Albert McGrath a fait partie du service des remorqueurs de sauvetage de Sa Majesté pendant la Deuxième Guerre mondiale. Lisez et écoutez le témoignage d'Albert McGrath ci-dessous.
Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.
Transcription
Et j’avais un frère aîné dans la marine, la marine royale, alors j’ai dit que j’allais m’engager dans le service des remorqueurs de sauvetage. Sur les remorqueurs de sauvetage, c’était comme avec les convois et généralement ils montaient l’arrière derrière le convoi. Et si le bateau se faisait ralentir ou avait quelque chose de travers ou était endommagé, vous pouviez remonter et vous accrocher à lui aussi vite possible. Moins on attendait, évidemment, mieux c’était. On lançait juste le câble de remorque s’il y avait des gens à bord, et ils prenaient la ligne d’attrape, et y accrochaient notre câble de remorque ; et ils s’attachaient de cette manière, et puis on remorquait le bateau.
Maintenant, si le bateau était vide, ce qui était très souvent le cas, il avait été abandonné, mais s’il se maintenait à flot, un des nôtres ou deux, ou trois membres de notre équipage étaient envoyés à bord ; et puis on fixait le câble de remorque, et ainsi de suite. Alors on restait à bord ensuite, ceux qui étaient remorqués, généralement deux ou trois hommes, à moins qu’on doive s’arrêter pour, le déjeuner. Et puis le bateau renvoyait le canot de sauvetage avec deux ou trois personnes qui prenaient la relève, et on retournait à bord, vous comprenez.
Le golfe de Gènes dans la Méditerranée. On arrivait de Livourne, en Italie, de là jusqu’à Gènes, en chemin pour, pour remorquer un bateau. Ils disent que c’était une mine ennemie, mais Dieu sait qui a largué cette mine à cet endroit. On traversait ce qu’on nous avait dit être une zone déminée où les dragueurs de mines étaient passés, avaient enlevé toutes les mines qui étaient censées se trouver là. Mais c’en est une qu’ils n’avaient pas eu, je suppose.
Quand l’Athlete a coulé, j’étais en cale et je me suis fait aspirer vers le haut, et ma tête a heurté le dessous, le dessus. Je suis retombé. Je me suis fait mal à la tête et au dos ; et la jambe gauche, voyez, disparue. J’ai descendu mes mains et pour sûr, elle était là. Je pouvais la sentir avec mes mains, mais la jambe était insensible. Je ne sentais pas mes mains, mais mes mains pouvaient sentir la jambe, alors je savais que la jambe était là. Mais c’est drôle, j’ai remonté la passerelle, l’escalier qui remontait sur le pont, et je suis arrivé dessus et j’ai trouvé que c’était drôle. J’ai regardé en bas, ma jambe, plusieurs fois, et je pensais, c’est drôle, la jambe est absente, et c’est là, vous savez. C’était l’impression la plus étrange qui soit.
Mais après le danger c’était le bateau qui coulait rapidement, alors tous les membres d’équipage ont abandonné de toute façon. On ne nous a pas donné l’ordre d’abandonner le bateau parce que le capitaine lui-même a été emporté par l’explosion. Il y avait sans doute des problèmes de moteur quand elle est remontée... Et le bateau s’enfonçait très vite ; Et alors je suis allé là où j’imaginais que c’était le mieux et qu’il y aurait moins de distance à parcourir à la nage, pour s’éloigner de la vague qui arrivait dans le bateau. Et je suis allé à l’endroit où je pouvais voir où la vague allait s’engouffrer dans le bateau, remplissant la cale, vous savez ; et je me suis éloigné de ça autant que j’ai pu. Je ne voulais pas rester là trop longtemps parce qu’aurais pu me faire coincer. Alors j’ai avancé jusqu’à un endroit aussi loin que j’ai pu à tribord parce qu’il prenait l’eau à bâbord. Et j’ai sauté là aussi loin que j’ai pu ; et j’ai nagé aussi vite que j’ai pu pour sortir de l’aspiration tout autour du bateau. Et je m’en suis bien sorti, mais c’est le seul moment où j’ai été un peu inquiet d’avoir survécu à la mine, mais de me faire aspirer par lui.
Quand je suis monté à bord, je ne pouvais même pas marcher. Je pensais que je n’allais pas y arriver. Mais alors ils m’ont descendu dans la cabine en bas et je me suis allongé là. Je n’étais pas capable de descendre tout seul.