Al Leslie (source primaire) | l'Encyclopédie Canadienne

Project Mémoire

Al Leslie (source primaire)

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Al Leslie était un civil pendant la Deuxième Guerre mondiale. Veuillez lire et écouter le témoignage d'Al Leslie en bas.

Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.


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Al Leslie à Bridgewater, Nouvelle-Écosse, septembre 2011.
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Et on était dans nos classes et quelqu’un avait regardé par la fenêtre et avait vu le ciel rempli de parachutistes.

Transcription

On avait deux compagnies canadiennes aux alentours de notre village pendant la guerre. L’une était la Numéro 11, l’autre était la Numéro 6, compagnie du Corps forestier canadien. Ils étaient là pour couper le bois et le traiter entièrement pour l’effort de guerre et les deux grands camps. Et on avait l’habitude d’aller dans les camps pratiquement tous les soirs de la semaine pour voir des films et des spectacles et des concerts. Et bien sûr, on a découvert le coca-cola et les cacahouètes et des trucs comme ça, étant élevé en Écosse on n’avait jamais vu ça nous les jeunes. Et on les regardait jouer au softball et on a vraiment passé de bons moments avec les soldats canadiens, ils étaient très, très accueillants et c’était vraiment formidable tout le temps avec eux pendant la guerre. L’autre information se rapporte aux différentes personnes qu’on avait dans le coin, en uniforme. On avait un dépôt de munitions à Loch Garten (Écosse) et c’était les Red Caps (police militaire royale) qui s’en occupaient et ils faisaient partie de la force britannique et en dessous de nos courts de tennis, on avait une sorte de Corps des transmissions avec quatre baraquements de type Quonset et il s’agissait aussi des forces britanniques. Et on avait des guérites avec des sentinelles à chaque extrémité du village, pour entrer et sortir de la ville. Il fallait qu’on se promène en permanence avec notre pièce d’identité et notre masque à gaz quand on allait à l’école et on faisait beaucoup d’exercices d’entraînement avec les masques à gaz pendant les heures d’écoles. Et c’était un peu effrayant parfois mais en gros, tout le monde s’entendait bien. Et on avait aussi une compagnie de bûcherons terre-neuviens. Ils étaient là eux aussi pour faire la coupe dans les bois. Et dans une section de notre, à environ une douzaine de kilomètres de mon village, on avait des commandos norvégiens à l’entraînement à Loch Morlich (Écosse), et ils étaient en garnison à Glen More (Écosse), qui se trouve à quelques kilomètres à peine de notre village. Pendant toute la guerre on a eu évidemment beaucoup de soldats différents qui passaient par notre village et on avait un régiment indien là, ils étaient en ville avec leurs mules et tout l’attirail qui va avec leur régiment. C’était vraiment passionnant de les voir tous camper dans leurs tentes et s’occuper de leurs animaux et tout le reste. On a aussi eu deux, je crois qu’il y a eu trois accidents d’avions allemands pendant la guerre, des appareils près de notre village. Ils avaient atterri en catastrophe sur le chemin du retour en Allemagne ou quelque soit l’endroit d’où ils venaient. Et le jour dont on se souvient avec précision c’est alors qu’on était assis dans la classe, et il se trouvait que notre école était à un kilomètre et demi du village. Et on était dans nos classes et quelqu’un avait regardé par la fenêtre et avait vu le ciel rempli de parachutistes, et à ce moment-là on ne savait pas si c’était nos parachutistes ou des allemands, alors finalement, ils nous ont laissé rentrer chez nous, parce que tout le monde avait très peur et on ne savait pas ce qui se passait. Mais quand on est arrivé chez nous, on s’est retrouvés nez à nez avec un groupe de Red Devil de la division aéroportée britannique (1ère brigade de parachutistes) et on était vraiment très contents de les voir eux et personne d’autre. Bon, tout le monde grandissait très vite pendant la guerre. C’était un moment pour l’apprentissage mais vous grandissiez, vous gagniez en maturité très rapidement, avec tous ce qui se passait et tout le reste. C’était une époque où ça allait très vite.