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Lieu historique national du Canada de la Bataille-de-la-Ferme-Crysler

Le lieu historique national de la Bataille-de-Ferme-Crysler commémore une bataille livrée pendant la guerre de 1812 dans les champs du fermier John Crysler, sur les rives du fleuve Saint-Laurent, près de Morrisburg en Ontario, le 11 novembre 1813. Lors de cette bataille, les Britanniques étaient largement dépassés en nombre, mais ils ont réussi à vaincre une armée américaine, mettant fin au projet des Américains d’attaquer Montréal.

Lieu historique national

Avant le développement d’un programme national de désignation des lieux historiques, le gouvernement du Canada érige un monument commémorant la bataille de la ferme Crysler sur le champ de bataille en 1895. En 1920, la Commission des lieux et monuments historiques du Canada récemment formée désigne l’endroit comme lieu historique national, et la Commission marque l’emplacement d’une plaque de bronze en 1923.

En 1958, le champ de bataille est inondé à cause de la construction de la voie maritime du Saint-Laurent, et le monument et la terre du site sont déplacés sur un terrain plus élevé, adjacent au Upper Canada Village nouvellement établi. La Commission des parcs du Saint-Laurent gère les deux lieux historiques. Un petit centre d’interprétation ouvre à proximité en 1959 afin de raconter l’histoire de la bataille. Dans le cadre de la commémoration du bicentenaire de la guerre de 1812, un nouveau centre d’information aux visiteurs est construit. Deux fois par année, des acteurs de reconstitutions historiques du Canada et des États-Unis s’y rassemblent pour mettre en scène la bataille.

Bataille de la ferme Crysler

Au début de l’automne 1813, John Armstrong, secrétaire américain de la Guerre, met en place une grande stratégie pour s’emparer du Haut-Canada en envoyant deux armées attaquer Montréal, forçant les Britanniques à abandonner toutes leurs possessions à l’ouest de la ville.

Une première armée commandée par le major général Wade Hampton, reçoit l’ordre d’avancer vers Montréal à partir du lac Champlain, tandis qu’une deuxième armée, commandée par le major général James Wilkinson doit descendre le fleuve Saint-Laurent pour rejoindre l’armée de Wade Hampton dans l’invasion. L’armée de Wade Hampton commence la campagne, mais une force de Canadiens et de Premières Nations la bloque le 26 octobre à la bataille de Châteauguay.

L’armée de James Wilkinson quitte Sackets Harbor dans l’État de New York le 17 octobre. Les canonnières britanniques sous les ordres du commandant William Mulcaster tirent sur la flotte américaine près de Grenadier Island et retournent à Kingston pour signaler l’invasion. À Kingston, le lieutenant-colonel britannique Joseph Wanton Morrison du 89e Régiment rassemble un « corps d’observation » de 650 hommes et ils embarquent à bord de la flottille de William Mulcaster et descendent le fleuve Saint-Laurent pour harceler l’armée de James Wilkinson. Sa force débarque à Prescott et est rejointe par 240 hommes de la garnison de Prescott pour continuer la poursuite des Américains. Cette petite armée marche ensuite le long du Saint-Laurent et arrive à la ferme Crysler le 10 novembre.

Dans la matinée du 11 novembre, James Wilkinson décide d’attaquer la force de Joseph Wanton Morrison qui est composée de 1169 soldats réguliers, de la milice du Haut-Canada et d’alliés mohawks afin qu’ils ne menacent pas les Américains durant leur descente des périlleux rapides de Long Sault. James Wilkinson ordonne au brigadier général John Boyd de diriger 2500 hommes contre l’armée de Joseph Wanton Morrison.

Joseph Wanton Morrison déploie la milice canadienne et les guerriers mohawks dans les bois, des deux côtés du champ de John Crysler, et il forme les soldats réguliers britanniques en deux rangées. Les Américains se désorganisent alors que les soldats réguliers britanniques maintiennent une formation bien disciplinée et tirent des salves à distance rapprochée vers les Américains. Plusieurs attaques portées contre la ligne de tir de Joseph Wanton Morrison sont repoussées, forçant les Américains à éventuellement battre en retraite du champ.

L’armée démoralisée de James Wilkinson continue à descendre le Saint-Laurent et s’arrête près de Cornwall le 12 novembre. James Wilkinson apprend que l’armée de Wade Hampton, défaite un peu plus tôt à Châteauguay, ne rejoindra pas sa force armée pour attaquer Montréal. James Wilkinson met fin à la campagne et retourne aux États-Unis avec ses hommes. La ville de Montréal est sauvée.

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