Project Mémoire

Andrew Cox (source primaire)

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Andrew Cox a servi dans la Royal Air Force pendant la Deuxième Guerre mondiale. Lisez et écoutez le témoignage d'Andrew Cox ci-dessous.

Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.

Andrew Cox
Andrew Cox
Andrew Cox avec son équipement de vol à Evanton, Écosse, 1938.
Andrew Cox
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Andrew Cox (agenouillé à l'extrèmité droite) et la classe 1937 de l'entrainement initial d'aviation 7B9. Seulement deux aviateurs de ce groupe survivrony à la guerre.
Andrew Cox
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Andrew Cox (second à gauche au dernier rang) et d'autres prisonniers de guerre du Stalag Luft I, Allemagne, 1945.
Andrew Cox
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Andrew et Irène Cox le jour de leur mariage, le 20 juillet 1940.
Andrew Cox
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Andrew Cox le jour du souvenir, en 1994.
Andrew Cox

Transcription

Andrew Cox. Je me suis enrôlé dans la Royal Air Force, en Angleterre, en 1936. J'avais seize ans à l'époque. Mon poste à bord de l'avion était celui d'opérateur radio/mitrailleur de bord. J'ai réussi à effectuer quarante-quatre missions de combat. J'ai reçu la Croix du service distingué dans l’Aviation après trente voyages. Le 9 avril 1940, sept Hampden de notre escadron ont été affectés à un raid de bombardement sur les navires ennemis dans le port de Bergen, en Norvège. Nous nous sommes rassemblés en formation en V au-dessus de notre aérodrome, avec le commandant d’aviation Cooper dans l'avion leader. Après presque quatre heures de vol à basse altitude, ce fut un soulagement d'ouvrir la formation et de commencer à monter à 10 000 pieds, altitude à laquelle nous avons traversé la côte au sud de Bergen. Il était huit heures du soir et il faisait encore jour. Un croiseur léger allemand se trouvait dans la zone portuaire, entouré de plusieurs petits navires d'escorte. Nous n'avons pas rencontré d'opposition en remontant la côte de Bergen. Mais une fois que nous sommes arrivés directement au-dessus, nous nous sommes heurtés à un barrage antiaérien incroyablement intense, que nous appelons « flack », tiré du mot allemand signifiant « feu antiaérien ». Le flack était principalement composée de deux types d'obus: de puissants obus explosifs et un type plus petit connu sous le nom d’« oignons enflammés ». Jusqu'à six obus nous sont parvenus, serrés les uns contre les autres. Ils émettaient une lueur lumineuse brillante de différentes couleurs, principalement le rouge, le vert et le jaune. Il était facile de les éviter, car ils étaient visibles dès qu'ils quittaient un canon et pouvaient être suivis jusqu'à l'avion. Cependant, s’ils venaient à toucher une partie saillante de l'avion, le résultat était incontestablement une destruction totale. Une longue chaîne d'obus attachés ensemble s’enroulait autour du fuselage comme l'extrémité d'un fouet autour d'un bâton, et les six obus explosaient en même temps. Tous les canons au-dessous semblaient ouvrir le feu en même temps. Parfois, le bruit sourd des obus éclatés couvrait le bruit des moteurs et l'on pouvait entendre des éclats d'obus claquer sur le fuselage. Il était impossible de maintenir une formation dans ces circonstances, et le commandant d’aviation Cooper donna l’ordre d’abandonner la formation et se mit à l’arrière de la ligne. Tous les autres pilotes utilisaient toutes les manœuvres possibles pour échapper aux explosions des obus lourds. Nous étions tous à des niveaux différents. Cela réduisait l'intensité des tirs antiaériens, car les mitrailleurs devaient modifier leur portée pour chaque avion. Chaque Hampden a effectué un bombardement sur le croiseur, mais nous avons été déviés de notre trajectoire par l'explosion d'un obus et avons dû choisir une cible alignée sur notre nouveau cap: un navire de transport de troupes tiré vers le quai par un remorqueur. Le remorqueur a été touché de plein fouet par l'une de nos bombes de 500 livres. Nous avons supposé que le remorqueur allait couler, mais n'avons pas attendu pour le savoir. Le lieutenant d'aviation French, un pilote australien, et le sous-lieutenant d'aviation Malloy, un Néo-Zélandais qui servait de navigateur au lieutenant French, volaient juste derrière notre avion et ils ont réussi à placer une bombe dans la cheminée du croiseur, qui a explosé quelques secondes plus tard. Nous nous sommes finalement regroupés en formation en V et avons pris le chemin du retour alors que la nuit approchait. L'obscurité nous protégeait des avions de chasse allemands qui, à ce moment-là, auraient été pleinement alertés. Le raid a été un succès remarquable. Aucun avion n'a été perdu, bien que certains aient été légèrement endommagés par des éclats d’obus. Le lendemain, un avion du Coastal Command en mission de reconnaissance photographique confirma qu'un croiseur avait coulé, laissant une partie de sa superstructure dépasser de l'eau. Pour cet épisode, French a été décoré de la Croix du service distingué dans l’Aviation. Mon avion a été abattu, bien sûr, au-dessus de Hambourg le 8 septembre 1940 et j'ai passé quatre ans et huit mois comme prisonnier de guerre. Lorsque mon avion a été abattu, je pesais 143 livres. Lorsque j'ai été libéré, mon poids était tombé à un peu moins de 80 livres. Heureusement, lorsque je suis rentré à la maison, ma femme m'attendait et elle m'a vraiment gâté. J'ai repris du poids en un rien de temps grâce à sa bonne cuisine et à la façon dont elle s'est occupée de moi.

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