Enfance
Marie-Philip Poulin naît à Québec et grandit dans la petite ville de Beauceville, à environ une heure de route vers le sud de la capitale provinciale. Elle commence à faire du patinage artistique à quatre ans, mais un an plus tard, elle troque ses dents de pointe pour des patins de hockey car elle veut suivre les traces de son grand frère qui joue dans une équipe. En 2017, lors d’une entrevue avec Sportsnet, Marie-Philip Poulin affirme que ses plus beaux souvenirs d’enfance remontent aux parties de hockey improvisées, dehors à Noël avec son frère; elle se souvient de rentrer à l’intérieur « avec les joues rouges et le nez qui coule ». « Parfois, quand j’ai des parties importantes ou des moments de stress, je pense à ces moments où je joue dehors en toute liberté. »
Marie-Philip Poulin voit pour la première fois du hockey féminin de haut niveau lors des Jeux olympiques d’hiver de 2002 à Salt Lake City. Elle a alors 11 ans, et elle se rappellera toujours avoir vu l’équipe canadienne vaincre celle des États-Unis pour remporter sa première médaille d’or olympique de hockey depuis 50 ans. « Je pense que c’est alors qu’a jailli dans mon esprit la petite étincelle, le rêve que peut-être un jour je pourrai représenter mon pays, affirme-t-elle. »
Équipe Canada
Une attaquante de cinq pieds, sept pouces, et qui pèse 168 livres, Marie-Philip Poulin arrive au programme de l’équipe nationale en 2007. Le mois de janvier suivant, elle est la meilleure buteuse de l’équipe canadienne lors du premier Championnat du monde de hockey pour les moins de 18 ans, et elle est nommée la meilleure attaquante du tournoi. En 2009, elle fait ses débuts avec l’équipe canadienne féminine, dont elle est la capitaine à partir de 2015.
Jeux olympiques d’hiver
Marie-Philip Poulin est la joueuse la plus jeune de l’équipe canadienne à remporter la médaille d’or aux Jeux olympiques d’hiver de 2010 à Vancouver. Alors âgée de 18 ans, elle marque 5 buts en 5 parties à ses premiers jeux olympiques, notamment 2 buts lors du match pour la médaille d’or, que le Canada remporte de 2-0 contre l’équipe étatsunienne.
Quatre ans plus tard, à Sotchi, Marie-Philip Poulin consolide sa réputation de buteuse décisive : encore une fois, elle compte deux buts dans le match pour la médaille d’or, égalisant le pointage à moins d’une minute de la fin de la période réglementaire, et marquant le but de la victoire après 8 minutes, 10 secondes en temps supplémentaire pour compléter le retournement de 3-2 de l’équipe canadienne contre les Étatsuniennes.
Le but pour la médaille d’or de Marie-Philip Poulin est immédiatement proclamé comme étant l’un des meilleurs jamais comptés pour le Canada, ce qui hisse la joueuse au rang des grands du hockey, comme Paul Henderson, Mario Lemieux et Sidney Crosby.
« Il y a là quelque chose avec “Pou” », affirme à l’époque l’entraîneur canadien Kevin Dineen aux reporteurs. « Elle ne dit pas beaucoup, mais j’établis un contact visuel avec elle et il y a quelque chose dans son regard qui énonce explicitement qu’elle est une grande joueuse. Elle en a fait preuve à Vancouver et je pense qu’elle l’a confirmé aujourd’hui. »
Marie-Philip Poulin, qui mène aussi l’équipe canadienne avec trois buts et deux passes à Sotchi, dit que cette victoire a été incroyable. « Quand j’y pense, je dois me pincer », dit-elle en 2006 dans un article du Toronto Star. « Cela a mis le hockey féminin au premier plan. »
Aux Jeux olympiques d’hiver de 2018 à PyeongChang, Marie-Philip Poulin est capitaine de l’équipe canadienne de hockey, qui remporte les trois matchs de la ronde préliminaire – dont une victoire de 2-1 contre les États-Unis. Après avoir défait les Athlètes olympiques de Russie en demi-finale, la joueuse et ses coéquipières disputent à nouveau un match contre les États-Unis, cette fois celui de la médaille d’or. L’athlète marque l’un des deux buts de son équipe en deuxième période, ce qui n’intimide pas les États-Uniennes qui égalisent le pointage en troisième période et qui remportent le match 3-2 aux tirs au but. En somme, Marie-Philip Poulin termine les Jeux olympiques à PyeongChang avec une fiche de trois buts et trois passes.
