La Lune est le satellite naturel de la Terre. Son diamètre moyen est de 3476 km et sa masse de 7,28 x 1022 kg (1,23 p. 100 de la masse de la Terre). Trois lunes de Jupiter et une lune de Saturne sont plus grosses; la planète Pluton est plus petite. La distance moyenne de la Lune à la Terre est de 384 500 km sur une orbite de 29,5306 jours d'une nouvelle lune à l'autre. La Lune brille uniquement parce qu'elle reflète la lumière solaire; elle ressemble à un croissant quand elle est à moins de 90 degrés du Soleil. Excepté aux alentours de la nouvelle lune, sa luminosité n'est surpassé que par celle du Soleil. Les marées induites par la Terre sur la Lune ont forcé cette dernière à égaliser ses périodes de rotation et de révolution. La même face de la Lune est donc toujours en regard de la Terre et seulement 59 p. 100 de sa surface nous est visible. La Lune est tellement proche de la Terre qu'elle est davantage la cause des MARÉES terrestres que le Soleil. Depuis la nuit des temps, la Lune est importante en religion et dans les arts. Elle sert aussi de base au calendrier lunaire.
La surface lunaire, d'un gris foncé, ne reflète que 7 p. 100 de la lumière solaire qu'elle reçoit (comparable à la réflectivité de la terre noire). Des milliers de cratères dominent le paysage lunaire, des microscopiques fosses au gigantesque Clavius d'un diamètre de 230 km. L'eau semble absente sur la Lune et les mers lunaires sont de grands cratères inondés de lave. On sait maintenant que les Marés (mers lunaires) et presque tous les petits cratères ont été formés à la suite de l'impact avec des météorites (ou des COMÈTES) et que les chaînes de montagnes autour de quelques Marés font partie du relief entourant les cratères. Le relief lunaire comprend aussi des fissures, de longues failles ou vallées s'allongeant habituellement sur une centaine de kilomètres, ayant 1 à 3 km de largeur et plusieurs centaines de mètres de profondeur. On pense que les failles sont des fissures d'extension dues au refroidissement des couches superficielles. Les chaînes de cratères consistent en de petits cratères (normalement le long d'une fissure) causés par la remontée de gaz venant de l'intérieur.
Pour la plupart des gens, le fait saillant du programme spatial est l'alunissage des ASTRONAUTES d'Apollo XI le 20 juillet 1969. Il suit une série de missions téléguidées par les États-Unis et l'URSS qui fournissent des gros plans de la surface lunaire, dont des images de la face cachée couverte elle aussi de cratères, mais comportant peu de Marés. Les roches et le sol lunaires ramenés sur Terre par les astronautes des six alunissages américains et par plusieurs sondes soviétiques sont analysés en profondeur. Comme on s'en doute alors, la Lune n'a ni atmosphère, ni champ magnétique. Les analyses chimiques des roches montrèrent que la Lune contient moins de métal que la Terre et qu'elle est pauvre en matières volatiles. L'âge de formation des roches se situe entre 3,1 et 4,42 milliards d'années, ce qui corrobore les estimations actuelles de l'âge du système solaire (près de 4,6 milliards d'années). Les Marés étaient remplies d'eau il y a 3,1 ou 3,8 milliards d'années : les bassins d'impact préexistants ont ainsi été remplis de roches plus jeunes. Les données enregistrées par des appareils de mesure sismique laissés sur la Lune suggèrent l'existence d'un petit noyau possédant une couche extérieure fluide entourée d'un manteau et d'une écorce.
L'histoire a vu naître trois grandes théories expliquant l'origine de la Lune : elle s'est détachée de la Terre peu après la formation de celle-ci (théorie de la fission); elle résulte de la capture par la Terre d'au moins un corps qui s'est formé quelque part ailleurs dans le système solaire; la Terre et la Lune se sont formées dans la même région comme une planète double. Une nouvelle théorie a vu le jour près de vingt ans après que les échantillons lunaires aient été ramenés sur terre. D'après cette théorie, appelée hypothèse du grand « impacteur », la Lune serait le résultat d'une collision, peu après la naissance du système solaire, entre la Terre et un autre objet de masse au moins égale au dixième de celle de la Terre. Selon cette théorie, la Lune serait composée principalement de la matière de l'« impacteur » chauffée par la collision. Elle semble expliquer les particularités dynamiques du système Terre-Lune et les anomalies chimiques révélées par l'étude des roches lunaires.
Les scientifiques canadiens n'effectuent pas de recherches importantes sur la Lune, mais leur contribution est importante. C.S. BEALS de l'Observatoire fédéral d'Ottawa lance un vaste programme d'études des cratères d'impact tant lunaires que terrestres. Au cours des dernières années de sa vie, Beals étudie les âges relatifs de certaines surfaces de lave en comptant la fréquence des petits cratères sur les photographies obtenues en orbite lunaire. Les études géologiques de roches lunaires sont effectuées dans les laboratoires gouvernementaux d'Ottawa et David W. Strangway (actuellement à l'U. de Colombie-Britannique) prouve l'existence d'anciens champs magnétiques lunaires alors qu'il travaille aux États-Unis. On nomme généralement les cratères lunaires en l'honneur de scientifiques défunts. Dix Canadiens sont honorés de la sorte, à savoir Oswald T. Avery, sir Frederick BANTING, C.S. Beals, C.A. CHANT, Reginald Alworth Daly, J.S. FOSTER, F.S. HOGG, Andrew MCKELLAR, R.M. PETRIE et J.S. PLASKETT.