Project Mémoire

Alan Edgar "Blacky" Blackwell (source primaire)

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Alan Edgar "Blacky" Blackwell a servi dans l'armée pendant la guerre du Vietnam. Lisez et écoutez le témoignage d'Alan Edgar Blacky Blackwell ci-dessous.

Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.

Alan Blackwell
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Alan au sommet du Mont La Difensa, Italie, 1943.
Alan Blackwell
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Médaille étoile de bronze d'Alan Blackwell.
Alan Blackwell
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Alan Blackwell (à gauche) et son ami Charles Van Tine (à droite) à Londres, Angleterre, 1945.
Alan Blackwell
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Membres du Service spécial de la Première Force pendant quelques jours de repos (Alan est à gauche), en Italie, 1943.
Alan Blackwell
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Certificat de remise de la Médaille étoile de bronze des Etats-Unis, en mars 2007.
Alan Blackwell
« Je n’ai pas eu la moindre égratignure, ce qui est incroyable car cette bombe projetait une foule de shrapnels. Pas une égratignure, seulement des ecchymoses quand j’ai été renversé par l’explosion. Un autre de mes coups de chance... »

Transcription

Je me suis engagé quand j’avais 18 ans à Vanderhoof en Colombie Britannique. C’est là où je travaillais à l’époque et tous mes amis étaient partis à l’armée, alors j’ai décidé de les rejoindre. Après m’être enrôlé à Vanderhoof, j’ai été envoyé à Vernon (Colombie Britannique) et là-bas j’ai fait mes classes, à Vernon. Et ensuite j’ai continué de là à Nanaimo (Colombie Britannique), où j’ai passé un hiver, à Nanaimo en attendant d’aller à l’école des métiers. Et j’ai eu un hiver affreux à Nanaimo. Il faisait humide et froid, et je n’étais pas habitué à ça parce qu’il fait sec ici. Ensuite je suis retourné à Vancouver. J’ai passé un trimestre là-bas à l’école des métiers en électricité et puis j’ai été envoyé à Hamilton en Ontario, où j’ai fini mon temps à l’école des métiers en électricité et quand j’ai eu mon diplôme de l’école des métiers, ils ont demandé des volontaires pour aller dans la Première Force de Service spécial. Et alors je me suis engagé et il y avait un test très strict, je peux vous le dire. Mais en tout cas, j’ai été accepté et je suis allé à Helena dans le Montana, c’est là où on a suivi notre entrainement. Et c’est là-bas qu’on a suivi tous les entraînements pour les Forces spéciales. On est resté en formation là-bas pendant à peu près un an. Bon, ensuite on a été envoyés à, bon, à l’origine on devait aller en Norvège, mais on a découvert qu’il y avait des espions à proximité dont on ne rendait pas compte alors ils ont annulé ça et je suppose, si j’en crois les livres et les histoires que j’ai lues, qu’ils ont même pensé à dissoudre la force, mais ensuite ils ont décidé de nous envoyer dans les îles Aléoutiennes. Et donc on est allés de Helena dans le Montana jusqu’à Norfolk en Virginie, où on a suivi un paquet d’entraînement. Et puis on est allés à San Francisco et puis les îles Aléoutiennes. Et pendant près d’un mois on est restés là-bas et on s’est entraînés sur Amchitka et puis il y avait trois régiments dans notre force et le premier régiment a débarqué sur Kiska dans des bateaux en caoutchouc et le second régiment, qui est celui dans lequel j’étais, on a pris place dans des avions sur Amchitka en attendant de sauter en parachute. Mais quoiqu’il en soit, quand le premier régiment a débarqué, ils ont découvert que les japonais s’étaient esquivés dans le brouillard et qu’il y avait seulement quelques pièges et autres trucs qu’ils avaient laissés sur l’île. Mais une chose qu’ils ont trouvé, une chance pour nous, c’est que la plage sur laquelle on était censés sauter devait être en gravier. Et il s’est trouvé que c’était des gros rochers. Donc si notre régiment avait dû sauter là, il y aurait sans doute eu