Louise Archambault, réalisatrice, scénariste, cinéaste (née le 1er janvier 1970 à Montréal, QC). Louise Archambault s’est taillé une impressionnante réputation sur la scène du cinéma québécois contemporain en écrivant et en réalisant des films qui combinent un style néonaturaliste avec une approche traditionnelle des personnages et de la narration. Complexes et sensibles, touchants et enthousiasmants, ses films mettent typiquement en scène des femmes déterminées qui n’adhèrent pas aux normes sociales. Son second film, Gabrielle (2013), lui a valu une reconnaissance internationale, un prix Écrans canadiens du Meilleur film et deux prix Jutra pour le Meilleur scénario et la Meilleure réalisation.
Éducation et débuts professionnels
Archambault envisage de se lancer dans des études médicales avant de s’inscrire à un programme d’études en communication au CEGEP. Inspirée par le film dramatique surréaliste néo-noir de Leos Carax Mauvais Sang (1986), elle décide de devenir cinéaste et décroche un poste d’assistante monteuse (son) pour la populaire série télévisée de Radio-Canada Lance et compte (1986–88). Elle étudie ensuite la production cinématographique à l’Université Concordia puis occupe différents postes, notamment celui d’assistante à la réalisation lors du tournage de Liste noire (1995), de Jean-Marc Vallée, et de productrice déléguée pour des séries et des publicités télévisées.
Elle se joint à la compagnie de production Max Films de Roger Frappier en 1998 et est directrice de la photographie lors du tournage de 2 secondes (1998), un film dramatique de Manon Briand sur la course cycliste. Une fois obtenu sa maîtrise en beaux-arts de l’Université Concordia, Archambault réalise son premier court-métrage, Atomic Saké (1999), un drame en noir et blanc sur trois amies qui décident d’« arrêter de mentir » et de se raconter ce qu’elles ont sur le cœur lors d’un repas. Le film est salué par la critique au Festival international du film de Toronto, est projeté lors de dizaines d’autres festivals internationaux et fini par gagner le prix Jutra du Meilleur court-métrage.
Familia (2005)
Archambault parvient à réaliser un second court-métrage, Mensonges (2004), durant les quatre ans qu’elle met à produire son premier long-métrage, Familia (2005). Centré sur une femme dans la trentaine (Sylvie Moreau) accablée de dettes contractées aux jeux de pari, le film n’a bénéficié que d’un budget de moins de 2 millions de dollars. C’est son mari, le célèbre cinématographe André Turpin (Maelström, Incendies, Mommy) qui a aussi filmé Atomic Saké, qui est derrière la caméra.
Mettant principalement en scène des femmes (un élément déjà présent dans Atomic Saké), Familia fait ses débuts au Festival international du film de Locarno avant d’être programmé au Festival international du film de Toronto où il est consacré comme l’un des premiers longs métrages franco-canadien les plus rafraîchissants jamais produits depuis des années. Il y gagne le prix du Meilleur premier film canadien. Familia recevra également le prix Claude Jutra du Meilleur premier film et vaudra à Archambault deux nominations aux prix Génie pour le scénario et la réalisation.
Courts-métrages et collaborations
En 2010, Archambault réalise Lock, un court documentaire sur le fameux chorégraphe Éduoard Lock, produit par l’Office national du film pour le gala des prix du Gouverneur général pour les arts du spectacle. En 2011, elle fait partie des treize cinéastes canadiens qui participent au Projet des parcs nationaux, une initiative multimédia qui consiste à marier réalisateurs et musiciens pour la création de courts-métrages impressionnistes sur chaque province et territoire du pays. La contribution d’Archambault, Kluane, tourné dans le parc national Kluane, au Yukon, est un court-métrage abstrait et coloré de 10 minutes enrichi d’une bande sonore composée et interprétée par Ian D’Sa, Mishka Stein et Graham Van Pelt. En 2013, elle crée un segment pour la série Fabrique-moi un conte, de Radio-Canada, coréalise le docudrame télévisé Dictature Affective avec la journaliste Karina Marceau et réalise trois épisodes de la populaire série télévisée La galère.
Gabrielle (2013)
Inspirée par une femme qu’elle rencontre dans une piscine publique dans son quartier montréalais, Archambault analyse de près la vie des personnes ayant une déficience intellectuelle. Elle continue en écrivant le scénario d’un film sur une adolescente qui tombe amoureuse d’un garçon qui fréquente la même chorale. L’accession à la maturité sexuelle de la jeune femme est compliquée par les réactions protectrices de la famille de son amant. Le film, Gabrielle (2013), gagne le prix du public après sa première projection à l’occasion du Festival du film de Locarno et devient le favori des critiques et des box-offices.
Portant à l’affiche une équipe d’acteurs non professionnels, dont plusieurs sont issus du Centre des arts de la scène Les Muses pour artistes vivant une situation de handicap, Gabrielle reçoit beaucoup d’attention des médias et sa star, l’actrice amatrice Gabrielle Marian-Rivard affectée par le syndrome de Williams, se voit décerner plusieurs prix. Le film est sélectionné pour représenter le Canada aux Oscars dans la catégorie Meilleur film étranger. Il ne sera pas sélectionné mais recevra deux prix Jutra, pour le Meilleur scénario et la meilleure Réalisation, et le prix Écrans canadiens pour le Meilleur film.
En août 2014, Archambault annonce qu’elle recrute pour son prochain film, une adaptation de la nouvelle d’Amanda Sthers Les Terre saintes (2010).
Prix
- Meilleur court-métrage (Atomic Saké), prix Jutra (2000)
- Meilleur film (Atomic Saké), Festival Delle Donne de Turin (2000)
- Prix du Meilleur premier film canadien (Familia), Festival international du film de Toronto (2005)
- Prix Claude Jutra (Familia), Prix Génie (2006)
- Prix du Public UBS (Gabrielle), Festival international du film de Locarno (2013)
- Prix du public (Gabrielle), Festival international du film francophone de Namur (2013)
- Meilleur scénario (Gabrielle), prix Jutra (2014)
- Meilleur réalisateur (Gabrielle), prix Jutra (2014)
- Meilleur film (Gabrielle), prix Écrans canadiens (2014)
- Meilleur film canadien (Gabrielle), Cinéfest Sudbury - Festival international du film (2014)