Arthur « le Général » McNaughton a servi dans l'Aviation royale canadienne pendant la Deuxième Guerre mondiale. Lisez et écoutez son témoignage ci-dessous.
Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.
Transcription
J'avais 18 ans et j'ai entendu parler de la Galt Aircraft School (ARC), et j'ai pensé que ce serait une bonne chose d'y aller. J'ai donc posé ma candidature, sans que ma famille le sache. J'ai reçu l’appel et je suis parti pour Galt. Nous étions censés être là pendant six mois, mais je crois que nous n'y sommes restés que quatre; et j’imagine qu'ils manquaient de radiotélégraphistes, alors ils nous ont envoyés à Toronto, au dépôt Manning (ARC). Nous n'y sommes restés qu'un jour, puis nous sommes allés à Montréal (No. 3 Training Command). Nous avons suivi le cours, qui a duré environ cinq mois. De là, je suis revenu à Toronto en tant qu'instructeur pour les pilotes. Quand les avions volaient, s'ils étaient en patrouille, ils n'envoyaient pas de signaux. Mais s'ils devaient changer, prendre un autre cap, alors là nous l'envoyions. Tout était codé avant d'être envoyé. Et sur la côte Ouest, j'envoyais une position toutes les six heures sur le bateau pour leur faire savoir où nous étions afin qu'ils puissent nous suivre pendant que nous volions si quelque chose tournait mal. Le premier bateau (Huron M-235, M. McNaughton a servi dans la branche maritime de l’ARC) sur lequel j'étais, je ne suis jamais vraiment sorti du port. En fait, oui. Nous allions tous les jours de Jericho Beach (Colombie-Britannique) jusqu’au port pour le faire monter sur les vagues et le faire réparer. C’était un bateau à moteur de grande vitesse. Le second était un navire de ravitaillement de l'Aviation. C'était l'un des bateaux confisqués aux Japonais lorsque le Japon est entré en guerre. Nous partions de Vancouver et nous faisions plusieurs arrêts en route pour déposer du matériel, puis nous allions à (la station de l’ARC) Prince-Rupert, nous prenions un autre chargement et nous traversions vers les îles de la Reine-Charlotte (No. 1 Coast Watch Unit de l’ARC). Nous avions des bases là-bas aussi. Lorsque nous partions, j'envoyais un signal indiquant que nous étions partis avec l'heure. Puis, je crois que c'était toutes les six heures, je devais envoyer une position de l'endroit où nous nous trouvions à ce moment précis pour qu'ils puissent nous suivre en vol. La marine envoyait des ballons. Quand ils atteignaient une certaine hauteur, c'était une usine antiaérienne, et ils ouvraient le feu sur eux.
Le capitaine me dit alors: « Nous allons monter ces deux mitrailleuses sur le pont supérieur ». Il me dit « Nous allons simplement les fixer. Les filets, quand ça va monter, on va les rabattre » (rires). Effectivement, le ballon s'est envolé et je pense qu'il a atteint environ 200 pieds, et nous sommes arrivés tous les deux avec des balles traçantes, et le ballon s'est écrasé. L'officier est arrivé et m'a dit (le capitaine avait disparu, j'étais donc le seul gars à l'extérieur): « Avez-vous tiré sur nos ballons? » J'ai répondu: « Mon Dieu, non. » Il me dit: « Où est le capitaine de ce bateau? » Je lui réponds: « Il dort profondément en bas. » (rires) Il est parti en secouant la tête. Curieusement, après la guerre, j'ai travaillé pour le Conseil de l'éducation et j'étais dans un collège; et ils ont dit que nous allions avoir un nouveau directeur. J'ai donc fait le tour pour rencontrer le nouveau principal et c'était lui. (rires) J’aurais dû m'enrôler dans la marine, car j'aimais beaucoup être en mer.