Angus MacKay Wilson (source primaire) | l'Encyclopédie Canadienne

Project Mémoire

Angus MacKay Wilson (source primaire)

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Angus MacKay Wilson a servi dans la cinquième division blindée canadienne pendant la Deuxième Guerre mondiale. Lisez et écoutez le témoignage d'Angus MacKay ci-dessous.

Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.

Angus Wilson
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Médailles d'Angus Wilson: Etoile 1939-1945, Etoile d'Italie, Etoile France-Allemagne, Médaille de la Défense, la médaille candienne du volontaire et la Médaille de ka Guerre (1939-1945).
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Angus Wilson au centre de santé des anciens combattants Perley Rideau d'Ottawa en juin 2011.
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Alors en tout cas, le Mont Cassin était juste au dessus de nous et sacrebleu, ils nous mitraillaient avec, je ne sais pas quel genre de, quoi, il ne s’agissait pas de grosses armes, mais ça tombait et puis ça atterrissait, et ça s’enfonçait dans le sol.

Transcription

C’était juste après Dunkerque (évacuation des soldats alliés de la ville portuaire de Dunkerque en France, du 26 mai au 4 juin 1940) et toute cette affaire et j’ai pensé, bon, il est peut-être temps que je m’enrôle. Un officier est venu de Camp Borden (centre d’entraînement en Ontario pendant la Deuxième Guerre mondiale), pour recruter des gens pour aller dans la 5ème division blindée canadienne, les transmissions, et il m’a recruté ainsi que beaucoup d’autres. Alors on s’est retrouvés à Camp Borden au début du mois d’août 1941. Ce n’était pas trop mal là-bas. Le problème c’est, vous mangez beaucoup de sandwiches à Camp Borden. Et je ne sais pas si vous êtes au courant, Camp Borden, c’était bâti sur du sable je crois, alors à chaque fois que le vent soufflait, vous en aviez dans la nourriture et tout le reste. On est partis là-bas à bord d’un navire polonais, il n’était pas très grand mais en tout cas, c’était en novembre 1941 et pendant la traversée, on a eu beaucoup de gros temps et ça se faisait vraiment bien sentir. Nombre de gars ont souffert du mal de mer pendant la majeure partie du trajet. Pas moi mais je plaignais ces pauvres soldats qui avaient été choisis pour la défense antiaérienne à qui on donnait une mitrailleuse Bren (mitrailleuse de l’infanterie) et ils devaient être postés dans la partie supérieure du navire. Et la pluie et tout le reste, oh, c’était un boulot épouvantable, je suis content d’y avoir échapper. Mais on est arrivés de l’autre côté en une huitaine de jours je crois et ensuite on a débarqué à Gourock en Écosse et on est descendus en train jusqu’à Aldershot (Angleterre, garnison où logeaient les soldats canadiens), c’est l’endroit où tout le monde échoue je pense. Et puis on m’a envoyé dans le Westminster Regiment là-bas. Maintenant c’est devenu le Royal Westminster Regiment de New Westminster en Colombie Britannique, parce qu’on était détachés là-bas. On s’occupait des transmissions entre le régiment et la division. Alors c’est pour ça qu’on les avait envoyés et on devait s’occuper de leurs radios et autres choses comme ça, tout ce qui concernait les communications c’était pour nous. Alors ils étaient un bon groupe et je me plaisais bien là-bas. Le commandant de notre compagnie, le Major Douglas, c’était un vieux maitre d’école et je crois qu’il connaissait la moitié des garçons du Westminster Regiment qui avaient tous été dans son école à un moment ou à un autre. Alors il a dit à, il nous faisait un peu un sermon à propos de quelque chose et un gars du nom de Tim Lock, il a dit : « Est-ce que tu es en train de parler Tim Lock ? » « Non, mon commandant. » « Est-ce que tu es affligé d’une affection qui te fait ouvrir et fermer la bouche ? Autrement dit, gardez vos bouches fermées quand je parle. Tu étais dans, ton père était dans l’armée et, a-t-il dit, tu devrais savoir à quoi t’en tenir.» Et le gars qui s’appelait Gunn, c’était un sacré personnage. Alors il nous a dit après coup, il dit : « Mon père était dans l’armée allemande mais vous ne me voyez pas faire le pas de l’oie » On était dehors une nuit dans l’obscurité, conduisant le long d’une route quand soudain, j’ai entendu ce truc qui grinçait et il nous a envoyés dans le mur d’une maison. Et j’avais toutes ces batteries à l’arrière et bien sûr, tout était renversé et oh, c’était une de ces pagailles. Alors un gars qui était dans le, il a dit : « Oh tu étais avec Crash Keys », C’était sous ce nom là qu’il était connu. Les pelotons de combat avançaient en premier et on était dans la première unité derrière eux. Alors on constituait ce qu’ils appelaient l’échelon et il était possible qu’on doive aller réparer les radios sur le front ou alors ils nous les rapportaient. Et c’était comme ça dont ça a marché pendant toute la guerre. Et alors de toute façon, on est arrivé à, la première nuit on a campé dans un genre de verger, je ne sais pas si c’était une oliveraie ou ce que c’était, c’était tôt, c’était en mai. Alors en tout cas, le Mont Cassin (Italie, colline à l’extérieur du village de Cassino, un endroit où eurent lieu quatre grandes batailles entre les alliés et les allemands entre le 17 janvier et le 18 mai 1944) était juste au dessus de nous et sacrebleu, ils nous mitraillaient avec, je ne sais pas quel genre de, quoi, il ne s’agissait pas de grosses armes, mais ça tombait et puis ça atterrissait, et ça s’enfonçait dans le sol. Mais on n’a pas perdu beaucoup de gens là-bas à ce moment-là, mais il y avait tous ces trucs qui nous tombaient dessus sans arrêt et, oh, ça nous a flanqué la frousse pendant un moment. En tout cas, j’avais l’habitude de passer par la Porte de Ménin (Ypres en Belgique, dédiée aux soldats britanniques et à ceux des pays du Commonwealth qui furent tués autour du Saillant d’Ypres pendant la Première Guerre mondiale et qui n’ont pas de sépulture), en avez-vous des photos ? Chaque jour je passais par là et pendant toute la guerre, tous les samedis je crois, ils jouaient le Last Post et le Reveille avec un gendarme belge. Ce n’était pas un militaire. Mais Ypres (Belgique) était une ville agréable et Hoge (Belgique) était la ville juste à côté et c’était tout des pensions de famille très grandes. On était au troisième étage dans l’une d’elle. Mais en tout cas, j’étais, là où on gardait tout notre matériel de transmission c’était à environ 1,6 kilomètres du quartier général de la compagnie où on prenait nos repas et ainsi de suite, alors il fallait que quelqu’un reste là-bas au moment du dîner et puis y retourner après pour prendre son repas. Alors je suis resté là-bas et puis je suis revenu et pendant que j’étais dans le mess, avez-vous entendu parler de ces avions qui faisaient des raids sur l’Angleterre et arrivaient à très basse altitude juste au niveau de la mer et vous voyez ils arrivaient par la Manche et remontaient par les rues. Mais apparemment, la compagnie toute entière était dans la rue, en rang, prête à recevoir les renseignements pour l’après-midi, et moi j’étais dedans en train de déjeuner. Alors je ne sais pas vraiment ce qui s’est passé mais apparemment, il a manqué notre rue, il est passé par celle d’à côté mais bon sang, il y avait dans les 150 hommes là-bas et s’ils avaient remonté cette rue et bien il y aurait eu pas mal d’entre eux. Alors apparemment tout le monde se sauvait sous les véhicules et tout.