Lieu historique national du Canada de la Bataille-de-Chippawa
Le lieu historique national de la Bataille de Chippawa commémore la bataille du 5 juillet 1814 le long de la rivière Niagara, à 1,6 km au sud de la communauté de Chippawa (qui fait maintenant partie de la ville de Niagara Falls). La Bataille de Chippawa s'est soldée par une victoire des Américains contre les Britanniques pendant la guerre de 1812. Cette bataille entre deux groupes en nombre égal de combattants prouve que l'infanterie américaine pouvait être aussi bonne que l'infanterie britannique.
Le champ de bataille a été désigné lieu historique national en 1920, mais il demeure la propriété de la Commission des parcs du Niagara qui l'administre. Connu sous le nom de Chippawa Battlefield Park, il s'étend sur le côté ouest de la promenade de la rivière Niagara. Le cairn portant la plaque commémorative de la Commission des lieux et monuments historiques du Canada se trouve près du sentier récréatif de la rivière Niagara qui longe le côté est du parc.
Le champ de bataille de Chippawa se distingue comme étant le mieux préservé des sites de la guerre de 1812. Il comprend un secteur boisé (théâtre de la première phase de la bataille) plus à l'ouest de la plaine, un autre secteur boisé au nord et, du côté sud au-delà de la rivière Usshers, un mélange de boisés et de champs. Il ressemble beaucoup à ce qu'il devait être lors des combats. Au cours des années suivant la bataille, le site a eu plusieurs propriétaires, mais la plupart l'ont utilisé pour l'agriculture. Bien des gens se sont donc inquiétés en 1991 lorsqu'il a été question de morceler ce lieu historique, qui était toujours une propriété privée, à des fins de développement résidentiel. En réaction aux inquiétudes exprimées, le propriétaire a offert de vendre le terrain à des fins de préservation du patrimoine.
En 1995, la Commission des parcs du Niagara de l'Ontario a fait l'acquisition du champ de bataille de 121 hectares, dont la majeure partie demeure intouchée. Un monument a été érigé pour commémorer à la fois la bataille et les combattants américains, canadiens, britanniques et autochtones qui y ont laissé leur vie. Une série de panneaux d'affichage disposés le long du sentier pédestre expliquent en détail les différentes phases de la bataille.
Aperçu de la bataille
Avant l'aube du 3 juillet 1814, une grande force d'invasion américaine commandée par le major général Jacob Brown traverse la rivière Niagara à partir de Buffalo, New York, pour atteindre la rive canadienne. Le Fort Érié, gardé seulement par un petit détachement, est pris dans l'après-midi.
Le lendemain, les Américains commencent leur avancée vers le nord le long de la rivière Niagara, tandis que les Britanniques, commandés par le major général Phineas Riall, se déplacent vers le sud à partir de Fort George. La première phase de la bataille se déroule dans le secteur boisé situé juste au nord du ruisseau Street's (maintenant appelé ruisseau Usshers). Les assaillants sont essentiellement des miliciens et des Autochtones des deux côtés qui se livrent à une série de raids éclair meurtriers causant de lourdes pertes.
La majeure partie de la bataille est cependant livrée dans les grands champs de ferme, appelés la « plaine », qui s'étendent entre le secteur boisé et la rivière Niagara. Les deux armées opposent environ 2 000 combattants chacune.
Au début, Riall se leurre. Comme les Américains de la première brigade du brigadier général Winfield Scott portent des uniformes gris au lieu de l'uniforme bleu réglementaire, il pense avoir affaire à une milice mal entraînée. Mais Riall se rend bien vite compte de son erreur. Ses opposants sont en fait des soldats réguliers bien entraînés et disciplinés. Après un échange de tirs de fusils à pierre d'une quarantaine de minutes, Riall se voit forcé de retraiter sur la rive nord de la rivière Chippewa (mieux connue aujourd'hui sous le nom de rivière Welland), et de détruire le pont après son passage.
Les deux camps essuient de lourdes pertes, car plus de 700 hommes sont tués, blessés ou portés manquants. Les morts sont enterrés sur le champ de bataille.