Nom commun donné à la plupart des membres de l'ordre des Acariens, un groupe vaste et diversifié de minuscules arachnides qui inclut également les tiques. On estime qu'il existe 500 000 à un million d'espèces de mites dans le monde parmi lesquelles environ 40 000 ont été décrites. Au Canada, il y en aurait 11 000 espèces dont environ 2 500 sont connues. Les mites sont probablement plus nombreuses que les insectes : on peut compter jusqu'à un million de mites représentant quelque 100 espèces dans un mètre carré de sol forestier et de litière, au Canada.
Évolution
Les plus anciens fossiles de mites remontent à 380 millions d'années. Au Canada, au Mexique et en Europe, on trouve souvent des restes appartenant à des genres actuels dans des morceaux d'ambre vieux de 80 à 100 millions d'années.
Description
Les mites sont de très petite taille, la majorité mesurant entre 0,1 et 10 mm de longueur. Elles ont des couleurs variées : plusieurs sont ternes, mais quelques-unes, entre autres certains hydracariens, sont rouge, bleu ou vert éclatant. À l'instar des araignées, les mites n'ont pas de segments abdominaux bien définis mais, contrairement à elles, leur abdomen n'est pas séparé du reste du corps par un amincissement marqué de la taille et ne possède pas de filières productrices de soie. Les mites (et les tiques) se démarquent des autres arachnides (sauf pour le petit ordre peu important des Ricinuléides des régions tropicales) par la partie antérieure mobile de leur corps qui ressemble à une tête, le gnathosome, qui se rattache au reste du corps, l'idiosome.
Les mites se développent par une métamorphose graduelle qui comprend habituellement les stades suivants : œuf, larve à six pattes (qui peut avoir d'un à trois stades), nymphe à huit pattes et adulte à huit pattes qui se reproduit sexuellement.
Habitat
Les mites et les tiques constituent le plus omniprésent groupe d'animaux, et on les rencontre dans presque tous les habitats terrestres et aquatiques, que ce soit dans le sol profond, le couvert forestier, les sources thermales, les sources froides et les eaux souterraines. On les trouve dans tous les types de cours d'eau, d'étangs et de lacs ainsi que dans l'eau de mer des plateaux continentaux et des fosses océaniques du littoral canadien qui est particulièrement long. Les mites se dispersent grâce aux courants d'air, aux oiseaux, aux mammifères et aux insectes volants.
Habitudes alimentaires
Plusieurs espèces ont des habitudes alimentaires non prédatrices, se nourrissant de bactéries, de levures, de champignons, d'algues, de mousses et de plantes supérieures. D'autres parasitent les Insectes et les Vertébrés (sauf les Poissons), vivant parfois bien dissimulées (tympan des papillons, voies respiratoires des abeilles, rachis des plumes d'oiseaux, sous les écailles de lézards, cloaque des tortues, poumons des phoques et pores du visage et de la poitrine des humains).
Relations avec les humains
Les mites sont à la fois nuisibles et utiles. Les Tétranyques ou Araignées rouges parasitent les plantes cultivées, les arbres forestiers et les plantes d'ornement. Certaines mites herbivores ériophyides (phytoptes) causent la formation de galles ou transmettent des virus phytopathogènes, entre autres le striage du blé, au Canada. Les mites peuvent causer de lourdes pertes économiques en envahissant les entrepôts de grain, de nourriture ou d'autres produits organiques.
Les acariens de la poussière concentrent des allergènes. D'autres espèces de mites, par exemple les aoûtats ou rougets, les sarcoptes et les psoroptes, sont d'importants parasites et transmettent parfois des maladies aux humains et au bétail.
Quelques espèces sont utiles en tant que prédateurs de mites herbivores et d'autres se nourrissent de mauvaises herbes. Les mites oribatides jouent un rôle important dans la décomposition de la matière organique, le recyclage d'éléments nutritifs et la formation du sol. On ne fait que commencer à mieux comprendre l'importance des mites comme bioindicateurs de la qualité du sol et de l'eau.
Voir aussi Biodiversité.