Article

Michel Gagner

Michel Gagner, FRCSC, médecin, chirurgien, professeur (né le 28 avril 1960 à Montréal, au Québec). Le docteur Michel Gagner est un innovateur et une figure de proue dans les domaines de la laparoscopie chirurgicale, de la chirurgie magnétique et de la chirurgie bariatrique. En 2001, il coréalise la première cholécystectomie robotisée transatlantique. Au cours de sa carrière, il a été professeur invité et a travaillé au sein de plus de 65 institutions dans près de 50 pays.


Jeunesse et formation

Michel Gagner est né d’un père gynécologue et d’une mère infirmière en néonatalité. À l’âge de deux mois, sa famille quitte le Québec, car son père effectue une résidence en gynécologie à Détroit, aux États-Unis. De retour au Québec, dans la ville de Sherbrooke, Michel Gagner fréquente l’École primaire Le Carillon où il saute deux années soit sa première et sa septième. Il étudie ensuite au Séminaire de Sherbrooke durant sept années et y décroche un diplôme de niveau collégial en sciences pures et en sciences de la santé en 1978. À peine âgé de 18 ans, il est accepté à la Faculté de médecine de l’Université de Sherbrooke où il obtient son diplôme de médecine en 1982. (Voir aussi Médecine contemporaine.)

Passionné de recherche et d’innovation, Michel Gagner choisit de se spécialiser en chirurgie à l’Université McGill où il complète sa résidence de 1982 à 1988. Il effectue également des formations complémentaires (fellowship) à l’Hôpital Paul-Brousse à Paris en France (1989) et au Lahey Clinic Medical Center à Burlington aux États-Unis (1989-1990). C’est pendant ses formations postdoctorales qu’il fait connaissance avec sa première passion en recherche chirurgicale : la laparoscopie. Cette technique consiste à réaliser divers types de chirurgies abdominales sans avoir à pratiquer de larges incisions comme c’est le cas avec les chirurgies traditionnelles.

Faits saillants de sa carrière

Laparoscopie

En 1990, Michel Gagner est recruté par l’École de médecine de l’Université de Montréal pour être professeur adjoint de chirurgie et pratiquer à l’Hôtel-Dieu de Montréal ( voir Hôtel-Dieu). C’est ainsi à l’étage supérieur de cet hôpital que les recherches et l’enseignement de la chirurgie laparoscopique débutent au Québec. Des chirurgiens et chirurgiennes ainsi que des chercheurs et chercheuses de partout autour de la planète viennent y apprendre à exécuter des laparoscopies. Les revenus générés par ces cours sont réinvestis en recherche et en enseignement. Ainsi, très rapidement, cette technique sera introduite pour d’autres types d’interventions telles que l’ablation des glandes surrénales, les chirurgies du foie et du pancréas. Et déjà, les dérivations (bypass) par laparoscopie commencent à être utilisées. Michel Gagner continue d’innover et avec l’aide du professeur Richard Hurteau, ingénieur à l’École Polytechnique de Montréal, et du Dr Eric Begin, spécialiste de laparoscopie, ils adaptent un bras robotisé pour qu’il soit en mesure d’assister lors d’une chirurgie de la vésicule biliaire. (Voir aussi Robotique au Canada.) Les résultats sont publiés en mars 1994 dans la revue The Lancet sous le titre « A Robotic Interactive Laparoscopic Cholecystectomy ».

La réputation du docteur Michel Gagner dépasse depuis un bon moment la frontière canadienne. C’est ainsi qu’en juillet 1995, en tant que pionnier de la chirurgie robotique, il est recruté par le réputé Cleveland Clinic Foundation aux États-Unis. En 1998, il est nommé professeur de chirurgie au Mount Sinai Hospital à New York où il obtient la chair de recherche Franz Sichel. En 2003, il rejoint l’Université Cornell comme professeur de chirurgie. C’est à Mount Sinai qu’il met au point la gastrectomie verticale par laparoscopie, opération qui consiste à enlever une partie de l’estomac, un autre ajout à son palmarès d’innovations qui fait le tour de la planète.

La première chirurgie robotisée transatlantique

Michel Gagner travaille avec le premier prototype du robot ZEUS (par Computer Motion inc.) en 1996 à la Cleveland Clinic, un bras robotique qui imite les mouvements de la main d’un chirurgien. Au tournant des années 2000, il recourt à ce robot alors qu’il est chirurgien au Mount Sinai Hospital. Celui-ci permet à une patiente de subir une chirurgie réalisée à Strasbourg en France avec l’assistance de deux robots ZEUS : l’un situé à New York, où il est manipulé par Michel Gagner, l’autre à Strasbourg. Cette chirurgie, coréalisée avec les docteurs Jacques Marescaux et Joel Leroy fait l’objet d’une publication dans la revue Nature en 2001.

En 2007, il cofonde la compagnie Endo Metabolic Solutions (EMS) à Minneapolis qui produit des dispositifs médicaux pour le traitement chirurgical de l’obésité. En 2008, il devient le président du Département de chirurgie du Mount Sinai Medical Center de Miami. Après avoir œuvré dans plusieurs grands hôpitaux américains, Michel Gagner est appelé à intervenir au Qatar et au Koweït auprès d’illustres patients issus de familles royales tout comme de grands artistes de réputation internationale.

En août 2014, il préside le congrès mondial de la Federation for the Surgery of Obesity and Metabolic Disorder au Palais des Congrès de Montréal, un évènement qui connaît un succès international. En 2017, il fait l’acquisition du Centre de chirurgie Westmount Square situé à Montréal.

En 2020, Michel Gagner cofonde la compagnie GT Metabolic Solutions qui fabrique des technologies chirurgicales de compression magnétique. En 2023, il signe avec ses collègues ses plus récentes découvertes en la matière dans un article intitulé « Side-to-side magnet anastomosis system duodeno-ileostomy with sleeve gastrectomy: early multi-center results » dans le prestigieux journal Surgical Endoscopy.

Publications

À ce jour, Michel Gagner a copublié plus de 500 articles scientifiques, 50 chapitres de livres et écrit 14 livres sur la chirurgie minimalement invasive.

Prix et distinctions

Au cours de sa carrière, il se mérite de nombreux honneurs et prix très prestigieux à travers le monde parmi lesquels :

  • Membre honoraire de l’Association Francophone de Chirurgie Endocrinienne (1994)
  • Membre honoraire de la Peruvian Surgical Society (1998)
  • Membre honoraire du Brazilian College of Surgeons (2003)
  • Membre honoraire de l’Association française de Chirurgie (2006)
  • Médaillé de l’Assemblée nationale de France (2010-2011)
  • Médaille internationale Marie Lannelongue de l’Académie nationale de chirurgie (2022)
  • Médaille Roswell Park du Buffalo Surgical Society (2024)
  • George Berci Lifetime Achievement Award de la Society of American Gastrointestinal and Endoscopic Surgeons (2024)
;

Liens externes

Collections associées