Albert Haywood a servi dans l’armée pendant la Deuxième Guerre mondiale. Voici son témoignage.
Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.
Transcription
Je m’appelle Albert Edward Austin Haywood. J’ai servi de 1939 à 1945. J’ai passé deux ans en Angleterre et un an sur le continent. Cinq ans et demi de service au total. Sur la côte anglaise, lorsque les bombes volantes sont arrivées, la situation a commencé à dégénérer. Ils nous attaquaient avant que nous ne nous en rendions compte. On pouvait toujours détecter les avions plus tôt. Mais les bombes n’étaient pas détectées assez tôt et, bien souvent, elles nous tombaient dessus sans que nous nous en rendions compte. Au début de la campagne, nous avons passé environ deux jours sur la Manche, à bord d’un bateau dans l’attente de débarquer en France. Après le débarquement, la voie était libre et nous avons commencé à avancer. J’ai eu beaucoup de chance, je n’ai pas subi une seule égratignure. C’était plus une question de nerfs qu’autre chose. Il fallait être toujours vigilant. On ne savait jamais quand on pouvait se retrouver dans le feu de l’action. Avec la réduction des avions ennemis, nous avons converti les canons pour les combats terrestres et les avons utilisés dans des rôles d’infanterie. Parfois, nos canons servaient de repères la nuit, pour que l’infanterie puisse avancer. Nous utilisions des obus incendiaires. C’est en France, à Caen, que j’ai été introduit à la guerre. Nous avons été bombardés par nos propres avions. Nous avons perdu 39 hommes dès le départ. C’est mentionné dans la citation que j’ai en ma possession. J’ai essayé de sauver quelques hommes, de les sortir et de leur donner les premiers soins jusqu’à l’arrivée des secours. C’est le genre de chose qui se produit lorsque tout va trop vite dans un environnement compact. Ils nous ont pris un peu au dépourvu. Bien sûr, ils ont lâché leurs bombes avant d’atteindre leur cible et ont touché la troupe C. Nous avons perdu 39 hommes dans ce conflit qui n’en était pas un. Je suis rentré tôt par rapport à d’autres. Grâce à mon ancienneté, j’avais accumulé assez de points pour retourner à la maison. J’ai pris ma retraite en 1945 bien qu’on m’ait donné l’occasion de continuer, mais ma femme, à l’époque, trouvait que j’en avais fait assez. J’ai été séparé de ma femme pendant trois ans pendant la guerre, voyez-vous. Je me suis marié puis j’ai eu une petite fille et j’ai été instructeur au Canada pendant deux ans et demi avant de partir à l’étranger. J’ai eu beaucoup plus de chance que d’autres, même si mes nerfs ont passablement écopé. Mais je suis content d’avoir eu cette chance.