Championnats mondiaux
À partir de 2007, Marie-Philip Poulin gagne huit médailles d’argent aux championnats mondiaux, y compris deux au niveau mineur en 2008 et en 2009 et une médaille d’or en 2012. En 2013, elle est la meilleure buteuse du tournoi, la meilleure attaquante, et la meilleure joueuse, avec six buts et six passes. De plus, elle est la joueuse canadienne qui marque le plus de points lors des championnats mondiaux de 2017, avec deux buts et quatre passes.
En 2015, deux jours avant son 24e anniversaire, on annonce que Marie-Philip Poulin est nommée capitaine de l’équipe. Elle porte le « C » pour le Canada à tous les grands tournois depuis.
Université de Boston
Lors de la saison 2010-2011, pendant sa première année à l’Université de Boston, Marie-Philip Poulin aide l’équipe des Terriers à se rendre, pour la première fois, à la finale du Frozen Four. Au cours des cinq années suivantes (elle manque la saison 2013-2014 parce qu’elle s’entraîne et joue pour le Canada), elle contribue à trois victoires de l’équipe aux championnats de conférences, et elle est sélectionnée parmi les trois meilleures joueuses pour le prix Patty Kazmaier, accordé à la meilleure joueuse dans la division NCAA I du hockey féminin. En 2012-2013, elle est la cocapitaine des Terriers.
En 2014-2015 (la même saison où elle est sélectionnée pour le prix Patty Kazmaier), Marie-Philip Poulin est la meilleure buteuse des Terriers et elle est nommée à la première équipe All-American. Au moment où elle obtient son diplôme en psychologie, elle est la meneuse de tous les temps de l’équipe de l’Université de Boston au chapitre des points, avec 81 buts et 100 passes.
Ligue canadienne de hockey féminin
Avant de partir à l’université, Marie-Philip Poulin joue pour les Vedettes de Montréal pendant la saison inaugurale de la Ligue canadienne de hockey féminin en 2007-2008. Elle est la meilleure joueuse de l’équipe, avec 22 buts et 43 points, et elle est nommée meilleure recrue de la Ligue. La saison suivante, elle fait partie de l’équipe des Vedettes qui gagne la première coupe Clarkson.
Marie-Philip Poulin retourne à la Ligue canadienne de hockey féminin en 2015-2016, au sein de l’équipe rebaptisée des Canadiennes de Montréal. Pendant deux saisons consécutives, elle est la meilleure buteuse de la Ligue; elle reçoit le trophée Jayna Hefford pour la joueuse la plus remarquable, tel que jugé par ses pairs; elle est nommée la meilleure joueuse de la Ligue; et elle endosse le chandail de l’équipe lors du Match des étoiles. En 2016-2017, elle marque également deux buts lors de la finale de la coupe Clarkson, y compris le but de la victoire, pour remporter à Montréal son quatrième championnat.
Accolades
La montée fulgurante de Marie-Philip Poulin aux premiers rangs du hockey féminin, et son penchant pour marquer les buts des parties importantes, suscitent souvent des comparaisons avec Sidney Crosby, la vedette des Penguins de Pittsburgh. Qu’en pense Marie-Philip Poulin? « C’est toute une comparaison », dit-elle lors d’une entrevue avec Sportsnet. « Je ne crois pas pouvoir me comparer à lui. Je suis chanceuse que les gens me comparent à lui, mais je ne pense pas que nous soyons pareils. » Plus tard la même année, elle affirme au Toronto Star qu’elle admire beaucoup Sidney Crosby : « [Il] ne cesse de remonter la barre pour son équipe et ses coéquipiers, et c’est un privilège pour moi de le voir faire ça. Je m’efforce de faire la même chose. »
Même si elle a tendance à ignorer les comparaisons, Marie-Philip Poulin, tout comme Sidney Crosby, est généralement considérée comme une des meilleures joueuses de tous les temps dans son sport. Après son but qui a assuré la médaille d’or à son équipe à Sotchi, sa coéquipière Jayna Hefford dit qu’elle est « incontestablement la meilleure joueuse de hockey féminin ». Elle dit également que Marie-Philip Poulin ne reçoit pas suffisamment de reconnaissance pour son talent, « mais je pense que ce soir elle a montré au monde entier qu’elle est la meilleure joueuse dans le monde ».