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Margaret Laurence

Margaret Laurence (née Jean Margaret Wemyss), C.C., romancière (née le 18 juillet 1926 à Neepawa, au Manitoba; décédée le 5 janvier 1987 à Lakefield, en Ontario). Margaret Laurence a été l’une des figures déterminantes et fondamentales de la littérature féminine au Canada. Deux de ses romans, A Jest of God (1966 ; trad. Un dieu farceur, 1981) et The Diviners (1974; trad. Les oracles, 1979), ont remporté le Prix littéraire du Gouverneur général dans la catégorie fiction. Margaret Laurence a également écrit de la poésie, des nouvelles et de la littérature jeunesse acclamée. Elle a contribué à la mise sur pied de la Writers’ Union of Canada et de la Société d’encouragement aux écrivains du Canada, et elle a été chancelière à l’Université Trent. Elle a été nommée Compagnon de l’Ordre du Canada en 1972, et Personnage d’importance historique nationale par le gouvernement fédéral en 2018.

Margaret Laurence

Jeunesse et éducation

Margaret Laurence naît à Neepawa, au Manitoba. Elle est la fille de Robert Wemyss et Verna Jean Simpson. Margaret n’a que quatre ans lorsque sa mère meurt, ce qui incite sa tante maternelle, Margaret Simpson, à venir vivre au domicile familial. Celle-ci épouse éventuellement Robert Wemyss, et devient ainsi la belle-mère de Margaret Laurence. Lorsque cette dernière a huit ans, son père meurt, la laissant sous la garde de sa belle-mère durant la majeure partie de son enfance. Dès l’âge de sept ans, elle commence à écrire des histoires et de la poésie.

Margaret Laurence fait ses études à Neepawa. En 1944, elle fréquente le United College de Winnipeg où elle écrit abondamment pour le journal étudiant. En 1947, elle obtient son diplôme avec distinctions en anglais, puis elle commence à travailler comme journaliste pour le Winnipeg Citizen. La même année, elle épouse Jack Laurence, un ingénieur hydraulique.

Vie familiale

En 1949, le jeune couple déménage en Angleterre. Ils vivent ensuite au Somaliland (une région autonome de la Somalie) et au Ghana, en Afrique, où Jack Laurence travaille comme constructeur de barrages pour le British Overseas Development Service. Leur premier enfant, leur fille Jocelyn, naît en 1952, et leur second, David, en 1955.

En 1957, la famille quitte le Ghana pour déménager à Vancouver. En 1962, Margaret Laurence et les enfants partent pour l’Angleterre, où ils s’installent dans le village de Penn, dans le Buckinghamshire. Margaret et Jack Laurence divorcent en 1969. En 1973, Margaret Laurence revient s’établir définitivement à Lakefield, en Ontario.

Début de carrière et écriture en Afrique

Mis à part le travail de Margaret Laurence pour le quotidien Winnipeg Citizen, sa première œuvre publiée ne survient que durant ses années au Somaliland. En 1954, le British Protectorate of Somaliland publie A Tree for Poverty, sa traduction de poésies et de contes populaires somaliens.

L’Afrique transforme la jeune occidentale, libérale et idéaliste qu’est Margaret Laurence en une femme pleine de maturité qui voit de première main les problèmes des nations émergentes. Elle sympathise avec les peuples africains et lit tout ce qui se rattache à leur histoire et à leur littérature en profondeur. Sa première œuvre de fiction publiée, Uncertain Flowering, figure dans l’anthologie de Whit Burnett publiée en 1954. Elle est suivie de plusieurs autres histoires qui se déroulent au Ghana, et qui sont publiées dans diverses revues, et plus tard rassemblées sous le titre The Tomorrow-Tamer and Other Stories, publié en 1963. Son premier roman, This side of Jordan, est rédigé au Ghana et s’y déroule également. Il est publié en 1960. Tous les romans africains de Margaret Laurence reflètent une détermination d’apprentissage de l’écriture, ainsi qu’un talent naissant basé sur une confiance passionnée en la dignité et le potentiel de chaque être humain.

The Stone Angel (1964)

De retour à Vancouver, Margaret Laurence révise ses mémoires de ses années au Somaliland, et elles sont publiées sous le titre The Prophet’s Camel Bell en 1963. Elle tourne ensuite son attention vers son personnage Hagar Shipley, qui s’est développé dans son imagination en s’inspirant de son passé dans les Prairies.

The Stone Angel (1964; trad. L’Ange de Pierre, 1976), le deuxième roman de Margaret Laurence, est l’histoire du dernier cheminement de Hagar Shipley vers la reconnaissance de l’amour et de la liberté. C’est une œuvre marquante de la littérature canadienne et une pierre angulaire dans la carrière de Margaret Laurence. L’action se déroule dans le village de Manawaka (qui s’inspire de Neepawa, au Manitoba, la ville natale de Margaret Laurence), et est fermement placée dans ce paysage imaginaire du Canada. Les représentations littéraires que Margaret Laurence fait de Manawaka sont semblables au comté de Yoknaptawpha de William Faulkner, le village fictif du Mississippi où plusieurs de ses histoires et de ses romans se déroulent.

