Arthur Paul Anderson (source primaire) | l'Encyclopédie Canadienne

Project Mémoire

Arthur Paul Anderson (source primaire)

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Arthur Paul Anderson a servi dans l'Aviation royale canadienne pendant la Deuxième Guerre mondiale.

Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.


Arthur Anderson
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"Nous étions cachés ici, par les membres de la résistance. Ça a été notre maison pendant 2 mois avant de se faire capturé par les allemands". Arthur Anderson.
Arthur Anderson
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Équipage à Biskra, Afrique du Nord, octobre 1943.
Arthur Anderson
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Carte d'identité de prisonnier de guerre avec insigne allemand, septembre 1944.
Arthur Anderson
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Équipage buvant une bière à la Maison du Canada au Caire, Égypte, novembre 1943.
Arthur Anderson
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Attestation médicale, 15 novembre 1944.
Arthur Anderson
Nous avons recouvert la cave d’une grosse toile et sommes restés là deux mois. Il venait une fois par jour, chaque soir, nous porter à manger. C’est ainsi que nous avons fonctionné pendant deux mois.

Transcription

Lors de notre deuxième voyage sur Arnhem, on s’est fait descendre pendant une mission de réapprovisionnement. On était à 500 pieds d’altitude, on a fait un atterrissage en catastrophe, on n’a pas pris feu. Quand on a fait notre atterrissage en catastrophe, on allait tous bien et les allemands nous tiraient dessus du nord, alors on a couru vers le sud, et on est resté par là pendant tout l’après-midi. Et puis à la tombée de la nuit, on est remonté vers le nord parce qu’on savait qu’on était dans un no man’s land, pour ainsi dire, parce qu’on savait qu’on était pris entre la défense allemande dans la région d’Arnhem, et notre division aéroportée. Alors on s’est dit que, bon, si on est au milieu, on va se faire tirer dessus des deux côtés. Alors on est partis vers le nord et on a eu un bon contact avec ce gars et il nous a dit qu’il allait s’occuper de nous et il l’a fait. Il nous a nourri pendant deux mois.

On ne connaissait pas. On était dans un pays où on n’était jamais allé avant. On n’avait pas la moindre idée de qui de quoi et de où. On a juste pris le risque d’entrer en contact. Et on espérait que, évidemment, si nos parachutistes avait agrandi la zone de saut et que les renforts étaient venus par le sud, nos troupes passeraient pile dans ce coin. Bon, ça ne s’est jamais produit. La Market Garden Operation a échoué.

Mon pilote a dit : « Bon, les gars, il y a une maison ici, je vais y aller et si je ne suis pas de retour dans 10 minutes, vous partez. » Alors on a répondu : « D’accord. » Alors tous les trois, on est resté dans le jardin derrière la maison et il y est allé, et 10 minutes plus tard, il est ressorti et il a dit : « On a trouvé de l’aide. » Le fermier, c’était le garde-chasse de cette propriété et, évidemment, il connaissait très bien le coin. Et il a dit qu’il allait s’occuper de nous, alors on est resté dans une grange pendant quelques jours, mais il a dit que c’était trop risqué. Alors il nous a emmenés dans cette endroit boisé et on a creusé un trou dans le sol et il a pris une bâche et on a recouvert la caverne avec cette bâche et on est restés là pendant deux mois. Et il venait tous les jours, une fois par jour, pour nous donner à manger, dans la soirée. Et c’est comme ça qu’on a fait pendant deux mois.

Pendant ce temps-là, la résistance hollandaise établissait des plans pour faire venir les troupes aéroportées qui s’étaient échappées de Caen, plus les équipages qui avaient été descendus en Hollande, c'est-à-dire les anglais et les américains. La première opération portait le nom de Pégase 1, en octobre, a été une grande réussite. Ils ont réussi à faire revenir 130 gars de l’autre côté du Rhin jusqu’à une zone de mise à terre alliée. La deuxième opération, celle dont on a fait partie, c’était Pégase 2 et ça a eu lieu le 19 novembre 1944. C’est tombé à l’eau parce qu’entre-temps, les allemands avaient augmenté leurs patrouilles et on est tombés dans une embuscade et on nous a tiré dessus, mais je n’ai pas été touché. Et je suis parti vers le nord et trois jours plus tard, je me suis retrouvé nez à nez avec une patrouille et j’ai été capturé et j’ai passé le reste du temps comme prisonnier de guerre.

Le plus gros problème que j’ai eu quand j’étais prisonnier de guerre c’est quand on a été évacués du camp, c’était le 19 janvier 1945, l’invasion russe s’est déplacée vers l’ouest. Alors ils ont décidé de faire évacuer notre camp, qui se trouvait au sud-est de l’Allemagne. On a passé au moins trois semaines sur la route. On a marché sur 250 kilomètres, ou on a cheminé péniblement je dirais, c’était plus qu’une marche, c’était un véritable périple et on dormait dans des granges et des trucs comme ça. Et on est arrivés à un camp au sud de Berlin appelé Luckenwalde, et c’était le Stalag III-A, un grand camp de prisonniers. Et on était là-bas et les russes ont traversé vers la fin du mois de mars ou début avril, et on a été libérés par les russes. Mais on est restés dans le camp et finalement on nous a fait partir du camp pour aller sur l’Elbe, du côté américain de l’Elbe. Donc c’était la ligne de démarcation entre l’Allemagne de l’Est et l’Allemagne de l’Ouest pour les russes, et pour les anglais et les américains. Et alors on nous a emmenés vers le fleuve Elbe, à Halle et à l’Elbe. Et on a été rapatriés jusqu’à Bruxelles dans des avions américains et de Bruxelles en Angleterre dans des avions britanniques.

Et ensuite on est restés à Bournemouth pendant plusieurs semaines, Pour se remplumer un peu, ils nous ont rendus un peu plus présentables, et on nous a ramenés au Canada. On a fait le voyage en bateau, sur l’île de France. Et j’ai été de retour à la maison au milieu du mois de juin 1945.