Project Mémoire

Austin Bradley (source primaire)

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Austin Bradley s’est joint à la Force spéciale de l'Armée canadienne au cours de l'été 1950. Pendant son service en Corée, il a été blessé et évacué du front. Lisez et écoutez son témoignage ci-dessous.

Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.

Austin Bradley
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L'extrait en français n'est pas disponible en ce moment. Veuillez consulter l'extrait en anglais.

Transcription

Bonjour. Je m'appelle Austin Bradley, et en 1950 j'ai eu l'occasion de m'enrôler dans la force spéciale coréenne créée par le Canada pour aller là-bas dans le cadre du contingent des Nations unies. Cette expérience m'a ouvert les yeux et j’y ai rencontré beaucoup de gens très sympathiques.

Mais lorsque nous sommes arrivés là-bas, les Nord-Coréens avaient envahi la Corée du Sud et les troupes des Nations Unies étaient en train de repousser les Nord-Coréens en Corée du Nord et de franchir le 38e parallèle, qui est la ligne qui sépare la Corée du Nord de la Corée du Sud. Lorsque nous avons réussi à leur faire franchir la ligne, le chef des Nations Unies nous a dit de reculer et de rester du côté sud de la ligne, cette ligne imaginaire du 38e parallèle, et c'est là que nous sommes restés. Nous sommes restés enfermés là jusqu'à la fin de notre mission.

J'ai été blessé en Corée et j'ai été évacué par hélicoptère. J'ai été évacué vers un hôpital chirurgical mobile de l’armée américaine (MASH), puis envoyé au Japon, au 29th British Commonwealth General Hospital. À ma sortie de là, je suis allé dans un centre de convalescence pour remettre mon corps en forme. Lorsque j'ai fait mon rapport à l'unité au Japon, ils m'ont dit que j'avais un billet pour rentrer chez moi si je le souhaitais. Le groupe avec lequel j'étais parti en Extrême-Orient n'avait plus que quatre ou cinq mois à faire et nous allions tous rentrer ensemble, alors j’ai demandé si je pouvais retourner en Corée avec mon unité. Ils ont accepté et je suis retourné en Corée où je suis resté jusqu'à la fin de mon voyage.

À mon retour, comme c’était le cas pour beaucoup d'entre nous, je suis tombé dans une sorte de dépression, du genre « Mon Dieu, qu’ai-je fait? » Quand on a 17 ou 18 ans, c'est une sacrée expérience que d'avoir tué un homme, et on commence à y penser. Le retour à la maison n'a pas été très agréable pour moi. J'avais beaucoup de problèmes à régler. J'avais tué ou blessé environ vingt-huit hommes. J'avais tiré sur eux et je les avais vus tomber. Qui suis-je pour avoir pris une vie de la sorte? Cette question m'a vraiment occupé l'esprit. Mais avec le temps, j'ai réussi à y faire face et à ramener cela à l'idée que c'était moi ou lui.

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