Charles Stanley Monck, 4e vicomte Monck de Ballytrammon, gouverneur général de l’Amérique du Nord britannique, capitaine général et gouverneur de l’Amérique du Nord britannique de 1861 à 1867 et gouverneur général du Canada de 1867 à 1868 (né le 10 octobre 1819 à Templemore, comté de Tipperary, en Irlande; décédé le 29 novembre 1894 à Charleville, Enniskerry, comté de Wicklow, en Irlande). Charles Monck soutient la Confédération avant de devenir le premier gouverneur général du Dominion du Canada.
Le vicomte Monck est le premier gouverneur général du Canada. Photo prise à Montréal, au Québec, en 1868.
Jeunesse et famille
Né au sein d’une famille anglo-irlandaise de grande influence, Charles Stanley Monck est le fils aîné de Charles Monck, 3e vicomte Monck, et de Bridget Willington. L’arrière-grand-père de Charles Stanley Monck reçoit le titre de vicomte pour son soutien à l’Acte d’Union entre les parlements britannique et irlandais en 1800. La famille Monck descend de l’aristocrate normand français Guillaume LeMoyne, qui a accompagné Guillaume le Conquérant en Angleterre en 1066. Les journaux canadiens-français noteront plus tard le lien éloigné de Charles Stanley Monck avec Charles Le Moyne de Longueuil, baron de Longueuil, administrateur par intérim de la Nouvelle-France en 1725.
Études et mariage
Après un baccalauréat ès arts obtenu au Trinity College de Dublin en 1841, Charles Stanley Monck devient avocat la même année. Le 22 juillet 1844, il épouse sa cousine, lady Elizabeth Louise Mary Monck, fille de Henry Stanley Monck, 1er comte de Rathdowne, et de Frances Trench. Quatre de leurs sept enfants (Frances, Elizabeth, Henry et Richard) survivent jusqu’à l’âge adulte. Charles Stanley Monck succède à son père en tant que 4e vicomte Monck en 1849. Il vit sur ses domaines irlandais dans les comtés de Wicklow et de Wexford.
Nomination comme gouverneur général
Charles Stanley Monck est élu à la Chambre des communes britannique en juillet 1852. Il est le Lord du Trésor sous le premier ministre lordPalmerston de 1855 à1857, date à laquelle il perd son siège aux élections générales. Lord Palmerston revient au pouvoir en 1859 et recommande Charles Stanley Monck pour le poste de gouverneur de l’Amérique du Nord britannique en 1861.
Le 23 octobre 1861, celui-ci arrive à Québec accompagné de lady Monck et de leurs enfants. Comme on le lira à l’époque dans le Quebec Mercury, «l e nouveau gouverneur a suscité une large adhésion grâce à son comportement affable et digne ». Charles Stanley Monck et sa famille vivent à Spencer Wood au Québec, reconstruisant la résidence après un incendie en 1863. Charles Stanley Monck reçoit un doctorat honorifique en droit du Bishop’s College (aujourd’hui Université Bishop’s) de Lennoxville au Québec, le 1er juillet 1865.
Relations avec les États-Unis
Charles Stanley Monck contribue à réduire les tensions entre l’Amérique du Nord britannique et les États-Unis pendant la guerre civile américaine (1861-1865). Il joue un rôle crucial dans l’affaire Trent en 1861 et les suites du raid de St.Albans en 1864, lorsque les soldats confédérés pillent plusieurs banques au Vermont avant de regagner leur base au Canada. La belle-sœur de Charles Stanley Monck, Frances « Feo » Monck, qui lui rend visite en 1864-1865, note dans son journal en date du 24 octobre 1864 que son beau-frère agit rapidement, ordonnant à la milice de capturer les pilleurs. Elle écrit que « les journaux américains le félicitent beaucoup pour son action rapide ». De nombreux Américains sont indignés lorsqu’un juge de Montréal libère les pilleurs. Selon Feo Monck, son beau-frère, qui craint une « une invasion des Yankees », rencontre John A. Macdonald, George-Étienne Cartier, William McDougall et Hector-Louis Langevin pour préparer leur réponse. Les pilleurs sont à nouveau arrêtés pour avoir compromis la neutralité britannique pendant la guerre civile.
En 1868, John A. Macdonald écrit au premier ministre de la Nouvelle-Écosse Charles Tupper, que « [Monck] a géré les relations entre le Canada et les États-Unis avec une grande discrétion [quand] la moindre erreur aurait pu provoquer une guerre ».
Rideau Hall
Charles Stanley Monck désapprouve le choix d’Ottawa comme capitale du Canada en 1865 et prédit un nouveau siège pour le gouvernement dans les cinq ans. Malgré ses réticences, il achète Rideau Hall pour en faire la résidence du gouverneur général. Il commande l’ajout d’une grande aile de deux étages pour la résidence principale et la construction de Rideau Cottage comme résidence de son secrétaire. Charles Stanley Monck s’installe à Rideau Hall en 1866 et écrit à son fils Henry, qui fréquente un pensionnat en Angleterre: « Nous sommes tous agréablement surpris par cette maison ».
Le vicomte Monck
et sa famille à Rideau Hall. Photo prise à Ottawa, en Ontario, en 1866.
Confédération canadienne
Charles Stanley Monck soutient la Confédération canadienne et devient l’ami et le confident de sir John A. Macdonald. Il admire ce dernier, qu’il considère comme « l’homme le plus capable de la province [du Canada] », s’inquiétant toutefois de sa consommation d’alcool dans des dépêches confidentielles adressées au secrétaire colonial. Pour sa part, John A. Macdonald écrit à Charles Tupper au sujet de Charles Stanley Monck en 1868, disant: « Je l’apprécie énormément et je m’en ennuierai quand il partira, car il est un administrateur des affaires publiques très prudent et efficace ».
Sur les conseils de John A. Macdonald, Charles Stanley Monck invite des représentants des provinces maritimes à la Conférence de Québec pour rencontrer des représentants de la Province unie du Canada en octobre 1864. Il écrit ceci à son fils Henry le 21 octobre 1864: « Ils n’ont pas fini leurs délibérations, mais il me semble très probable qu’ils acceptent d’envisager une sorte d’union ». Charles Stanley Monck assiste également à la Conférence de Londres de 1866 et présente la demande officielle de confédération à la reine Victoria. En février 1867, il contribue au débat parlementaire britannique concernant l’Acte de l’Amérique du Nord britannique (Loi constitutionnelle de 1867) en sa qualité de membre de la Chambre des lords.
Le 1er juillet 1867, Charles Stanley Monck prête son nouveau serment à titre de gouverneur général du Dominion du Canada et fait prêter serment à JohnA.Macdonald en tant que premier ministre, ainsi qu’aux lieutenants-gouverneurs. Le 20 juin 1868, il publie une proclamation dans la Gazette du Canada, appelant « tous les sujets aimants de Sa Majesté au Canada à se joindre à la célébration en bonne et due forme dudit anniversaire [de la formation du Dominion du Canada] le PREMIER jour de JUILLET prochain ». La fête du Dominion (fête du Canada) devient une fête nationale officielle en1879.
Vie ultérieure
Après la fin de son mandat en tant que gouverneur général le 14 novembre 1868, Charles Stanley Monck retrouve ses domaines en Irlande. Il est nommé Chevalier Grand-Croix de l’Ordre de Saint-Michel et Saint-Georges en juin 1869 et membre du Conseil privé en reconnaissance de ses réalisations au Canada. Vice-roi du comté de Dublin de 1874 à 1892, il décède en 1894.