Project Mémoire

Anne Mary Wilson Gascoigne-Cecil (source primaire)

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Anne Mary Wilson Gascoigne-Cecil a servi dans la Marine royale canadienne pendant la Deuxième Guerre mondiale. Pour le témoignage complet de Anne Mary Wilson Gascoigne-Cecil, veuillez consulter en bas.

Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.


John Merriman / Canada. Dépt. de la Défense Nationale / Bibliothèque et Archives Canada / PA-107216
John Merriman / Canada. Dépt. de la Défense Nationale / Bibliothèque et Archives Canada / PA-107216
Wren Gibbs (au centre) du Service des Femmes de la Marine Royale Canadienne (WRCNS) délivrant un message aux démineurs du HMCS <em>Esquimault</em>, Halifax, Nouvelle-Écosse, le 2 février 1943. Des tâches de ce type auraient été familières à Anne Wilson, bien qu'elle ait passé la plus grande partie de son service en Asie du Sud-Est. Crédit: John Merriman / Canada. Dépt. de la Défense Nationale / Bibliothèque et Archives Canada / PA-107216.
John Merriman / Canada. Dépt. de la Défense Nationale / Bibliothèque et Archives Canada / PA-107216
Je soupçonne que le poste que j’ai obtenu par la suite avec Lord Louis [Mountbatten] était effectivement directement lié à mon esprit rebelle.

Transcription

Cet acte terrible d’avoir transmis un signal en langage clair. La vie de 176 hommes, et celle de leurs familles, était beaucoup plus importante que ce qu’il pouvait m’arriver dans tout ça. Alors j’ai dit, j’ai transmis le signal, en langage clair, les mots ‘’ancre’’ et ‘’déchiffrer’’. Et, j’ai du subir un procès en cour martiale pour cet acte.

Lorsque j’ai comparu devant la cour martiale, j’ai été renvoyée à Portsmouth, ma station de base. J’ai été accueillie avec beaucoup d’affection par les membres du Codrington. Le navire était arrivé à Portsmouth – de toute apparence, le navire était rattaché à Portsmouth - et j’étais à bord lors d’essais. J’étais accompagné d’un membre du Service féminin de la Marine Royale (communément appelé WREN, en anglais). Les gens me démontraient beaucoup de gentillesse ce qui était surprenant vu les circonstances (un procès devant la cour martiale).

Donc, comme je disais, j’ai été envoyée à Portsmouth. Une fois sur place, les hommes du Codrington m’ont accueillie de façon très sympathique. Ils m’ont même préparé une fête en signe de reconnaissance pour ce que j’avais fait pour eux et pour leur famille. J’avais beaucoup de privilèges. Et, je soupçonne que le poste que j’ai obtenu par la suite avec Lord Louis [Mountbatten] était effectivement directement lié à mon esprit rebelle. J’ai été immédiatement affectée à son personnel où j’ai obtenu les deux plus hauts niveaux de classification de sécurité : Ultra et Zymotic. Où qu’il était, il réquisitionnait mes services pour effectuer la transmission des signaux. Il était très gentil, très sympathique et s’est toujours comporté correctement avec moi. Alors, nous voilà. J’ai voyagé au Ceylan, en Inde, à Trinco…Trincomalee, à Malte, à Kandy – Kandy est la capitale du Ceylan. Et, tout au long de mon service avec la Marine, les officiers mariniers et les premiers-maîtres m’ont toujours accueillie de façon sympathique. Ils m’ont traité comme la royauté. J’ai été vraiment très gâtée.

Mais, une fois au courant des mes habiletés, Lord Louis m’a choisi pour devenir son cryptographe personnel. Alors, chaque fois qu’il avait besoin de mes services pour transmettre ou déchiffrer les signaux, il envoyait un avion et j’y allais. Et, nous avons visité des lieux assez exotiques. Mais je jouissais toujours de tous les conforts. On aurait dit que je marchais sur les eaux ! J’ai toujours obtenu des services de premier ordre et beaucoup de sympathie. La Marine a toujours été bonne pour moi.

Et, la bonne volonté des gens du Codrington, où, comme je disais, j’ai subi mon procès en cour martiale, s’est répandue à travers la flotte entière. La plupart des gens que j’ai rencontrés m’étaient très sympathiques, bien au contraire du traitement qu’on m’avait réservé auparavant. On avait jugé que j’avais excédé ma prérogative en tant que novice pour faire valoir ma vision personnelle sur une question morale.

J’ai malheureusement souffert de la fièvre Dengue à quelques reprises. On m’envoyait alors en convalescence. Je ne me souviens pas du nom de la personne qui m’a sortie de [???]. En tous cas, c’était une dame qui mettait son bungalow à la disposition des malades et c’est là que je suis allée. C’était près de Kandy et c’est là que je suis allée pour la convalescence. Son bungalow était situé, oh, je dirais entre ‘’Trinco’’ et Colombo.

Au stade précoce, la fièvre Dengue, agit comme une sorte de grippe où l’on est malade un jour et le lendemain, on est bien. Je me souviens d’avoir été hospitalisée, au repos complet avec une fièvre de 104 et le lendemain, j’étais debout à m’occuper des marins. Très bizarre, cette maladie.

J’ai rencontré mon mari et il m’a amenée au Canada pour me présenter à sa famille, à Toronto. Je me suis donc installée dans une famille de classe moyenne bien établie. Il était un peu plus jeune que moi, si je me souviens bien. Sa famille n’était pas du tout contente du fait qu’il soit marié à une Anglaise mais je n’y pouvais rien ; nous nous sommes rencontrés et ce fut le coup de foudre, vous savez, quand on est jeune, c’est comme ça. Je n’étais pas du tout préparée à ça mais tout est tombé en place. J’ai eu un très bon mari. Et, nous avons eu cinq enfants.

Selon mon expérience, les gens ont été très accueillant, très chaleureux, très sympathiques. Et, comme vous le savez, dans l’ancien temps, le voyage en train d’Halifax à Toronto se faisait sur deux jours. C’est long. Mais tout le monde était gentil. Et, il y avait plein de nouveautés que je n’avais jamais vues à cause des rations de guerre.