Adalbert Augustin Robillard (source primaire) | l'Encyclopédie Canadienne

Project Mémoire

Adalbert Augustin Robillard (source primaire)

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Adalbert Augustin Robillard a servi dans l'Armée canadienne pendant la Deuxième Guerre mondiale.


Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.

Adalbert Robillard
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Certificat de Démobilisation d'Adalbert Robillard délivré par l'Armée canadienne le 27 mars 1946 à Toronto, Ontario.
Adalbert Robillard
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Adalbert Robillard (2<sup>ème</sup> à gauche) avec ses cousins, son frère et sa mère alors qu'il était en permission à Ramore, Ontario en 1944.
Adalbert Robillard
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Médailles de service d'Adalbert Robillard: Médaille de la Guerre 1939-1945 et Médaille canadienne du volontaire.
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Adalbert Robillard (à gauche) et son jeune frère, René, aussi dans l'armée, lors d'une permission chez leurs parents à Ramore, Ontario en 1944.
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Eux autres, ils étaient moins disciplinés, ils se levaient quand ils voulaient, ils étaient libres, eux autres, ils faisaient tous ce qu'ils voulaient. Je ne les blâme pas, après avoir été des années prisonniers.

Transcription

Quand tu changes d'habits, ton habit civil est retourné chez tes parents. Je me rappelle, ma mère m'avait écrit, parce que ça lui avait fait quelque chose de recevoir tout mon linge civil. Ils nous avaient donnés comme un sac, je ne savais pas quel genre de sac que c'était. Il fallait changer d’habit; mettre un habit militaire sur le dos et puis ton habit civil dans le sac là, puis les autres l’ont retourné chez moi, chez mes parents. J'étais avec mon frère – je pense qu’on partait cette fois-là. Nous étions à la station de chemin de fer. Et puis, mes parents sont là, on s’est laissés. Ce n'était pas des journées bien roses. Un peloton ou deux de plus à Terre Neuve, à Botwood […] ça, on montait la garde 24 heures par jour, ici et là. On regardait la mer au cas où vienne un sous-marin atterrir sur le bord de la côte. On a pris le bateau, je ne me rappelle pas du port de mer du bateau, mais il s'appelait [RMS] Aquitania ou quelque chose comme ça. On a traversé l'Atlantique. Je me rappelle, au milieu de l'Atlantique, ils nous avaient donné une petite lumière pour accrocher sur notre […] , et si on se faisait couler par des sous-marins ou de quelque manière : c’est pour sauver notre corps, parce qu’après cinq minutes dans cette eau froide là t’es mort. C'était en avril. Nous sommes arrivés en Angleterre à Aldershot – le même camp d'entraînement que mon père durant la Première Guerre [mondiale] a été. C'est resté dans ma mémoire, ça. Puis là on est allé à Brighton, une petite ville d'Angleterre, en Angleterre, c’est au bord de la mer, La Manche. C'est a peu près dans ce temps-là que la guerre a fini. Mon frère, il était en Hollande quand la guerre a fini. Plus tard, il m’a retrouvé en Angleterre. Mais moi, j'aurais aimé aller le voir, mais ce n'était pas permis, il n'y avait pas assez de bateaux pour ça, pour promener en Hollande. L’entraînement, c’est l’entraînement – parce que la guerre a fini, ils ne savaient pas quoi faire de nous. Il fallait qu’ils nous laissent occupés. De là on était en dépôt, il y a un an pour ça, pour le temps de revenir au Canada – ça a pris un an avant qu’on s’en vienne. J'ai fait plusieurs choses, je ne me rappelle plus exactement. Un studio, oui, m’a appelé, c'était encore le « blackout » et on avait été à un studio pour faire un film. Plusieurs de nous autres applaudissaient. Il pleuvait beaucoup, c’est connu en Angleterre comment ça trempe. Le « Canadian at War » si je ne me trompe pas, c’est le titre du film. Je ne l'ai jamais vu, ça a été une autre expérience que j'ai aimée. On était plusieurs de nous autres. C'était pour montrer aux gens qui iraient voir ce film-là les arrivées des soldats canadiens en Angleterre. Il fallait apporter quelque chose qui ne fait pas passer la pluie, ce n’était pas de la pluie naturelle, c’était l’eau qui descendait pour montrer comment il trempe des fois qu’on y était. Ça n’a duré qu'une journée, c’est juste une journée ça. On était payé pour ça. On nous a donnés de l'argent, je ne me rappelle pas le montant. Ce n'était pas grand chose. Oh, non, on avait toujours l’habit, c'était régimenté. Ce n'était pas un camp militaire, mais il fallait prendre les ordres. Le matin, il fallait se lever à une certaine heure, comme lorsque nous étions dans l'armée même, pour montrer encore que la discipline existait. On voyait des – nous n’étions pas loin d'une place où des soldats, des prisonniers de guerre [canadiens] arrivaient. Eux autres, ils étaient moins disciplinés, ils se levaient quand ils voulaient, ils étaient libres, eux autres, ils faisaient tous ce qu'ils voulaient. Je ne les blâme pas, après avoir été des années prisonniers. Ils n'ont pas été là très longtemps. Ils ont été dispersés, ici et là. S’il y avait eu un bateau de libre c'est certain qu'ils revenaient au Canada les premiers, eux autres.