Anthony Yaunish a servi dans l'Aviation royale canadienne pendant la Deuxième Guerre mondiale.
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Transcription
Je suis Anthony Yaunish, artilleur de l'ARC en tant que mitrailleur de bord. Je suis passé de sergent à sous-lieutenant d'aviation. Mon ami a reçu son appel de l’armée. J’avais 19 ans à l’époque, et j'ai dit: « Et bien, Pete, peut-être qu'on va rester ensemble. » On est donc allés dans la Marine, mais on n'était pas satisfaits. Et il n’était pas question que j’aille dans l'Armée. On est allés voir les gens de l'Aviation, on a discuté avec eux, et ils nous ont dit: « Allez y réfléchir et revenez. » On est allés au cinéma et j'ai dit: « Pete, qu'est-ce que tu as décidé? » Il m'a dit : « Oh, je vais attendre l'appel de l’Armée. » J'ai dit: « Ma mère a déjà pleuré, je... Je ne veux pas revivre ça. » Je suis donc retourné à l’Aviation et je me suis porté volontaire. J'ai indiqué que j'aimerais suivre un cours de remise à niveau parce que je n'avais pas terminé mes études secondaires. Ils m'ont donc envoyé à l'Université de Montréal pendant trois mois et nous avons fait quatre années d'études secondaires en trois mois. J'ai alors remarqué qu'il n'y avait que deux d'entre nous qui n'avions pas été choisis pour être pilotes, alors on m'a renvoyé au dépôt Manning de Lachine où, lors d'une entrevue avec l'officier, il m'a dit: « Et bien, vous avez de bonnes aptitudes en mécanique. Pourquoi ne deviendriez-vous pas mitrailleur de bord? » Il a dit: « Vous pourriez devenir officier en neuf mois. Le chef de tous les autres gars avec qui tu t'es enrôlé. » J'ai dit: « Je vais essayer. » On m'a donc envoyé à Trenton, en Ontario, où se trouvait l'École de bombardement no 3. Nous y avons appris beaucoup de choses, comme l'exercice et les armes, la reconnaissance des avions, la théorie de la courbe de poursuite, la façon d'abattre un chasseur ou de le protéger. L'un des points forts est que comme je n'arrivais pas à comprendre les livres originaux, qui étaient écrits de façon très technique, j’ai réécrit les livres en fonction de ma compréhension, dans un langage simple. Et je pense que j’ai fait réussir plus de gars avec mes notes. Il y avait juste un point dont je n'étais pas sûr et lors de mon entretien à la fin du cours, je l'ai mentionné. J'ai dit: « Je ne pense pas que quelqu'un ici le sache. » L’adjudant qui était là m'a entendu et a explosé puis s’est interposé. Il m'a dit: « D’accord. » (rires) Il dit: "Vous êtes si intelligent. Dites-moi. La balle est à mi-chemin du canon. » (rires) Il dit: « Quelle est l'action du canon? » Eh bien, il ne pouvait pas me prendre en défaut. Je connaissais la chose par cœur. Quand il en a eu fini avec moi, il m'a donné une bonne note. Nous avons alors été envoyés à Macdonald, dans le Manitoba, où se trouvait l’École de bombardement no 3. L'une des premières choses qu'ils ont faites, c'est de nous tester pour le mal de l'air. Ils nous ont fait monter dans l'avion et nous ont fait faire beaucoup de figures en huit. Nous avons appris à connaître les canons. Nous avons appris l'hydraulique sur les tourelles, la reconnaissance des avions. Nous avons obtenu notre diplôme de sergent. Nous avons volé sur des Liberator et des Mitchell. Sur le Liberator, je travaillais dans la queue avec un gros appareil photo. Nous avions l'habitude de bombarder en piqué de faux sous-marins et de larguer des billes. Mon travail consistait à prendre des photos de ça.