Project Mémoire

Bill Joseph Ramrod Ramsbottom (source primaire)

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.


Bill Ramsbottom
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Ailes de parachutistes. Bill Ramsbottom a été diplômé à Shilo, Manitoba, en 1945.
Bill Ramsbottom
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Bill Ramsbottom, novembre 2009.
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Médaille de Bill Ramsbottom: Médaille du Service des Volontaires Canadiens; Médaille de guerre (1939-45).
Bill Ramsbottom
Je voulais tout donner et c’est pourquoi j’ai choisi le régiment aéroporté. Beaucoup nous croyaient carrément fous. Sur les milliers d’hommes qu’il y avait à Camp Borden, seulement quatre se sont portés volontaires.

Transcription

J’étais ouvreur dans un cinéma du quartier résidentiel de Toronto et chaque semaine, ils avaient des actualités qui montraient la Bataille d’Angleterre. C’était très important et je me souviens encore de ces actualités qui parlaient de ces batailles du ciel. Et des bombardements bien-sûr, oui. Comme j’étais lycéen, je faisais tous les défilés pour les emprunts de la Victoire, les titres d’emprunt de guerre. Ici aussi, j’aimais beaucoup la musique militaire. Je jouais de la trompette et puis évidemment je suppose, le patriotisme. J’ai participé un petit peu dans chacun des trois services, l’armée de l’air, la marine et l’armée de terre. L’armée de l’air j’était un volontaire mais pour la marine, j’ai un certificat de démobilisation et pour l’armée de terre j’ai un certificat de démobilisation. Comme je dis, je suppose que le patriotisme m’a conduit au service militaire et bien-sûr, je voulais faire tout ce que je pouvais et j’ai pensé à l’aviation. Beaucoup de gens pensaient qu’on était cinglés. Des milliers d’hommes à Camp Borden, seulement quatre d’entre nous se sont portés volontaires à ce moment-là quand ils ont demandé des renforts. C’est une autre histoire. J’avais la responsabilité de nous quatre pendant le voyage de camp Borden à Camp Shilo dans le Manitoba. C’était très intéressant. On m’avait donné la responsabilité des armes, des tickets repas, des billets de train et j’étais un peu inquiet parce que chaque fois que le train s’arrêtait, mes trois compagnons sautaient du train pour aller dans le premier bar ou hôtel venu. (rires) Alors j’étais tout le temps un petit peu inquiet quand le train sifflait pour annoncer le départ. Ils revenaient en courant mais le train bougeait déjà et il fallait qu’ils courent super vite. C’était amusant sur le moment mais ce n’était pas drôle pour moi. Tout au début quand on est arrivé au camp, pendant l’hiver 1944/45, on a rencontré un groupe de soldats à la visite médicale. Ils étaient à peu près deux douzaines. Et certains avaient le bras dans le plâtre, d’autres avaient la tête bandée et d’autres encore la jambe complètement immobilisée dans un plâtre. C’était une vision assez sinistre et je me souviens m’être dit, mais dans quoi est-ce que je me suis embarqué ? En hiver, quand vous touchez le sol ce n’est pas moelleux, quand vous touchez c’est dur, glacé et enneigé. Et ça n’amortit rien. Alors si vous n’atterrissez pas correctement, vous finissez avec une fracture. Il y avait beaucoup de commotions cérébrales. Et bien évidemment, bon nombre d’entre nous sont passés au travers. Le compagnon dans notre section qui a été tué il s’est fait tiré dessus par un des nôtres et il m’était arrivé la même chose le jour précédent. Et quelquefois je me demande, vous savez, si je n’aurais pas dû faire remarquer que, vous savez, notre mitrailleur n’était pas une personne de toute confiance. A ce moment-là, j’ai pensé, c’était un entraînement à la bataille vraiment réaliste. Ca a été le seul moment de tristesse. Il me semble que j’étais un des porteurs du cercueil, vous savez, quand ils ont rapporté le cercueil dans le corbillard, ouais. Alors c’était un triste moment, avoir un de vos membres tué et beaucoup de membres ont été témoins et c’était très triste. Le jour de la Victoire en Europe à Camp Shilo on doit s’en souvenir parce que bien que la place d’armes soit sur un terrain sacré, vous ne pouviez pas vous y rendre à moins qu’il y ait un défilé. Le jour de la Victoire en Europe, ils ont ouvert la cantine avec bière à volonté et ils y avait beaucoup de gens ivres qui ont fait le tour en chancelant. Et l’entraînement que j’ai suivi là-bas dans l’armée, ça m’a accompagné pendant toute ma vie. Je crois que quand vous devenez parachutiste, vous avez le sentiment que vous êtes capable de faire à peu près n’importe quoi. Ca vous donne un sentiment de confiance que vous n’auriez peut-être pas autrement. Vous êtes passé par le baptême du feu et je crois que ça m’a fait tenir debout toute ma vie. J’apprécie vraiment ça.