des jambes cassées et des dos et ainsi de suite. Mais en tout cas, par chance, on n’a pas eu à faire ça. Et puis on est restés sur Amichtka pendant quelques temps et ils ont décidé de ce qu’ils allaient faire de nous. Et puis ils nous on renvoyés à Helena dans le Montana et ensuite à Norfolk en Virginie, et puis on est allés à Casablanca (Maroc), on a traversé l’Afrique du Nord en train, où ils ont déchargé la jeep et hors du wagon, mis un peu de paille dans le fond et nous ont mis dessus et avec nos sacs de couchage. Et puis on est allés de là à Oran (Algérie) et à ce moment-là, ça faisait plusieurs jours, on sentait le fauve. Et ça a été le début de l’expérience des combats pour nous parce qu’on est allés d’Oran en Italie et là on a commencé le véritable combat. J’ai passé la majeure partie du temps en Italie. On s’est battu tout en remontant à travers l’Italie et ensuite on a été dans l’invasion du sud de la France, et puis en décembre 1944, ils ont décidé qu’ils n’avaient plus besoin de forces d’avant-garde, alors ils ont dissolu la Première Force de Service spécial et on m’a renvoyé en Angleterre comme instructeur. Et je suis resté de décembre à août en Angleterre. On était, Monte La Difensa (Italie) a été notre première bataille et ça a été probablement la plus difficile. On a perdu beaucoup d’hommes, mais on a grimpé sur la montagne dans le noir et le Génie avait mis des cordes et des trucs à l’avance. Et on a campé au pied de la montagne et puis après la tombée de la nuit, on a grimpé à l’aide de ces cordes et de ces choses dans le noir avec tout notre matériel, et quand il a fait jour le matin, on était au sommet de la montagne, derrière les allemands. Ensuite ça a commencé à péter, et on a fait un combat de tous les diables, perdu beaucoup d’hommes, mais en l’espace de cinq heures, on a eu la montagne. Ça a été un combat acharné. J’ai perdu quelques uns de mes meilleurs amis là-bas. Ça m’a vraiment réveillé, je peux vous le dire, de cette vie tranquille que j’avais ici dans mon ranch et aller dans une zone de guerre comme l’Italie et je veux dire, c’était presque incroyable que vous puissiez passer au travers. Mais je suppose que j’étais un de ces chanceux parce que c’est pas passé loin plus d’une fois et je suis toujours passé au travers, bon, j’ai eu une jambe bousillée, mais à part ça, j’en suis sorti plutôt en pleine forme. Je vais vous dire, quand j’ai été appelé, j’étais instructeur en Angleterre, et ils ont appelés 17 personnes pour repartir au Canada à bord du Liberator. Alors j’ai eu de la chance, d’être un de ceux qui ont été appelés et je vais vous dire, c’était incroyable que j’aie entendu mon nom parce que j’étais tout prêt à partir pour l’Allemagne, une armée d’occupation. Et quand je suis arrivé au Canada, je vous dis, c’était bon de sentir le sol canadien sous mes pieds. Un de mes compagnons, qui était mexicain, il s’appelait Raymond Elizondo, et lui et moi on essayait de traverser un champ de mines et j’ai posé le pied sur ce qu’ils appellent une « Bouncing Betty » (une mine S). Elles étaient à peu près de la taille d’un pot de confiture et elles faisaient un bond d’un mètre vingt de hauteur et après elles explosaient et elles étaient remplies de billes de roulement et de trucs. Alors, vous savez, vous êtes à deux doigts de mourir si vous marchez sur l’une d’elles. Bon, j’ai posé le pied sur une et ça n’est pas parti, alors c’est une des expériences pour lesquelles je suis reconnaissant. Un autre de mes amis, il s’appelait Leroy Napp, et lui et moi, on avançait tout simplement pendant la marche sur Rome. Et il était à six, sept mètres de moi. Et un mortier a atterri juste entre lui et moi, il a été tué sur le coup et j’ai sauté en l’air, mais je n’ai pas eu la moindre égratignure, ce qui est incroyable parce que les éclats provenant de cette bombe volaient dans tous les sens et je n’ai pas eu la moindre égratignure, à part des bleus et être renversé par l’explosion. Un autre de ces moments de chance.