Alfred James Warford (source primaire) | l'Encyclopédie Canadienne

Project Mémoire

Alfred James Warford (source primaire)

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Alfred James Warford a servi dans la 6e compagnie de munitions de la 6e division du Corps royal de l'intendance de l'Armée canadienne pendant la Deuxième Guerre mondiale. Lisez et écoutez le témoignage d'Alfred Warford ci-dessous.

Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.

A. James Warford
A. James Warford
Jim Warford en permission, revenant du camp Valcartier, Québec, avec ses parents à Hamilton, Ontario.
A. James Warford
A. James Warford
A. James Warford
Jim Warford en entrainant de base, à Newmarket, Ontario, 1941.
A. James Warford
A. James Warford
A. James Warford
Alfred Warford avec sa famille.
A. James Warford
A. James Warford
A. James Warford
Article de journal: Jim Warford, 20 ans, présenté au Col. Pineault, avec les coupes et les prix qu'il a gagné.
A. James Warford
A. James Warford
A. James Warford
Jim Warford avec deux des camarades qui se sont inquiétés pour lui quand il était dans le quartier des dépôts (Quarter Master Stores), en Angleterre.
A. James Warford
Je voudrais clairement donner aux jeunes l’impression que la guerre ce n’est pas drôle, que c’est l’enfer.

Transcription

Je m’appelle Alfred James Warford mais on m’appelle James. On a quitté le camp Valcartier en 1942 et on est allé à Vancouver. La division dans laquelle je me suis engagé c’était la 6th Division Ammunition Company de la RCASC. Quand on est arrivés là-bas, on a découvert que la 6ème division ne partait pas outre-mer. Mais on nous autorisait à nous porter volontaires pour aller là-bas comme renforts. Alors à ce moment-là, j’étais sergent et j’ai laissé tomber un galon et c’est comme caporal j’ai suis parti outre-mer. J’ai fait la traversée sur l’ [SS] Empress of Scotland, qui était l’Empress of Japan avant la guerre. On l’a rebaptisé Empress of Scotland et on a fait la traversée, sans escorte. C’était en janvier et la mer était complètement démontée. De là, on nous a mis sur un train et on est descendus en Angleterre. On était à Hythe, qui se trouve sur la côte anglaise, et on pouvait voir la France par temps clair, on pouvait voir de l’autre côté de la Manche. Chaque nuit, les bateau partaient à l’entraînement et un matin, ils ne sont pas rentrés. Et c’était le début de l’invasion. On est partis deux jours après le jour J, parce qu’on ne pouvait pas y aller et mettre en place un dépôt de munitions avant que la tête de pont soit établie. Quand on a débarqué à Juno Beach, ils étaient encore en train de pilonner la plage parce que s’ils pouvaient empêcher le ravitaillement, alors ils empêchaient l’armée de pouvoir avancer. Alors ça a été ma première expérience. Ils ont commencé à la bombarder pendant qu’on déchargeait et j’étais dans le trou d’obus et je vous jure que mes empreintes digitales seraient encore dans ce trou d’obus. C’était une expérience impressionnante. La façon dont on a amené les camions jusque-là, ils arrivaient par bateau et on les chargeaient sur des barges de débarquement. On devait faire avancer les camions dans l’eau et pour faire ça, parce que les barges ne pouvaient pas venir assez près, pour faire ça, on devait avoir le pot d’échappement qui passait à travers le toit du camion. La première grande bataille à laquelle on a pris part c’était celle de Caen, C-A-E-N en France. Et la suivante c’était à Falaise Gap, F-A-L-A-I-S-E, Falaise Gap en France. Et celle là c’était celle où ils avaient encerclés les allemands et on déversait tout ce qu’on avait sur eux. Et on rapportait sans arrêt en camion des munitions sur les lignes de front et les gars étaient tellement fatigués, on nous avait donné ce qu’on nous avait dit une coupure de huit heures. On, les gars se reposaient depuis une heure ou une heure et demie quand on a reçu l’appel comme quoi ils avaient besoin de plus de munitions et on a dû les faire lever et mettre le convoi en route, monter là-haut, jusqu’au front à Falaise. Bon, on était dans le convoi et très régulièrement on devait s’arrêter. Et les gars, on devait littéralement marcher le long, frapper à toutes les portes des camions pour les réveiller. Ils s’endormaient au volant et celle-là reste gravée dans ma mémoire. On était en Allemagne et à ce moment-là, comme je dis, on était une compagnie composite, alors on transportait du carburant à ce moment-là. Et on nous avait donné les coordonnées géographiques de là où on devait aller. Donc on nous a passé le mot de partir immédiatement et on est monté en suivant les coordonnées. Et cette nuit-là, on a entendu des tirs d’armes légères et des tirs d’obus. On a pensé, c’est vraiment tout près. Le lendemain matin, l’infanterie arrive. Ils avaient fait une erreur, ils nous avaient envoyés là trop tôt. Alors imaginez ce qui se serait passé s’ils étaient arrivés là et qu’ils aient pu faire exploser le dépôt de carburant. Ca aurait complètement immobilisé les, toutes les divisions blindées et ainsi de suite. Alors il y a bien des erreurs qui sont faites. On nous avaient fait partir d’Allemagne et envoyés en Hollande à un endroit appelé Hertogenbosch. Ne me demandez pas de vous l’épeler celle-ci. Je ne peux pas l’épeler. Mais on nous avait envoyés à Hertigenbosch et c’est là qu’on a appris que la guerre était terminée. Je voudrais clairement donner aux jeunes l’impression que la guerre ce n’est pas drôle, que c’est l’enfer. Ce que vous voyez à la télévision quelquefois ne la présente pas d’une manière correcte.