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Marie Battiste

Marie Ann Battiste, O.C., FRSC, éducatrice mi’kmaq, professeure, activiste (née en 1949 à Houlton dans le Maine). Marie Battiste est originaire de la Première Nation Potlotek en Nouvelle-Écosse. Elle est également membre de la bande Aroostook des Mi’kmaq, dans le Maine. Elle est l’une des quatre enfants de ses parents mi’kmaq Annie et John Battiste. La famille vit à Houlton dans le Maine, où John et Annie travaillent. Marie Battiste est diplômée des universités Harvard et Stanford. Elle est une leader intellectuelle et une conférencière très appréciée. Ses contributions académiques favorisent la protection des savoirs autochtones, la réappropriation des cultures et des langues autochtones et l’équilibre des divers systèmes de connaissances. Elle et son mari, James Youngblood Henderson (Sa’ke’j), ont trois enfants et un petit-fils.

Marie Battiste

Éducation et débuts de carrière

Après l’obtention de son diplôme d’études secondaires en 1967, Marie Battiste obtient un certificat d’enseignement à l’Université du Maine à Farmington en 1971. Par la suite, elle obtient une maîtrise en administration éducative et politique sociale de l’Université Harvard en 1974. En 1984, elle obtient son doctorat de l’Université de Stanford en éducation bilingue et alphabétisation. Sa thèse porte sur les conséquences sociales et culturelles de l’alphabétisation mi’kmaq. Elle étudie la manière dont la communication traditionnelle a été « subvertie par le mouvement d’alphabétisation anglaise qui a laissé les Mi’kmaq analphabètes, lésés et amoindris par les traditions d’alphabétisation et d’éducation anglaises ». Cette recherche oriente sa carrière. Elle commence à enseigner dans les écoles primaires et secondaires mi’kmaq. Elle est enseignante et administratrice d’école. Elle crée le premier programme de langue mi’kmaq bilingue au Canada atlantique. De plus, elle élabore un programme d’études mi’kmaq qui mène à la création du Mi’kmaw Centre of Excellence. Elle contribue à la création d’un programme de formation pour les enseignants mi’kmaq-malécites à l’Université du Nouveau-Brunswick. Grâce à son travail, Marie Battiste façonne l’autorité éducative mi’kmaq actuelle; le Mi’kmaw Kina’matnewey. Cette autorité éducative est le premier modèle réglementé par les Premières Nations au Canada. En 1993, Marie Battiste accepte un poste d’enseignante et de chercheuse à l’Université de la Saskatchewan. Elle y devient la directrice académique fondatrice du Aboriginal Education Research Centre.

Faits saillants de carrière

Marie Battiste est une leader intellectuelle. Son travail porte sur l’éducation autochtone autodéterminée basée sur les connaissances et les langues autochtones. Elle milite pour la décolonisation de l’éducation. Elle décrit la décolonisation de l’éducation comme un processus à deux volets impliquant à la fois la déconstruction et la reconstruction. La déconstruction est le processus visant à reconnaître et admettre le colonialisme. Cela inclut les langues, les privilèges et les objectifs de la colonisation. Ce processus reconnaît l’impact des systèmes sociaux sur les peuples autochtones. Finalement, il fait reconnaître les raisons d’exister d’événements comme l’appropriation des terres et les pensionnats indiens. La reconstruction est le rétablissement et la reconstruction des langues, des systèmes de connaissances et des pratiques culturelles autochtones. De plus, Marie Battiste discute de l’impérialisme cognitif et de l’assimilation cognitive. Elle explique que l’impérialisme cognitif est une forme de manipulation mentale. Son objectif est de changer la conscience de ceux qui sont colonisés en remplaçant leurs systèmes de connaissances et leurs valeurs culturelles. Leurs valeurs sont alors remplacées par celles de la puissance coloniale. Ainsi, les personnes colonisées sont cognitivement assimilées à la culture du colonisateur. Le travail de Marie Battiste encourage la résistance à la domination eurocentrique.

Marie Battiste est membre fondatrice du conseil d’administration du Conseil canadien sur l’apprentissage (CCA). Elle est également une ancienne codirectrice du Centre du savoir sur l’apprentissage autochtone du CCA. De plus, elle a été membre fondatrice du Forum autochtone de l’Association canadienne des professeures et professeurs d’université et de l’Association canadienne pour l’étude de l’éducation autochtone.

Marie Battiste est actuellement professeure émérite de l’Université de la Saskatchewan. Récemment, elle effectue un mandat de deux ans à titre de conseillère spéciale auprès du vice-président académique, provost et doyen du Collège Unama’ki de l’Université du Cap-Breton. Cette position est reliée à la décolonisation de l’académie.

Activisme

Marie Battiste se décrit comme étant engagée et passionnée par la justice sociale et l’autonomisation des Autochtones. Elle qualifie son travail de « quête de justice à vie ». Son activisme se concentre sur la décolonisation de l’éducation à travers des changements systémiques et culturels. Elle milite pour la réappropriation des savoirs culturels et des langues autochtones. De plus, elle fait la promotion de l’inclusion respectueuse des cultures autochtones dans l’éducation afin de faire progresser la diversité cognitive et culturelle.

Marie Battiste et la gouverneure générale Mary Simon

Legs

Marie Battiste est une écrivaine et conférencière prolifique. Plusieurs de ses conférences sont enregistrées et sont disponibles en ligne. Elle publie de nombreux livres sur la décolonisation de l’éducation. Elle écrit également sur la protection et la promotion des savoirs autochtones. En plus d’écrire des livres, elle est la rédactrice de nombreux volumes sur l’autochtonisation du milieu universitaire, l’éducation autochtone et les relations issues des traités.

Sélection de livres et d’ouvrages de rédaction (en anglais seulement)

  • Decolonizing Education: Nourishing the Learning Spirit (2013)
  • Protecting Indigenous Knowledge and Heritage: A Global Challenge (2000)
  • Visioning a Mi’kmaw Humanities: Indigenizing the Academy (CBU Press, 2016)
  • Living Treaties: Narrating Mi’kmaw Treaty Relations (CBU Press, 2016)
  • Reclaiming Indigenous Voice and Vision (UBC Press, 2000)
  • First Nations Education in Canada: The Circle Unfolds (UBC Press, 1995)

Prix et distinctions

Diplômes honorifiques


Prix

Marie Battiste a reçu de nombreuses plumes et couvertures d’honneur de la part de communautés autochtones à travers le Canada.

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