Project Mémoire

Alfred Cassidy (source primaire)

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Alfred Cassidy a été mécanicien de radio-repérage dans la Royal Air Force pendant la Deuxième Guerre mondiale. Voici son témoignage.

Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.

Alfred Cassidy
Alfred Cassidy
Membres de l'unité de radar d'Alfred célébrant la fin de la guerre en 1945.
Alfred Cassidy
Alfred Cassidy
Alfred Cassidy
Drapeau Nazi qu'Alfred a récupéré pendant qu'il était en Allemagne vers la fin de la guerre.
Alfred Cassidy
Alfred Cassidy
Alfred Cassidy
Camarades d'Alfred Cassidy, opérateurs de radar, posant pour une photo en Angleterre, en 1942.
Alfred Cassidy
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Alfred Cassidy
Station radar d?Alfred en Angleterre pendant la guerre.
Alfred Cassidy
Alfred Cassidy
Alfred Cassidy
Eclat d'obus provenant d'un anti-aircraft qu'Alfred a récupéré lors d'un raid à Londres pendant la guerre.
Alfred Cassidy

Transcription

J’ai été envoyé à Yatesbury [Angleterre], le principal centre d’instruction radar de la RAF [Royal Air Force] au Royaume-Uni. J’ai suivi un cours sur le radar oboe, puis je suis passé à une unité radar mobile. Nous sommes ensuite allés en France. Nous sommes d’abord allés à Mons [Belgique], puis à [La Roche, dans] les Ardennes, pour nous préparer aux déploiements; nous étions tout juste prêts lorsque nous avons reçu l’ordre de déplacer notre unité vers un endroit appelé Mutzig [France], à quelques kilomètres de Strasbourg, dans les Vosges. Moins de deux semaines plus tard, la bataille des Ardennes a eu lieu et la station radar dans les Ardennes se trouvait en plein dans cette zone, non loin de Bastogne, lieu de la célèbre bataille de l’armée états-unienne.

Nous étions fin prêts pour le déploiement à Mutzig et c’est là qu’on contrôlait les avions du Bomber Command de la RAF au-dessus de l’Allemagne. Des dégâts, il y en a eu!

Le radar oboe était utilisé par la Pathfinder Force pour le bombardement sans visibilité, avec les bombardiers Mosquito, une force spéciale développée par la RAF. Ils pouvaient voler haut et vite. Comme il n’y avait plus de système de navigation fonctionnel en Allemagne, il fallait trouver un moyen de s’orienter : comme on peut facilement l’imaginer, de nuit, sans repères, c’était très difficile de voir le sol en contrebas. C’est pourquoi le radar oboe a été créé. Mon travail, en tant que mécanicien de radio-repérage, consistait à effectuer tous les réglages nécessaires à l’émission des signaux.

Nous envoyions le signal à un transpondeur à bord de l’avion. Nous pouvions ainsi calculer la distance par le temps nécessaire pour que le signal nous revienne. C’était un système très complexe, mais intéressant. Sur le plan strictement opérationnel, nous n’étions pas à la pointe de la force de bombardement, mais nous installions l’équipement et nous nous assurions qu’il était bien réglé pour les opérations nocturnes.

Une nuit typique dans les remorques, c’était avoir les radars en face de soi et les signaux qui vont et viennent et appuyer sur un bouton, un peu comme un jeu vidéo primitif. Après le raid, à la fin de notre quart le matin, nous ignorions qu’une autre ville avait été détruite pendant la nuit. Nous n’étions pas là, mais j’ai vu des photos et j’ai entendu des récits d’équipages aériens qui avaient survolé la ville et l’avaient vue entièrement détruite. Nos cibles n’étaient pas habituellement des gares, mais c’est arrivé.

En revanche, j’ai réfléchi depuis la guerre à ce que nous avons accompli. Nous avions un travail très technique, mais stimulant. Mais, il y a quelques années, j’ai entendu parler de l’anniversaire du bombardement de Dresde [Allemagne] et j’ai été vraiment ébranlé d’apprendre que 32 000 personnes avaient péri cette nuit-là. Ce que nous faisions et les résultats qui ont suivi ont été terribles, c’étaient des actes barbares. Détruire les villes, les femmes et les enfants.