Morin-Labrecque, Albertine
Albertine (Rosalie Odile) Morin-Labrecque (née Labrecque, m Morin, alias Labrecque-Morin). Pianiste, soprano, pédagogue, compositrice (Montréal, 8 juin 1886 ou 1890 - 22 ou 25 septembre 1957). D.Mus. h.c. (Montréal) 1935. Elle commença l'étude du piano à cinq ans, donna un premier récital deux ans plus tard et obtint à l'âge de huit ans le premier prix de théorie et le diplôme de la classe supérieure de l'AMQ. Poursuivant sa formation de pianiste avec Romain-Octave Pelletier, elle maîtrisa bientôt le répertoire courant, qu'elle présenta dès 1901 en de nombreux récitals au Canada et aux États-Unis. À cette époque, elle entreprit des études d'harmonie et de composition qu'elle termina auprès de J. Macaire à Paris, où elle étudia également l'art vocal avec Arthur Plamondon. Elle se produisit en concert à Paris, Bruxelles et New York avant son retour à Montréal vers 1920. Prof. de pédagogie, de piano et d'analyse au Cons. national de Montréal, elle enseigna aussi à l'Université de Montréal (1922-51) le piano, le chant et, à compter de 1930, l'analyse et la pédagogie. Parmi ses élèves figurent Gérard Caron et Hector Gratton. Avec sa soeur Jeanne, violoniste, et la violoncelliste Yvette Lamontagne, elle fonda en 1922 le Trio de Montréal. Parallèlement, elle publia à Montréal L'Art d'étudier le piano (1922), Recueil de modèles et de dictées musicales et Méthode de piano (2 vol.).
Albertine Morin-Labrecque a composé un « opéra chinois », Pao-chu, deux opéras-comiques dont Francine, présenté à Montréal en 1930, quatre ballets, le poème symphonique Le Matin et deux concertos pour deux pianos, en plus d'oeuvres diverses pour orchestre ou harmonie. Plusieurs oeuvres pour ensemble instrumental, piano à deux ou quatre mains, orgue, choeur, ou voix ont paru chez Archambault, Leduc, Le Parnasse musical et Zimmerman (Cincinnati). Les Éditions du Conservatoire (Cons. national) ont publié en 1931 sa Pantomime pour violon et piano. Elle est l'auteure de plusieurs monographies et courts essais sur des musiciens comme Bach, Beethoven, Chopin, Gounod, Liszt, Massenet, Mendelssohn, Mozart, Schubert, Schumann, Verdi et Wagner, publiés à Montréal dans les années 1940. En 1984, une place et une rue de Montréal furent nommées en son honneur. Un fonds d'archives est conservé à la Bibliothèque nationale du Canada.