Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.
Transcription
Je me suis engagé en 1942, je n’avais pas l’âge requis. J’avais suivi le perfectionnement ou l’entraînement de base à New Glasgow en Nouvelle-Ecosse. Et je suis allés à Petawawa en Ontario où j’ai fait le perfectionnement. Et ensuite après avoir terminé ça, j’ai été dans le 6ème anti-char, qui était un régiment d’artillerie. Et ils allaient partir en Sicile. Mais ma mère a écrit une lettre et leur a dit que je n’avais pas l’âge, alors ils m’ont libéré de mes obligations. Et c’est une chance parce que le 6ème anti-char a été nettoyé à 50% là-bas en Sicile. En tout cas, j’en suis sorti et suis revenu au, à l’île du Prince Edward et j’ai fait des petits boulots dans le coin. J’ai été chauffeur de camion pendant quelques temps. Et puis dès que j’ai eu 16 ans, je me suis engagé dans la marine, la RCNVR, la réserve volontaire de la marine canadienne. Et je suis allé en Nouvelle-Ecosse sur les docks à Halifax et ensuite à la base de Cornwallis en Nouvelle Ecosse, qui est l’endroit où on suivait l’entraînement de base dans la marine. Après ça j’ai été sur deux bateaux, j’ai navigué à leur bord et ensuite en 1944, on m’a envoyé à Port Arthur en Ontario, pour armer un dragueur de mines appelé le New Liskeard. Un convoi c’est un groupe de bateaux qui se rassemblent et puis la marine les escorte pour traverser l’Atlantique et la plupart du temps, quelques uns des vieux tramps qui étaient dans le convoi, ils se rassemblaient tous dans la baie Sainte Marguerite, à l’extérieur de Halifax. Et ils arrivaient de Boston, ils venaient de New York, et ils formaient un convoi là-haut. Et il arrivait qu’il y ait une centaine de bateaux dans un convoi. Bon, la principale chose ce qui me gênait le plus quand on était dans un convoi c’était quand un tramp se faisait torpiller et qu’on n’arrivait pas à récupérer les survivants. On mettait un filet de sauvetage par-dessus le côté du bateau, s’ils avaient la chance d’arriver à s’accrocher là, on pouvait les prendre à bord. Mais la plupart des gens n’y arrivaient pas et ça, ça m’ennuyait vraiment beaucoup. Qu’ils continuent leur route en les laissant derrière, vraiment. Dans la marine, ils ont ce qu’ils appellent des postes de combat. Et chaque membre d’équipage avait un poste de combat. Le mien il était à bâbord sur le pont et c’était deux canons de 20 mm, des canons hydrauliques. Alors dès qu’on entendait « à vos postes ! », vous étiez, vous étiez là. Si vous étiez dedans pieds nus, vous y alliez quand-même et il faisait froid sur l’Atlantique ; j’ai eu les doigts de pieds gelés plusieurs fois. Ils donnaient un coup de sifflet du bateau, vous savez, vous l’entendiez sur tout le bateau et ça faisait, whoop, whoop, whoop – Vous y alliez peu importe l’endroit où vous vous trouviez.