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Marsouin commun

Le marsouin commun (Phocoena phocoena) est le plus petit cétacé présent au Canada. Membre de la famille des odontocètes, ce petit cétacé (baleine, dauphin et marsouin) est un proche parent du marsouin de Dall, avec lequel il s’accouple parfois et donne naissance à des hybrides; cependant, le marsouin commun est plus timide et moins facile à observer malgré sa présence dans les zones côtières. Contrairement aux autres marsouins, il s’approche rarement des navires pour jouer dans les vagues de leur sillage. Il est surnommé « cochon de mer » en raison de sa bruyante expiration qui peut être entendue lorsqu’il remonte à la surface pour respirer.

La tête d’un marsouin commun.

Description

Étant le plus petit cétacé, le marsouin commun a une petite tête arrondie dépourvue de bec, avec des lèvres et un menton foncés. Il a un corps robuste avec une coloration d’un brun gris foncé sur le dos et les flancs qui se fond avec la couleur de son ventre gris pâle ou blanc. Une ou plusieurs rayures foncées relient sa bouche à sa nageoire pectorale. Sa petite nageoire triangulaire est située sur le centre de son dos et elle permet de le distinguer des autres petits cétacés. Son corps se termine par une petite nageoire caudale incurvée avec une seule encoche centrale. La femelle est généralement plus grande que le mâle, mesurant 1,9 m de long et pesant environ 76 kg, tandis que le mâle mesure plus près de 1,8 m et pèse environ 61 kg.

La nageoire d’un marsouin commun visible au-dessus de l’eau.

Répartition

Le marsouin commun fréquente les eaux côtières des régions subarctiques de l’Atlantique Nord et du Pacifique Nord. Cet animal fréquente souvent les baies peu profondes, les ports, les estuaires et les chenaux de marée de moins de 200 m de profondeur et on ne le voit que rarement en haute mer. Contrairement à de nombreux autres mammifères marins, le marsouin commun peut parfois remonter les rivières jusqu’à 10 km à l’intérieur des terres et, très rarement, beaucoup plus loin. La migration saisonnière du marsouin commun est principalement un mouvement côtier-hauturier, influencé par la disponibilité des proies ou la présence d’eaux libres de glace.

Carte de répartition du marsouin commun

Reproduction et développement

Contrairement aux autres cétacés, le marsouin commun atteint sa maturité sexuelle tôt, vers 3 ou 4 ans, et il a une espérance de vie plus courte. Il se reproduit également plus fréquemment que les autres cétacés, donnant naissance à un petit chaque année ou tous les deux ans. La saison des amours a généralement lieu entre juin et septembre, et les naissances ont lieu de mai à août. Toutefois, on ne sait que peu de choses sur sa biologie reproductive. Après 10 à 11 mois de gestation, la mère donne naissance à un seul petit qui dépend d’elle pour sa subsistance jusqu’à l’âge de 9 mois environ. Après le sevrage, le petit peut rester avec sa mère jusqu’à 9 mois supplémentaires avant de la quitter et de vivre en solitaire jusqu’à sa maturité quelques années plus tard. Le marsouin commun peut vivre de 8 à 12 ans, mais certains ont atteint l’âge de 20 à 24 ans.

Comportement

Le marsouin commun est un animal timide, surtout comparativement aux autres marsouins. Il s’approche rarement des navires et il ne se déplace que très peu en surface. Lorsqu’il remonte à la surface pour respirer, au lieu d’éclabousser, il se roule doucement et cambre le dos. Ce cétacé est généralement solitaire, mais on le retrouve parfois en petits groupes de deux ou trois individus, qui sont souvent composés d’une mère et de son petit. Toutefois, des observations comptant jusqu’à 200 marsouins communs ont déjà été enregistrées lorsque les marées saisonnières entrainent une importante concentration de proies. Le marsouin commun émet une très large gamme de cliquetis, allant d’environ 110 kHz à 140 kHz. Il utilise ces cliquetis pour communiquer avec les autres marsouins et pour écholocaliser ses proies dans des conditions de faible visibilité, comme lorsqu’il chasse la nuit.

Un marsouin commun à la surface de l’eau.

Alimentation

Ce petit cétacé se nourrit d’une grande variété de petits poissons qui vivent en bancs, comme les harengs, les sprats et les lançons. Les calmars et les poulpes sont également des favoris. Comme les autres membres de la famille des cétacés à dents (odontocètes), le marsouin commun avale ses proies tout entières. Les petits qui sont sevrés complètent leur alimentation avec du krill jusqu’à ce qu’ils atteignent l’âge adulte. Le marsouin commun a un métabolisme élevé malgré le fait qu’il vit dans des eaux plus froides, ce qui favorise habituellement une vie plus lente. Pour maintenir ce métabolisme, il se nourrit presque continuellement, de jour comme de nuit. Il doit consommer environ 10 % de sa masse corporelle quotidiennement pour conserver les réserves énergétiques nécessaires à l’accélération de son métabolisme.


Menaces et conservation

Comme le marsouin commun est un animal qui préfère les habitats côtiers à la haute mer, il vit à proximité des humains et il est donc vulnérable aux activités humaines. Il risque d’être capturé dans des filets maillants, d’ingérer des polluants, de perdre son habitat ou d’être affecté par d’autres perturbations humaines, comme la pollution sonore qui perturbe sa capacité de communiquer. Selon la Liste rouge des espèces menacées de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), les populations de marsouins communs sont classées dans la catégorie de préoccupation mineure; cependant, elles sont classées comme espèce préoccupante par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) et pourraient devenir menacées dans les deux océans. Les prédateurs naturels du marsouin commun comprennent les orques et les requins de plus grande taille.

En savoir plus

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