Albert Henry Minnings a servi dans le Regina Rifle Regiment durant la Deuxième Guerre mondiale. Lisez et écoutez le témoignage d’Albert Henry Minnings ci-dessous.
Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.
Transcription
Si quelqu’un affirmait qu’il n’avait pas peur, je dirais qu’il ment. Nous avions bel et bien peur. Nous ne savions pas dans quoi nous nous embarquions. Mais nous [le Regina Rifle Regiment] pouvions voir, à l’approche de la plage, nous pouvions voir les coups de feu, mais nous ne pouvions pas voir les mines, et pourtant, elles étaient bien là. La plage était fortement barricadée avec des fils de fer barbelé. Grâce au renseignement, nous savions que beaucoup de fils de fer barbelé avaient été installés le long de la plage. C’est pourquoi chaque peloton avait reçu deux ou trois ensembles de coupe-fils. Il nous fallait les couper pour avancer. Lorsque nous sommes débarqués, nous avions de l’eau jusqu’ici environ [indique la hauteur de la poitrine] parce que quand la coque de la péniche de débarquement touche le fond de l’eau, la péniche s’immobilise. C’est à ce moment que la paroi avant est ouverte et qu’il faut se jeter à l’eau. Une fois dans l’eau, il fallait maintenir la carabine hors de l’eau. Le carabinier qui manipulait la mitrailleuse Bren [mitrailleuse légère] a été blessé. J’ai tout simplement laissé tomber ma carabine pour récupérer la Bren, parce que ces mitrailleuses offrent une grande puissance de feu. Nous avons réussi à traverser la plage, faire notre chemin à travers les fils pour enfin sortir de la plage et nous retrouver dans une grande ravine. On entendait les nombreux tirs au-dessus de nos têtes. Nous étions au fonds de cette ravine. Nous avons réussi à nous faufiler jusque derrière certains pillboxes [bunkers allemands] et à les neutraliser parce que la plupart de leurs canons faisaient face à la mer. Si je me souviens bien, sur une compagnie de 109, je pense, entre 10 h et 10 h 30, ils nous avaient tous rassemblés et dénombrés. À ce moment, nous avions franchi la plage et pris notre position. Il restait 32 membres de la compagnie, et quelqu’un a dit que 29 ou 30 avaient été tués, et que les autres avaient été blessés et renvoyés au navire.