?) parut chez New Proteus en 1974.

La musique de Levin explore les vocabulaires, les genres et les médias aussi bien traditionnels que d'avant-garde. Souvent, il juxtapose des styles fortement contrastés, comme, dans Black and White Together (1988), le jazz, le swing et le sérialisme à la Webern. Il a également puisé dans les idiomes des Indes orientales (Songs of the Marianas, 1966; Raga, 1973) et dans leur atonalité brute (Corina, 1971; Concatenations, 1982). Dans certaines oeuvres, il tire des instruments conventionnels des couleurs exotiques et des effets évocateurs (Sonate pour flûte et harpe, 1971; From the Shining Mountains to the Sea, 1979; Flowers of Padua). Un des ouvrages les plus caractéristiques de son style, Crossroads (Berandol 1977), entrelace des phrases de clarinette en direct et préenregistrées qui fondent des éléments de jazz, d'avant-garde et de musique classique indienne orientale en des agrégats sonores et des échos kaléidoscopiques lancinants. Créée en 1975 par James Campbell, cette oeuvre mérita à Levin la même année à Vercelli (Italie) le prix Viotti.

L'influence de la culture et de la musique autochtones est très marquée chez Levin, y compris dans ses compositions pour instruments conventionnels (Flowers of Padua et Black and White Together, par exemple) et dans ses spectacles dramatiques multimédias, notamment The Spiral Staircase (1985, rév. 1987), The Heartsong and the Wind (1987), The Role of the Artist in Modern Culture (1987), The Toning of the Warrior Masters of Shamballa (1987), Where Do We Go From Here Now? (1988) et Medicine Wheel (1989). Son premier opéra, Rebel and Empire (1976), est composé sur un livret cosigné par lui et son père, Dan Levin. Electric Gospel, inspiré de Power in the Blood de John Murrell et brutalement atonal, emprunte aussi au blues Gospel; il fut joué par le Toronto Free Theatre en 1980. Écrit en collaboration avec le librettiste Mavor Moore, son opéra Ghost Dance (1985) met en scène le chef sioux Sitting Bull (1834-1890) à la fin de sa vie, racontant sa trahison par les Blancs et sa relation avec Catherine Weldon, riche peintre et libre penseuse de Brooklyn qui prit fait et cause pour les Amérindiens. Dans Ghost Dance se manifeste l'amour de Levin pour la culture autochtone en même temps que son penchant pour l'éclectisme : action et personnages sont dépeints dans toutes sortes de styles, empruntant à d'authentiques chants sioux, au luxuriant romantisme européen et à des parodies de chansons populaires. Le Comus Music Theatre en donna une représentation en atelier à Toronto en 1985.

Levin est membre de la LCComp et compositeur agréé du Centre de musique canadienne.