A Jest of God (1966)

Margaret Laurence poursuit son succès de The Stone Angel avec le roman A Jest of God (1966; trad. Un dieu farceur, 1981). Ce livre raconte l’histoire de Rachel Cameron, qui, à travers une épreuve qu’elle traverse lors d’un été à Manawaka pendant les années 1960, se découvre une individualité fragile, mais immuable. A Jest of God remporte le Prix littéraire du Gouverneur général en 1966, et le roman est adapté pour le grand écran sous le nom Rachel, Rachel, mettant en vedette Joanne Woodward et réalisé par Paul Newman.

A Bird in the House (1962)

À partir de 1962, sept des huit nouvelles de A Bird in the House (1970; trad. Un oiseau dans la maison, 1989) sont publiées. Elles sont également publiées ensemble, avec la huitième, en 1970. Le mûrissement de Vanessa MacLeod, l’héroïne des histoires, est basé sur les propres expériences de Margaret Laurence. La mort de ses parents, les changements causés par la perte, le deuil, et ensuite par les circonstances pratiques de sa vie, sont tous présents dans l’esprit de l’histoire de Vanessa MacLeod. 

The Fire-Dwellers (1969)

Stacey MacAindra, l’héroïne de The Fire-Dwellers (1969; trad. Ta maison est en feu, 1971), est la sœur de Rachel Cameron. Épouse qui se sent prise au piège, et mère de quatre enfants, Stacey MacAindra est mariée à un vendeur en difficulté et vit à Vancouver. Elle se considère comme banale et ordinaire, mais Margaret Laurence réussit avec brio à révéler ses extraordinaires qualités d’amour, de force et de vitalité.

The Diviners (1974)

Le dernier roman de Margaret Laurence, The Diviners (1974; trad. Les oracles, 1979), est l’œuvre culminante du cycle de Manawaka. C’est un roman complexe et profond sur l’histoire de l’écrivaine Morag Gunn qui réunit les colons écossais et les Métis marginaux de Manawaka. Le roman atteint son apogée dans l’union du passé et du présent, et dans l’affirmation de l’avenir par le personnage de Pique, la fille de Morag et de Jules Tonnere. De nos jours, The Diviners est considéré comme un classique de la littérature canadienne, et il remporte le Prix littéraire du Gouverneur général en 1974. En 1993, l’adaptation du roman pour la télévision est diffusée sur les ondes de CBC.

Littérature jeunesse

Margaret Laurence écrit également plusieurs livres jeunesse notoires. Jason’s Quest (1970) est un conte joyeusement inventif sur une taupe et ses amis, et son essence traite de la confrontation entre les forces de l’ombre et de la lumière. Six Darn Cows (1979) est une histoire soigneusement écrite pour les très jeunes lecteurs, et The Olden Days Coat (1979; révisé en 1982) est un conte magique de Noël

A Christmas Birthday Story (1980) est la nouvelle version d’une œuvre écrite alors que les enfants de Margaret Laurence étaient tous petits. Son intérêt constant pour la littérature africaine s’exprime dans Long Drums and Cannons, en 1968, qui est son hommage à la recrudescence de la littérature nigériane en langue anglaise entre 1958 et 1964.

Essais et mémoire

En 1976, Margaret Laurence publie un regroupement de ses essais occasionnels sous le titre Heart of a Stranger. Son dernier legs littéraire, ses mémoires Dance on the Earth, est édité par sa fille Jocelyn et publié en 1989.

Implications organisationnelles

De son domicile de Lakefield, en Ontario, Margaret Laurence est très active au sein d’organismes qui promeuvent la paix dans le monde, en particulier avec Project Ploughshares. Elle contribue également à la fondation de la Writers’ Union of Canada et de la Société d’encouragement aux écrivains du Canada, en plus d’être chancelière de l’Université Trent à Peterborough, en Ontario, de 1980 à 1983.

Honneurs et legs

Margaret Laurence est nommée Compagnon de l’Ordre du Canada et elle reçoit des diplômes honorifiques de 14 universités canadiennes. The Stone Angel est le premier roman canadien à figurer parmi les lectures obligatoires pour le prestigieux concours français d’agrégation. Ses œuvres sont traduites en plusieurs langues. Avant sa dernière maladie, elle se préparait pour un voyage en Grande-Bretagne, où les romans de Manawaka ont été réédités par Virago Press, ainsi qu’en Norvège, où la traduction de The Stone Angel est un best-seller. En 2018, elle a été nommée, à titre posthume, Personnage d’importance historique national par le gouvernement du Canada.

Les oeuvres sélectionnées de
Margaret Laurence