Arthur Wall (source primaire) | l'Encyclopédie Canadienne

Project Mémoire

Arthur Wall (source primaire)

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Arthur Wall a servi dans la Marine royale canadienne pendant la Deuxième Guerre mondiale. Pour le témoignage complet de Arthur Wall, veuillez consulter en bas.

Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.


Arthur Wall
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Camarades de bord d'Arthur Wall prenant du temps pour se détendre tandis qu'ils étaient à bord du <em>HMCS Waskesiu</em>.
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Camarades de bord d'Arthur Wall, à bord du HMCS Waskesiu en 1944.
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Après être passé à travers le canal de Panama en 1943, Arthur Wall est devenu membre de l'Ordre Distingué et Amalgamé des habitants douloureux et tyrannisés de Niches.
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Le <em>HMCS Waskesiu </em>se mettant en route en Atlantique du nord, 1944.
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Camarades de bord d'Arthur Wall pendant une pause cigarette pendant qu'ils étaient en mer, en Atlantique du nord.
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« Nous avons coulé le sous-marin et rescapé 19 marins allemands. L’un d’eux était un camarade appelé Waldimar Nicol, qui a été par la suite l’invité d’honneur allemand d’une rencontre tenue à Picton. »

Transcription

J’ai passé une grande partie de l’été dans la caserne de Toronto (NCSM), à faire quelque chose que je considérais tout à fait inutile c’est à dire la surveillance autour de la caserne. Et puis j’ai été envoyé à Halifax où je suis entré à l’école d’instruction au tir (MRC école de tir de Halifax) en novembre. Et à la fin de cette période à l’école de tir, j’ai été affecté à un dragueur de mines, le NCSM Nootka.

Il avait un seul canon de 100 mm sur le gaillard d’avant et, bien sûr, parce que j’étais canonnier matelot, j’étais affecté à ce canon. Mais je n’ai rien fait du tout avec ce canon. J’étais principalement, avec d’autres marins compétents à bord, affecté à sortir la drague et la retirer, rectifier les câbles cassés de la drague et des choses comme ça.

Vous sortiez à 4 heures du matin dans le port d’Halifax avec trois ou quatre autres dragueurs de mines, et chacun de nous prenait la tête à tour de rôle. Et on draguait les canaux de navigation à l’entrée du port d’Halifax et on rentrait et très fréquemment, sur le chemin de l’entrée du port d’Halifax, on devait s’arrêter sur la jetée à charbon et prendre du charbon, ce qui était vraiment un sale boulot. Et le bateau tout entier était recouvert de poussier, qui devait ensuite être nettoyée, évidemment.

Donc je n’appréciais pas vraiment ma vie sur le dragueur de mines Nootka. Un des lieutenants sur le dragueur de mines, c’était vraiment un type sympa, et c’est lui qui s’est chargé de nous faire partir du Nootka mon ami Tiny Raymond et moi-même et de nous faire mettre sur le (Fairmile) Q-055 (petite vedette de moins de 20m), dont il venait de recevoir le commandement. Et on a servi dans le golfe du Saint Laurent et aux abords de Sydney en Nouvelle-Écosse et finalement on nous a envoyés à New York avec 11 autres Fairmile pour aider les américains à protéger leur côte Est. Et quand nous sommes retournés à Halifax, j’ai trouvé des instructions comme quoi j’étais affecté ailleurs. Le (NCSM) Waskesiu était la première frégate canadienne construite à Esquimalt en Colombie-Britannique. C’était au mois de juin 1943. Et on a navigué sur le Waskesiu le long des côtes américaines vers le sud, en passant par le canal de Panama, on s’est arrêté à Cuba pour le carburant et ensuite on a pris la direction des Bermudes où on a suivi les évolutions et l’entraînement.

Puis de là, on est remontés à Halifax. Et d’Halifax, on est parti pour Terre-Neuve. De là, on a traversé l’Atlantique jusqu’à Londonderry en Irlande du Nord, et on est devenu d’abord un vaisseau du EG5, le groupe escorte n°5, c’est à dire deux frégates et quatre corvettes qui plus tard sont devenues le groupe escorte n°6. On a eu la chance de détecter un contact au milieu de l’Atlantique, qui s’est révélé être un sous-marin. Et après l’avoir attaqué deux fois avec un dispositif de dix charges, on a été approchés par notre bateau de tête, le NSM Nene, et on nous a dit de différer les attaques suivantes jusqu’à ce qu’ils aient confirmé notre cible.

Et quand ils sont arrivés sur les lieux, ils ont immédiatement classé notre cible comme n’appartenant pas à la catégorie des sous-marins et nous ont demandé de ne pas nous en occuper et de rejoindre le convoi, pour qui on était là. Mais notre skippeur était tellement persuadé que notre contact était bon qu’il a demandé la permission d’attaquer une dernière fois, ce qui lui a été accordé. Et lors de cette dernière attaque, le sous-marin U257 est remonté en surface et, bien sûr, on a fait immédiatement feu sur lui et on l’a coulé et on a récupéré 19 marins allemands, dont l’un était un type qui s’appelait Waldimar Nicol, qui ultérieurement, à une réunion qu’on tenait à Picton, était l’invité d’honneur venant d’Allemagne. Sa femme et lui étaient présents et tous on a passé un très bon moment. Des anciens ennemis.

Ce qui m’a manqué le plus bien sûr, la camaraderie et les bons amis que je m’étais fait, et certains que j’ai perdus. Un de mes très bons amis sur le Nootka, Russell « Tiny » Raymond qui venait de Montréal, avait été affecté au Q-055 avec moi, et du Q-055, j’ai été affecté au Waskesiu et plus tard, Tiny Raymond était affecté au NCSM Valleyfield, la seule frégate qui a été perdue en mer. Et il faisait malheureusement partie des gens perdus en mer. On a appris que le Valleyfield avait été torpillé, mais, bien sûr, personne ne savait qui étaient les survivants. Je crois qu’on a repêché 35 ou 37 personnes sur un équipage de 165. Alors personne ne savait exactement qui avait disparu et qui avait survécu. Et ce n’est que beaucoup plus tard que j’ai appris que Tiny Raymond était l’un de ceux qui avaient été perdus.