Anthony Griffin a servi dans la Marine royale canadienne pendant la Deuxième Guerre mondiale.
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Transcription
Anthony Griffin, Réserve des volontaires de la Marine royale du Canada. Lorsque la guerre a éclaté, je me suis enrôlé dans la Marine. Il n'y a jamais eu de doute quant à la justesse de la cause. Nous nous sommes tous enrôlés. J'ai pris la mer à bord d'une corvette nommée NCSM Pictou. Peu après plusieurs traversées de l'Atlantique, j'ai été nommé capitaine du navire. La vie en mer dans ces petits navires, vous vous en doutez, avait son lot d'inconfort et, dans les tempêtes hivernales de l'Atlantique Nord, c'était extrême. Mais l'esprit paternel était très fort et nous faisions de notre mieux dans ces conditions inconfortables. L’ennemi, les sous-marins, était invisible. Les convois que nous escortions vers et depuis le Royaume-Uni comptaient de 50 à 100 navires et parfois, le carnage des navires lors d'une grosse attaque était tout simplement incroyable. Les sous-marins de la marine allemande étaient très bien entraînés et ils étaient absolument mortels. Ils étaient plus rapides que nous l’étions à la surface, si bien que s'ils remontaient à la surface et que vous les poursuiviez, vous n'aviez qu’une faible chance de les rattraper. Les premières années, nos pertes en matière de navires marchands ont été catastrophiques. Mais peu à peu, nous avons surmonté nos désavantages et à la fin, les pertes en sous-marins sont devenues insoutenables.
J’aimerais rendre un hommage très chaleureux à la bravoure de nos ennemis. Leurs conditions de service étaient, surtout en hiver, tout à fait innommables. Servir à bord d'un sous-marin était bien sûr extrêmement inconfortable. Mais dans des conditions hivernales et en poursuivant leurs objectifs, on a du mal à comprendre comment ils pouvaient survivre. Enfin, je tiens à dire que j'aime la Marine. Et ces années de dévouement, de fraternité et d'humour constant sont gravées à jamais dans ma mémoire.