Lydia Campbell (née Brooks, anciennement Lydia Blake, communément appelée « Aunt Lydia »), matriarche, écrivaine (née le 1er novembre 1818 à l’Inlet Hamilton, dans la colonie de Terre-Neuve; décédée le 29 avril 1905 à Mulligan, dans la colonie de Terre-Neuve). Lydia Campbell était une matriarche anglo-inuite du Labrador. Elle a été la première personne du Nunatsiavut à publier ses écrits. Son livre Sketches of Labrador Life, publié pour la première fois en 1894-1895, est une rare autobiographie détaillant la vie dans le Labrador du 19e siècle. Le livre de Lydia Campbell raconte le rôle des femmes durant cette période des débuts de la colonisation européenne dans la région.
Jeunesse
Lydia Campbell naît en 1818. Son père, Ambrose Brooks, est un trappeur anglais travaillant pour la Compagnie de la Baie d’Hudson, et sa mère est une Inuite connue uniquement sous son nom anglais, Susan. Ambrose et Susan figurent parmi les premiers cas documentés de mariage mixte entre des peuples autochtones et des colons européens dans le sud du Labrador.
Le mode de vie de sa famille suit un schéma saisonnier, la famille se déplaçant dans la région de saison en saison selon les besoins. En tant que membre d’une famille anglo-inuite, le mode de vie inuit de Lydia Campbell est mêlé aux coutumes et traditions européennes. De sa mère, Lydia Campbell apprend l’inuttitut (voir aussi Inuktitut) et les habiletés nécessaires pour vivre de la terre. Elle apprend à piéger, à pêcher, et à chasser. De plus, elle apprend comment préparer la nourriture et les vêtements, et elle acquiert des connaissances médicales. De son père, elle apprend à lire et à écrire en anglais. Il est rare pour les femmes du Labrador de pouvoir lire et écrire à cette époque.
Vie de famille
À 16 ans, Lydia Campbell est mariée de force à William Blake Jr, un homme de descendance anglo-inuite. Le couple a cinq enfants avant que William ne meure en 1845. Le deuxième mariage de Lydia Campbell est avec Daniel Campbell, un Écossais qui est au Labrador pour travailler avec la Compagnie de la Baie d’Hudson. Selon le récit de Lydia Campbell, ce mariage est heureux, et le couple a huit enfants.
Écriture
Lorsque Lydia Campbell a 75 ans, un membre du clergé de Terre-Neuve (voir Terre-Neuve-et-Labrador) la convainc d’écrire l’histoire de sa vie. Les écrits Sketches of Labrador Life by a Labrador Woman sont d’abord publiés en 13 épisodes dans le journal Evening Herald de St. John’s entre décembre 1894 et mai 1895. En 1980, les épisodes sont publiés sous forme de livre.
Le livre Sketches of Labrador Life contient des histoires sur Lydia Campbell, sur sa famille, et sur les membres de sa communauté. Il contient également des histoires et des traditions inuites et innues. Son récit offre un aperçu précieux sur le Labrador du 19e siècle et sur les changements que sa communauté subit durant les débuts de la colonisation européenne dans la région. Surtout, il s’agit d’un rare regard sur les relations entre les sexes et sur les vies des femmes autochtones à cette époque.
Lydia Campbell est la première personne de Nunatsiavut à voir ses écrits publiés. Les gens continuent d’étudier ses écrits jusqu’à ce jour.
Legs
Lydia Campbell est une matriarche bien connue au Labrador, et plusieurs la connaissent sous le nom de « Aunt Lydia ». Elle a enseigné à lire et à écrire à ses enfants et ses petits-enfants. Plusieurs de ses descendants sont également devenus des personnalités littéraires au Labrador.
En 1985, le Newfoundland and Labrador Arts Council établit le Lydia Campbell Award for Creative Writing en son honneur. Une pièce de théâtre, All Lydia’s Children, est produite pour le Labrador Creative Arts Festival en 1987. En 2009, Lydia Campbell est désignée personne historique nationale pour son importance dans l’histoire du Labrador.