Alicia Chambers a servi dans l’Aviation royale canadienne pendant la Deuxième Guerre mondiale. Voici son témoignage.
Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.
Transcription
Je m’appelle Alicia Chambers. Dans l’Aviation royale, j’ai adopté le nom de Kenny. Quand je me suis enrôlée, je portais en effet le nom Kent. Je suis de New Dayton, Alberta. Je me suis enrôlée à Calgary, où je m’étais rendue pour faire l’école normale et devenir institutrice. À l’époque, les nouveaux enseignants étaient envoyés dans les zones rurales et parfois à des endroits peu attrayants, comme une colonie huttérite. Je voulais éviter ce genre de situation et donc après avoir lu dans le journal que le Service féminin de l’ARC engageait des femmes comme photographes, ce qui nécessitait une instruction préalable de trois mois, je me suis enrôlée en septembre 1943. Lorsque nous sommes arrivées de Manning, nous devions être trois cents dans l’escadron. Comme nous étions nombreuses à vouloir faire de la photographie, on nous a envoyées à Dauphin, Manitoba, pour ce qu’on appelait un « stage d’initiation ». Nous sommes restées là d’octobre à mars. En mars, des places se sont libérées à l’école de photographie, qui se trouvait également à Rockcliffe, et nous avons donc suivi le cours de photographie. Nous avons choisi d’aller à Summerside, Île-du-Prince-Édouard. Nous avons été postées là-bas quatorze mois. Summerside était une école de reconnaissance au sol qui envoyait des équipages aériens. Nous avons plus ou moins contribué à l’instruction. Nous envoyions les participants munis d’appareils de photographie aérienne, et ils étaient censés choisir littéralement des endroits qu’ils seraient capables de reconnaître depuis le ciel quand ils seraient déployés. Nous leur donnions l’appareil et nous leur indiquions les différents repères à photographier. Nous récupérions le film dans le hangar, nous le développions, nous l’apportions à l’instructeur du cours et ce dernier évaluait l’aptitude des participants à repérer les endroits qui, en théorie, devaient être bombardés plus tard.